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La Dernière Mission Du 7ème De Cavalerie
La Dernière Mission Du 7ème De Cavalerie

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La Dernière Mission Du 7ème De Cavalerie

Язык: Французский
Год издания: 2020
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Deux cavaliers arrivèrent sur la piste en provenance de la tête de colonne. Quand ils virent la section, ils quittèrent la piste et mirent pied à terre.

“Hé,” dit Kawalski. “C’est les filles aux éléphants.

Karina posa son iPad et alla saluer les deux femmes. Alexander, Kawalski, Lojab, et Kady leur emboitèrent le pas.

Les femmes se tenaient près de leur chevaux, les rênes en main. Elles semblaient hésiter, ne sachant commentThey seeme aborder les étrangers. Leurs vêtements étaient semblables à ceux des autres femmes sur la piste, mais le tissu  était plus finement tissé, et la coupe était plus près du corps. Les couleurs taupe et fauve, ornementées de rouge par endroits, donnaient une sensation de fraîcheur et de gaieté. Leurs tenues se composaient de courtes tuniques portées sur des pantalons Thorsberg sans pieds, et leurs sandales en cuir étaient embellies de pampilles ornées de perles aux chevilles.

Karina tendit la main à la petite brune. “Bonjour, contente de vous revoir.”

La femme sourit et prit la main de Karina, puis prononça quelques mots.

Karina secoua la tête. “Je ne comprends pas votre langue.”

La blonde dit quelque chose à Kady.

“Vous ne parlez pas donc pas l’anglais?” demanda Kady.

L’autre femme parla de nouveau, puis la blonde dit quelque chose.

“Vous savez ce qu’elles sont entrain de faire, Mon adj’?” demanda Kawalski.

“Parler beaucoup pour ne rien dire?”

“Je pense qu’elles essaient différentes langues avec nous.”

“Ouais,” dit Lojab, “eh bien moi, je pense que ce sont des idiotes. Pourquoi est-ce qu’elles ne parlent pas anglais comme tout le monde?”

“Pour moi, c’est du chinois.” dit Kady.

Alexander regarda Kady. “Tu pourrais bien avoir raison. Hé, Spiros,” dit-il dans son micro.

“Oui, Mon adj’?” dit le soldat Zorba Spiros.

“Où est-ce que t’es?”

“Je suis ici. A l’autre feu de camp.”

“Ramène-toi ici en quatrième vitesse.”

Spiros fut bientôt près d’Alexander. “Waouh, elles sont sexy.”

“T’es bien grec?” dit Alexander.

“Mes parents le sont.”

“Essaie un peu de parler grec à ces gens.”

“Je ne le parle pas très bien.”

“Est-ce que tu peux dire, ‘Bonjour, on est où, nom de Dieu?’”

Spiros prononça deux mots, s’arrêta, regarda par terre, puis vers les arbres. “Hum…” dit-il puis il posa une question en grec.

Les deux femmes le fixèrent un instant puis se regardèrent. Celle de droite posa une question à Spiros.

“Quoi?” dit Spiros en étendant les mains, paumes vers le haut. L’autre femme reposa la même question.

“Alors, Spiros?” demanda Alexander. “Elles parlent grec?”

“Ouais, mais…”

“Mais quoi?”

“C’est pas le même grec que celui que j’ai appris. On dirait … un dialecte différent ou un truc du genre.”

La première femme posa une autre question.

“Je pense qu’elles ont demandé quelle langue je parlais, et ensuite elle a demandé si on venait d’Ibérie.

“Demande lui à combien on est de Kandahar.” dit Alexander.

Spiros posa la question, et celle de gauche répondit. “Elle a demandé, ‘A combien d’où?’ Elles n’ont jamais entendu parler de Kandahar.”

La femme dit autre chose.

“Hé…” dit Spiros en fixant la blonde.

“Qu’est-ce qu’il y a?” demanda Alexander.

“Je crois qu’elles parlent le linéaire B.”

“Le linéaire quoi?”

“Le linéaire B,” dit Spiros.

“Attends un peu,” dit Karina. “Le linéaire B n’a jamais été une langue parlée. C’était une forme ancienne de grec écrit.”

“Tu veux dire,” dit Kawalski, “qu’elles ne parlent pas le grec moderne?”

“C’est ça,” dit Spiros. “Vous vous souvenez, au collège, quand on lisait les Contes de Canterbury il y avait des passages écrits en anglais du Moyen-Age?”

“Ouais,” dit Alexander.

“Si on te parlait en vieil anglais, tu aurais du mal à comprendre, mais certains mots sont restés les mêmes. C’est ce que j’entends, il y a des mots grecs que je comprends et  beaucoup qui sont du grec ancien.”

La femme aux cheveux bruns toucha le bras de Spiros et posa une question.

Spiros parut surpris, puis secoua la tête. “Non.’

“Qu’est-ce qu’elle a dit?” demanda Alexander.

“Elle a demandé si on est des Romains.”

Chapitre Six

“Va chercher l’Apache,” dit Kawalski. “Elle peut leur parler en indien.”

“Tu sais quoi, Kawalski?” dit Alexander.

“Ouais, je sais. Ferme ta putain de gueule.”

“Par moments, Kawalski,” dit Alexander, “tu as des éclairs de génie.” Il parla dans son micro, “Soldat Autumn Eaglemoon, à l’avant-centre.”

Autumn arriva en petites foulées à l’endroit où Alexander et les autres se tenaient face aux femmes. “Si elles ne comprennent pas l’anglais, Mon adj’, y a des putains de chance qu’elles comprendront pas l’apache.” Elle avait écouté la conversation sur sa radio.

“Non,” dit Alexander. “Mais à l’anniversaire de Kawalski, on a joué “Né Comme ça,” et tu t’es levée et tu as fait la chanson en langue des signes.”

“Ouais, mais j’étais aux trois-quarts bourrée ce jour-là.” Elle regarda les deux femmes. “Je peux pas parler à ces gens en langue des signes.” Elle regarda Alexander. “A moins que t’aies une bouteille d’eau de feu planquée dans ton sac à dos.”

“Essaie pour voir, Eaglemoon. Si ça ne marche pas, on essaiera autre chose.”

“D’accord, c’est vous qui décidez.” Elle passa son fusil à Alexander et déposa son sac à dos à terre. “Comme vous n’avez pas d’alcool, faut que je me lance. Alors, voyons.” Elle fit un mouvement de la main, en montrant tous les membres de sa section. “Nous,” dit-elle en joignant les mains en forme d’oiseau et en les agitant dans l’air comme des ailes, “avons volé haut dans le ciel.” Elle leva les mains au-dessus de la tête et les creusa en forme de parachute, puis les descendit. “Nous avons sauté de notre avion et sommes descendus jusqu’au sol.”

Les deux femmes regardaient attentivement la main d’Autumn et les mouvements de son corps. La brune semblait perplexe, mais la blonde s’approcha d’Autumn. Elle lui toucha le bras, dit quelques mots et montra un corbeau qui volait au-dessus d’elles. Elle répéta le geste qu’Autumn avait fait en langue des signes et termina par un regard interrogateur, comme pour demander si c’était bien exact.

“Oui,” dit Autumn. “Et maintenant,” Elle leva les bras et étendit les mains, paumes vers le haut, tout en haussant les épaules et en regardant aux alentours comme si elle cherchait quelque chose, “on est perdus.”

La blonde regarda fixement Autumn pendant un instant, puis fit un geste qui englobait tous ceux de la section. “Vous être verdus?” dit-elle en reproduisant les signes utilisés par Autumn pour indiquer qu’ils étaient perdus.

Autumn acquiésça.

La blonde secoua la tête, tendit les bras vers Autumn et lui mit un bras autour des épaules. Elle prononça quelques mots et fit le mouvement de s’écarter, en gardant la main sur le bras d’Autumn. Elle fit le geste pour tous les hommes d’Alexander, puis le même geste en désignant tout son peuple et en prononçant quelques mots.

Autumn interpréta les paroles qu’elle pensait être celles de la femme, “Votre section et mes gens…”

Elle fit un geste de rassemblement en direction de la section.

“Non, attends,” dit Autumn. “Elle veut dire que ses gens rassemblent nos gens…”

La femme parla et montra son oeil, puis la section.

La blonde et Autumn échangèrent d’autres signes de la main, mais Autumn ne parlait pas à voix haute : elle se contentait d’observer et de répondre avec les mains.

Au bout d’un moment, Autumn attrapa la main de la femme. “Autumn,” dit-elle en mettant la main sur sa poitrine.

“Autumn?” demanda la blonde.

“Oui.”

“Autumn.” Elle mit la main sur sa propre poitrine. “Tin Tin Ban Sunia.”

“Tin Tin Ban Sunia. Quel beau nom.”

Tin Tin Ban Sunia conduisit Autumn vers l’autre femme. “Liada,” dit-elle en joignant les mains des deux femmes. “Autumn,” dit-elle à Liada.

“Liada,” dit Autumn. “Je suis enchantée de faire votre connaissance.”

Les trois femmes marchèrent ensemble vers les chevaux, en s’éloignant de la section.

Liada sourit. “Autumn.” dit-elle et prononça d’autres mots.

Autumn toucha la joue de Tin Tin. “Ce n’est pas un tatouage.”

“Qu’est-ce que c’est?” demanda Kawalski par radio.

“C’est cicatrisé, et on dirait un marquage au fer rouge.”

“Elle a été marquée au fer rouge?” demanda Kawalski . “Comme une vache?”

“Oui, et d’après l’aspect de la cicatrice, ça a été fait il y a bien longtemps. Ca ressemble à une fourche, avec un serpent qui s’enroule autour du manche, et puis il y a une flèche en travers du manche.”

Tin Tin sourit et tendit le bras pour tourner le visage de Liada de l’autre côté.

“Liada en a un identique,” dit Autumn. “Elles ont toutes les deux été marquées dans leur enfance.”

Tin Tin parlait à Liada en utilisant la langue des signes pour que Autumn comprenne. Elle avança vers la section et toucha l’épaule d’Autumn. Liada montra Alexander du doigt. Toutes les trois le regardèrent. Elle étaient à environ trente mètres de là. Tandis qu’Alexander, qui était l’objet de tous leurs regards, ne savait plus où se mettre et changeait le fusil d’Autumn d’une main à l’autre, Kawalski se mit à rire.

“Arrête, Kawalski,” dit Alexander.

“Bien, Mon adj’.” dit Kawalski avec son grand sourire.

“Lui, c’est Alexander,” dit Autumn à Liada.

“Alder…” dit Liada. “Alexder?”

“Ouais, c’est pas facile à dire. Appelez-le simplement ‘Mon adj’” sourit-elle. “Mon adj’.”

“Mon adj’?” demanda Liada.

“Oui, il s’appelle ‘Mon adj’”

Tin Tin et Liada se parlèrent un moment, en répétant plusieurs fois le mot “Mon adj’”.

Liada tapa sur le casque d’Autumn du revers de la main et haussa les épaules.

“Oh, ça?” Elle défit la boucle de sa mentonnière et retira son casque, laissant retomber ses longs cheveux noirs. Elle le tendit à Liada. “Casque.”

“Casque?” Liada le prit et l’examina.

Tin Tin tendit la main pour toucher les cheveux d’Autumn. Elle sourit et dit quelque chose en passant les doigts dans ses cheveux noirs qui lui descendaient jusqu’à la taille.

“Merci,” dit Autumn, “mais ils doivent être vraiment affreux.”

Elle tira une brosse d’une poche intérieure de sa veste, ramena ses cheveux par-dessus son épaule, et commença à les brosser. Tin Tin Ban Sunia était fascinée par la brosse à cheveux. Elle dit quelque chose à Liada.

“Oh non, c’est pas vrai,” dit Kawalski par radio. “Et voilà, c’est parti. D’abord les cheveux, et puis elles vont parler maquillage. Et ensuite elles passeront aux vêtements.”

Liada regardait le casque, inclinant la tête de côté en fronçant les sourcils.

“Je crois que Liada nous entend,” dit Karina.

Autumn rejeta ses cheveux en arrière par-dessus son épaule et tendit sa brosse à Tin Tin, qui sourit et essaya de brosser ses cheveux, mais ils étaient trop emmêlés.

“Attends,” dit Autumn, “laisse-moi te montrer.” Elle ramena les cheveux de Tin Tin par-dessus son épaule et commença par les extrémités. Ses cheveux étaient presque aussi longs que ceux d’Autumn. “Tu sais quoi? Il y a des femmes qui tueraient pour avoir les cheveux naturellement bouclés.”

Autumn et Tin Tin continuaient de discuter en utilisant la langue des signes pendant qu’Autumn brossait les cheveux de Tin-Tin, mais le reste de la section ne pouvait plus les entendre.

“Je crois bien que vous avez perdu le contrôle de celle-ci, Mon adj’,” dit Kawalski.

Alexander confirma.

Tin Tin avança vers la section et posa une question.  Autumn leva le bras droit et le pointa vers le sud-est. Elle fit un geste ascendant et descendant avec la main, comme quelque chose de très loin par-delà les collines. Elle donna ensuite la brosse à Tin-Tin pour se libérer les mains et demanda en langue des signes, “Quel est cet endroit?”

Tin Tin parla, mais la section ne put entendre ce qu’elle disait. Autumn toucha la manche de la tunique de Tin-Tin pour voir en quelle matière elle était. Tin Tin posa une question concernant la fermeture éclair sur la veste camouflée d’Autumn.

“Qu’est-ce que je disais?” dit Kawalski. “C’est parti avec les vêtements. Pour le rouge à lèvres, ça devrait pas tarder.”

“Kawalski,” dit Karina, “tu ne sais même pas ce qui est important dans la vie, hein?”

“Eh bien, apparemment c’est les cheveux, les vêtements et le maquillage. L’apache semble avoir oublié de demander ‘Où on est?’, ‘Qui vous êtes?’, et ‘Vous faites quoi avec tous ces éléphants?’”

Liada leva le casque vers son oreille, visiblement par curiosité. Elle jeta un coup d’oeil à Autumn, en haussant les sourcils.

“Bien sûr, mets-le.” Autumn fit un mouvement vers la tête de Liada.

“Hé, Mon adj’,” dit Lojab. “Z’avez vu ça?”

“Ca promet d’être intéressant,” dit Alexander.

“Est-ce qu’elle nous entend?” demanda Sparks.

“Bien sûr, si l’apache a sa radio allumée.”

“Hé ma jolie,” dit Lojab.

Quand la moitié de la section se mit aussitôt à parler, Liada poussa un cri d’exclamation et arracha le casque de sa tête. Elle regarda dedans, puis tout autour de l’extérieur du casque, pour finalement le tendre à Tin-Tin, en lui disant quelque chose. Tin Tin regarda à l’intérieur mais secoua la tête.

Autumn se pencha tout prêt du micro dans le casque. “Si vous voulez parler aux dames, faites-le un par un. Sinon, vous leur fichez la trouille.” Elle fit signe à Tin Tin de mettre le casque en rejetant les cheveux de Tin Tin par-dessus son épaule.

Tin Tin tendit la brosse à cheveux à Liada, puis coiffa délicatement le casque en inclinant la tête de côté et écouta. Ses yeux s’agrandirent.

“Mon adj’?”

“Mon adj’?” demanda Liada en commençant à se brosser les cheveux comme elle avait vu Autumn le faire pour Tin Tin.

Tin Tin tapota sur le bord de son casque, au niveau de son oreille droite. Elle dit quelque chose d’autre à Liada, puis elles regardèrent toutes deux en direction d’Alexander, qui souriait et tapotait le bord de son casque. Autumn montra le minuscule micro intégré dans le bord intérieur du casque et lui fit signe de parler de la main.

Tin Tin parla dans le micro. “Tin Tin Ban Sunia.”

“Mon adj’,” dit Alexander.

Tin Tin sourit. “Liada,” dit-elle en désignant son amie.

“Liada,” dit Mon adj’.

“Autumn,” dit Tin Tin.

“C’est ça, Autumn Eaglemoon.”

“C’est ça,” Tin Tin répéta. “Autumn Eagle Mon.” Elle sourit à Autumn.

“Hé, Mon adj’,” dit Lojab. “Je l’ai vue en premier. Laissez-moi  lui parler.”

Tin Tin regarda autour d’elle pour localiser la nouvelle voix. Alexander montra Lojab.

“Lojab,” dit-il dans son micro.

“Lojab,” dit Tin Tin.

“Salut, Tin Tin.” dit Lojab en faisant un signe de la main.

Elle fit un signe et souria. “Egare porch mcdongol.”

Lojab se mit à rire. “j’ai égaré ma Porsche.”

“Egare ma porch.”

“Bien,” dit Lojab.

“Bien.”

Liada dit quelque chose à Tin Tin, qui enleva son casque et le tendit à Liada. Liada donna ensuite la brosse à Tin Tin et mit le casque.

“Mon adj’?”

“Liada,” dit Alexander.

Lojab avança vers Tin Tin, en enlevant son casque. Ses cheveux blonds étaient taillés très courts. Il mesurait un peu plus d’un mètre quatre-vingt, et son corps était robuste et musclé. Ses manches étaient relevées, laissant voir un tatoutage de Jésus-Christ sur une Harley, qui ornait son biceps gauche. Jésus avait un grand sourire, avec son auréole qui flottait au vent.

“Lojab égare ma porch,” dit Tin Tin en se mettant à rire.

“Tu apprends vite, Tin Tin.”

Lojab lui tendit la main. Elle regarda sa main pendant un moment puis lui avança la sienne pour la serrer, elle paraissait plus intéressée par autre chose. Elle passa la main sur le sommet de son crane.

“C’est une boule à zéro,” dit Lojab.

“Boule à zéro.” Elle toucha sa barbe de deux jours. “Boule à zéro?”

“Ouais.” Lojab avança vers les arbres. “Tu veux faire un tour avec moi?”

“Low Job,” dit Autumn, “espèce de crétin. Tu l’as rencontrée il y a deux minutes, et t’essayes déjà de l’entraîner dans les buissons.”

“Et alors l’apache, qu’est-ce que ça peut faire? Du moment qu’elle est d’accord…”

“Elle n’a aucune idée de ce que tu veux faire avec elle.”

“Alors pourquoi est-ce qu’elle sourit?”

“Je sais pas, Low Job,” dit Autumn. “Peut-être qu’elle essaie de se lier d’amitié avec un idiot.”

“C’est pas que je voudrais gâcher cette petite fête,” dit Alexander en approchant d’eux, “mais est-ce quelqu’un sait où on est?” Il ôta son casque.

“Mon adj’,” dit Tin Tin. “Casque?”

“Bien sûr,” dit Alexander. “Vas-y.”

“Liada?” dit Tin Tin dans le micro après qu’elle ait coiffé le casque.

“Tin Tin,” dit Liada. Elles s’éloignèrent l’une de l’autre tout en parlant et en testant apparemment la portée du sytème radio.

“L’endroit où nous sommes s’appelle la Gaule—” commença Autumn.

“La Gaule?” dit Karina en venant vers eux et en retirant son casque. “C’est ce qu’elles ont dit, ‘La Gaul?’”

“Oui,” dit Autumn.

“Mon adj’,” dit Karina. “La Gaule,  c’est l’ancien nom de la France.”

“Vraiment?” dit Alexander. “Quel est le nom de cette rivière?”

“J’ai pas trouvé comment demander ça,” dit Autumn “mais je crois qu’elles envisagent de la traverser.” Et autre chose…”

“Quoi donc?” demanda Alexander.

“Elles n’ont aucune notion des années, des dates, ni même des heures de la journée.”

Alexander regarda Tin Tin et Liada qui se comportaient comme deux enfants avec un nouveau jouet. “Bizarre,” murmura-t-il. “Et apparemment, elles n’ont jamais entendu parler non plus de communication sans fil.”

Chapitre Sept

“Si seulement ce putain de truc avait des roues,” dit Kawalski.

“Arrête de râler, Kawalski,” dit Autumn, “et soulève de ton côté.”

“Oh, j’ai pris le coin de mon côté, et je vais sûrement être obligé de porter le tien aussi.”

Le reste de la section emboîta le pas aux quatre soldats qui portaient la caisse à armement.

“Où est-ce qu’on va avec ça, Mon adj’?” demanda Lojab. Il était à l’avant-gauche, face à Kawalski.

Alexander était à l’arrière-gauche de la caisse, avec Autumn en face de lui. “On va jusqu’à la rivière.”

“Je me suis pas engagé pour être l’esclave que quelqu’un,” marmonna Lojab entre ses dents, mais tout le monde l’entendit.

“On est tous dans la même galère,” dit Autumn.

“Ouais, et si on se plaignait tous, notre intrépide chef y ferait quelque chose.”

“Du genre, Lojab?” demanda Mon adj’.

“Du genre à nous sortir de ce trou.”

“T’as une idée de comment on pourrait faire?”

“C’est vous l’adjudant, pas moi,” dit Lojab. “Mais ce que je peux dire, si c’est moi qui commandais, on ne serait pas en train de suivre à la queue-leu-leu derrière une bande d’hommes des cavernes, à enjamber des bouses d’éléphant et à porter cette boîte qui pèse une tonne.”

“T’as raison, c’est moi l’adjudant, et jusqu’à ce que tu me remplaces, c’est moi qui donnerai les ordres.”

“Oui, mon adjudant. Bien, mon adjudant.”

“Pourquoi tu fermes pas tout simplement ta gueule, Lojab?” dit Autumn.

“Hé,” dit Kawalski, “regardez un peu qui est-ce qui s’amène.”

Liada longeait la piste à cheval, venant de la tête de la colonne. Sa monture était un étalon fougueux à la robe baie claire. Lorsqu’elle vit la section, elle traversa et alla au petit galop vers eux. Elle montait à cru, avec son arc et son carquoi accrochés par une sangle en cuir sur l’épaule du cheval. Lorsqu’elle arriva à hauteur de la troupe, elle se laissa glisser  à terre en laissant ses rênes en travers de l’encolure du cheval. Elle se mit à marcher aux côtés d’Alexander, tandis que son cheval suivait.

“Mon adj’?” dit-elle, “bonne nuit.”

“Bonjour, Liada,” dit Alexander. “Comment allez-vous ce matin?”

“Comment allez ce matin?”

“Bien.” dit Mon adj’.

“Bien.” Elle marchait à côté d’Autumn. “Autumn Eaglemoon va ce matin?”

“Bien,” dit Autumn.

“Bien.”

Elle donna une petite tape sur le coffre à armement, et elle demanda en langue des signes où ils allaient. De sa main libre, Autumn fit un geste aquatique et pointa vers l’avant.

“Fleuve.”

“Fleuve,” dit Liada. Elle fit le geste de soulever des deux mains.

“Oui, c’est lourd.” dit Autumn en essuyant la sueur de son front.

“Lourd.” Liada leur fit signe des deux mains de le déposer.

“Hé, les mecs. Elle veut qu’on le pose une minute.”

“Je suis pour,” dit Kawalski tandis qu’ils quittaient la piste et le déposaient au sol.

Liada prit l’une des poignées et souleva. “Lourd.” Elle s’essuya le front et fit des signes de la main à Autumn.

“Elle veut qu’on attende quelque chose ici.” dit Autumn. “Je sais pas trop quoi.”

Elle s’adressa à Liada. “C’est OK.”

“OK,” dit Liada, puis elle grimpa sur son cheval et partit au galop vers l’avant de la colonne.

“C’est une sacrée cavalière,” dit Lojab.

“Et vous avez vu un peu comment elle a monté ce cheval?” dit Kawalski. “Deux petits pas rapides, et elle a balancé sa jambe par-dessus son dos comme si c’était un poney Shetland.”

“Ouais,” murmura Lojab en la regardant s’éloigner et disparaître après un virage de la piste. “Tout ce que je pourrais faire avec une femme comme elle.”

“Bon sang,” dit Autumn. “Quand est-ce que vous allez arrêter de vous baver dessus tous les deux? On dirait que vous n’avez jamais vu une fille faire du cheval.”

Les hommes avaient les yeux fixés sur l’endroit où Liada se trouvait un instant plus tôt.

“Oh, j’ai déjà vu des filles faire du cheval,” dit Lojab. “Mais toutes celles que j’ai vues avaient besoin d’un mec pour les aider à monter, et encore il y avait un étrier pour les aider. Ensuite, quand le cheval se met à courir, les filles rebondissent comme des ballons de basket à queues de cheval.”

“Liada elle se jette simplement sur son dos,” dit Kawalski, “puis elle chevauche la bête comme si elle faisait corps avec elle.”

“Autumn,” dit Kady, “est-ce que tu penses que ces mecs ont déjà eu un rancard avec une vraie femme?”

“Oui, sûrement une vraie femme gonflable,” dit Autumn.

“Ouais, à huit quatre-vingt quinze sur eBay,” dit Kady.

“Y a qu’à la gonfler, et elle est prête,” dit Autumn. “pas besoin de lui payer des verres ou un dîner ; y a qu’à la mettre au pieu.”

“Ah ouais?” dit Lojab. “Et si on parlait les filles de votre façon d’être complètement baba devant ce grand officier moche comme un cul avec sa cape du Petit Chaperon Rouge?”

“Ouh, Rocrainium,” dirent les quatre femmes, puis elles se mirent à glousser.

“Rocrainium?” dit Kawalski. “Comment est-ce que vous connaissez son nom?”

“Oh, on a nos sources.” dit Autumn en faisant des gestes vagues de la main, puis les autres en firent autant, et elles recommencèrent à glousser.

“Hé,” dit Lojab, “la voilà qui arrive.”

Liada vint vers eux sur le bord de la piste en dépassant un troupeau de bétail. Elle était suivie par un chariot tiré par un attelage de boeufs. Ils s’arrêtèrent bientôt devant la caisse d’armement et Liada descendit de cheval.

Alexander alla voir dans le chariot : il était vide. Il jeta un coup d’oeil à la femme dans le chariot. Elle était debout les bras croisés, et avait l’air en colère. Il vit ensuite le bandage de gel sur son bras et se rappela la profonde entaille qu’ils avaient soignée.

“La blessure à l’épée,” murmura-t-il

Kawalski s’approcha du bord du chariot. “Bonjour.”

La femme regarda Kawalski, et son visage s’éclaira. Elle se mit à genoux dans le fond du chariot et lui fit voir son bras. Elle dit quelque chose qu’il ne comprit pas.

“Oui, ça a l’air bon.” dit-il en passant les doigts sur le bandage.

Elle s’adressa de nouveau à lui.

“Hé, l’apache,” dit Kawalski, “viens me dire ce qu’elle raconte.”

Autumn et Liada se placèrent à côté de Kawalski. La femme dit quelque chose à Liada, qui avança vers elle, puis vers Kawalski. Liada mit deux doigts à ses lèvres, puis sur sa poitrine, et fit un signe vers lui.

“Elle veut te remercier d’avoir arrangé son bras.” dit Autumn.

“Comment est-ce qu’on dit, ‘De rien?’”

“Touche-toi le coeur, ensuite tends la main à plat, paume vers le haut.”

Kawalski lui fit le signe. Elle sourit et dit encore quelque chose. Kawalski regarda Autumn, qui regarda ensuite Liada.

Liada dit à la femme : “Kawalski.”

“Kalski,” dit-elle. Puis sans regarder M’n adj’, Sarge, elle le montra du doigt et posa une question à Liada.

“Mon adj’,” dit Liada.

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