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Au Cœur Du Temps
Au Cœur Du Temps

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Au Cœur Du Temps

Язык: Французский
Год издания: 2019
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Il cracha le dernier mot comme s'il lui avait laissé un mauvais goût dans la bouche.

Kyoko perdit son sourire et avança son visage à quelques centimètres du sien, fixant ses yeux dorés.

- Oui, « gardien ».

Elle sourcilla puis se retourna et descendit les escaliers en courant et en riant.

- OUI ! s'exclama Kyoko silencieusement, puis rajouta dans sa tête un point pour elle sur son tableau noir. Kyoko, un... Toya, rien.

Les yeux de Toya s'élargirent un instant avant de réaliser que le petit bout de femme l'avait bien eu.

- Mince ! souffla-t-il avant de la poursuivre.

Kyoko était presque en bas des marches lorsqu'elle sentit ses sens de prêtresse s'emballer. Sentant un autre gardien à l'exception de Toya, elle regarda autour d'elle. La seule personne assez proche pour provoquer une telle sensation était un étudiant se tenant en bas des escaliers, l'observant avec intérêt.

En regardant de plus près, elle était déconcertée par les reflets violacés parcourant ses cheveux indomptés, et par les plus beaux yeux. Alors qu'elle observait ces yeux, elle aurait pu jurer... pouvoir voir des éclats de toutes les couleurs dans ses iris.

Toya se tenait maintenant derrière Kyoko. En voyant son arrêt soudain, il remarqua qu'elle était en train de fixer Kamui.

- Alors maintenant elle peut détecter les immortels, se dit Toya.

Il l'attrapa par le bras en descendant.

- Viens, je vais te le présenter.

Toya avait un faible pour Kamui depuis qu'il l'avait rencontré. Tout ce qu'il savait de lui, c'est qu'il n'avait pas de parents et qu'il avait grandi dans une famille d'accueil jusqu'à ce que Kyou lui ait proposé de rester ici.

Kyoko se laissa à moitié faire et tirée par Toya vers l'inconnu. Elle pouvait voir qu'il était aussi immortel, mais elle pouvait également ressentir une extrême gentillesse. Elle laissa ses sens explorer son aura, et elle y trouva de la chaleur et... une innocence cachée ne pouvant appartenir qu'à un enfant.

- Salut Toya, qui est-ce ?

Les yeux brillants de Kamui l'observaient avec fascination. Il avait l'impression qu'il l'attendait depuis longtemps... même s'il ne savait pas qui elle était. C'était comme si elle lui avait terriblement manqué. Il sentait que soudainement, il pouvait de nouveau respirer, et il inspirait profondément rien que pour le prouver. En faisant cela, il sentit l'odeur de la jeune fille et la trouva vraiment familière.

Il demanda en regardant Toya :

- Qu'est-ce que tu as fait... tu t'es capturé une petite amie ?

Kamui sourit d'un air narquois tandis que ses yeux brillaient de malice.

- Oh que non, grogna Toya. Elle n'est pas du tout mon genre.

- Comment pourrais-tu le savoir ? Tu n'as jamais eu de petite amie.

Kamui rit de sa propre blague.

Kyoko essayait de s'empêcher de glousser, mais le fait de voir l'hilarité dans les yeux de Kamui ajouté au regard noir de Toya rendait la tâche impossible.

- Je te présente Kyoko.

Toya se tourna vers elle, relâchant son bras comme s'il venait de se rappeler qu'il la touchait. - Kyoko, voici Kamui. Il a aussi une bourse, et il aura les mêmes cours que toi.

- Ouais, je fais partie des resquilleurs ici, dit Kamui en gardant son sérieux, ce qui fit éclater de rire Kyoko, un rire qu'elle arrivait à peine à retenir en premier lieu.

Elle se tourna vers Kamui et tendit la main. S'il avait une bourse, cela voulait dire qu'ils étaient amis par le passé. Elle garda ce secret et lui dit avec un sourire très amical :

- Bonjour Kamui, ravie de te rencontrer. Ça fait combien de temps que tu es dans cette école ?

Kamui aimait déjà cette fille amicale.

- Depuis deux ans, plus ou moins. Alors, qu'est-ce que fait la tête brûlée ? Elle te fait visiter ?

Il regarda Toya avec un sourire narquois, puis Kyoko avec un sourire plus doux. Son côté malicieux se révéla et il prit la main de Kyoko dans la sienne. S'inclinant légèrement, il amena doucement sa main à ses lèvres et déposa un doux baiser sur ses articulations.

Kamui riait presque en voyant le regard vif et furieux que Toya lui lançait. Seul un idiot ne serait pas capable de voir l'attraction évidente que l'autre homme ressentait pour la charmante Kyoko.

Kyoko rougit légèrement et gloussa en entendant « tête brûlée ». Elle sourit en voyant Toya regarder Kamui d'un air furieux.

- En fait, on essaye de trouver Shinbe et Suki. Est-ce que tu les as vus quel...

Avant de pouvoir finir sa phrase, quelqu'un attrapa son bras, l'écartant de Kamui et Toya. En jetant un coup d’œil rapide, Kyoko se retrouva face au visage inquiet de Suki.

- Ça a été, Kyoko ? Tu vas rester, n'est-ce pas ?

Suki avait presque l'air de l'implorer.

Kyoko hocha la tête en se rappelant soudainement de la voix de Kyou lui chuchotant de ne pas partir.

- Je ne vais nulle part.

Elle hocha la tête vers Shinbe par-dessus l'épaule de Suki en voyant qu'il avait l'air tout aussi heureux que Suki face à cette réponse.

À ces mots, Toya sourcilla. Il se demandait ce que Kyou lui avait dit pour la rendre si déterminée à rester. Elle agissait maintenant d'une manière si différente, elle avait presque l'air d'être heureuse. D'habitude, lorsque quelqu'un parlait seul à seul avec Kyou... il s'en allait en étant troublé pendant des heures. Le type arrivait même à lui donner la chair de poule de temps à autre.

Kyoko prit le bras de Suki et commença à monter les marches.

- Tu dois m'aider à trouver une tenue pour ce soir si on va danser.

Les deux filles se blottirent l'une contre l'autre et marchèrent en discutant. Elles agissaient comme si elles se connaissaient depuis toujours.

Shinbe, Kamui et Toya regardèrent les deux filles disparaître dans les escaliers. Shinbe demanda à Toya d'une voix inquiète :

- Est-ce qu'elle sait ce qu'il se passe vraiment ici ?

Toya fixait les lèvres de Kyoko qui bougeaient en parlant à Suki.

- Oui, je pense.

Puis, il changea de sujet en se tournant vers eux.

- Kamui, est-ce que tu viens avec nous ce soir ?

Shinbe eut un temps d'arrêt.

- Toya ? Tu vas vraiment venir danser ?

Sa voix semblait choquée.

- Ça ne lui ressemble pas, se dit-il.

- Eh, on m'a dit de la surveiller tel un faucon, donc je suppose que je n'ai pas le choix, si ?

Toya faisait comme s'il était agacé pour donner l'impression de faire cela contre sa volonté. En réalité, il n'avait soudainement pas envie de la perdre de vue.

Son cœur cognait dans sa poitrine, comme s'il lui disait de la protéger à tout prix, qu'on le lui ait ordonné ou non. Il était à présent en train d'imaginer Kyoko bouger de manière suggestive au rythme de la musique et au milieu d'une piste de danse bondée, et cela ne l'aidait pas. Cela éveillait ses instincts protecteurs et il n'avait soudainement plus très envie de la voir y aller.

Un petit grognement se fit entendre de la gorge de Toya et il secoua la tête en essayant de se débarrasser de ces pensées ; tous ces regards braqués sur elle... des regards qui n'étaient pas à leur place.

Ouais, ça peut être amusant, je viens aussi, acquiesça Kamui. On doit sortir le week-end pour oublier un peu cet endroit. »

Il se sentait presque soulagé en sachant que Kyoko resterait à présent dans les parages.

- En plus, on doit trouver une petite amie à Toya, intervint-il innocemment.

- Qui a dit que j'avais besoin d'une petite amie, petit crétin, grogna Toya en donnant une tape sur la tête de Kamui. Tu ne saurais pas ce qu'est une petite amie si elle te gonflait.

Shinbe sourit.

- Je pense être le seul ici à savoir ce qu'est une petite amie, mais je peux vous montrer deux vierges si vous voulez de l'expérience.

Il recula rapidement lorsque Toya et Kamui se tournèrent vers lui en le regardant d'un air meurtrier.

Changeant rapidement de sujet, Shinbe hocha la tête, puis se glissa un peu plus près vers Toya. - Kyou t'a ordonné de surveiller Kyoko ?

Son regard dériva vers là où elle venait d'aller.

- Tu sais... récemment, j'ai senti une rupture dans l'équilibre dans les parages, comme si quelque chose allait se passer. Le mal se rapproche. Je me demande si elle a quelque chose à voir avec ça. »

Les intuitions de Shinbe étaient presque toujours bonnes et cela l'inquiétait.

Toya avait aussi cette sensation, et il voulait des réponses.

- Eh bien, c'est le moment. Pourquoi ne pas aller en haut et demander à M. Froideur de me dire la vérité ?

Il savait que Kyou cachait quelque chose et il allait découvrir ce que c'était.

Avant que Shinbe n'ait pu l'arrêter, Toya était déjà en direction des escaliers. Shinbe se sentit gêné.

- Je déteste quand ils sont dans la même pièce. J'en ai déjà été témoin, et ce n'est pas beau à voir. Ils se comportent comme des frères ou quelque chose comme ça.

Ses yeux d'améthyste suivaient Toya du regard tandis qu'il montait les marches deux par deux.

Kamui hocha la tête, sachant que Kyou le faisait parfois flipper.

- Je préfère qu'il y aille plutôt que moi. Je te verrai ce soir.

Il s'en alla, laissant Shinbe se tenir là, tout seul, toujours en train d'observer les escaliers.

Au plus profond de son esprit, là où ses pouvoirs de gardien se reflétaient dans son miroir intérieur, Shinbe se posait des questions concernant ce sentiment familier qu'il avait pour la prêtresse qui venait juste de monter ces escaliers. Il cherchait la vérité au plus profond de son âme en fermant les yeux.

Dès l'instant où ses yeux d'améthyste s'ouvrirent de nouveau, ils brillèrent ; il y avait des secrets qu'il était le seul à connaître.


*****

Kyou était perdu dans ses pensées, il se demandait comment il devait s'occuper de Kyoko, maintenant qu'elle se trouvait là où il le voulait. Il fut brusquement interrompu en entendant quelqu'un marteler la porte. Clignant des yeux à plusieurs reprises, il s'empêcha de lever ses yeux dorés au ciel, sachant que cela ne pouvait être que Toya. Kyou lança un regard furieux à la porte au moment où celle-ci s'ouvrit sans invitation.

Toya entra d'un pas décidé, cherchant immédiatement sa cible, puis aperçut Kyou étendu sur le sofa. Il alla droit au but.

- Qu'est-ce qu'il se passe avec Kyoko ?

Kyou lança un regard furtif à Toya, mais son visage ne manifestait aucun intérêt pour la question.

Toya connaissait les humeurs de Kyou mieux que personne, et il savait qu'il ne l'aurait même pas regardé s'il n'avait pas touché une corde sensible. Pour lui, étudier Kyou était de la science. Même le fait de cligner des yeux voulait dire quelque chose lorsqu'il s'agissait de Kyou. Toya se déplaça pour s'asseoir en face de lui sur une chaise bien moelleuse.

- Allez, je ne suis pas stupide. Si tu veux que je la protège, tu dois me dire pourquoi. Après tout, les autres doivent se débrouiller, alors pourquoi est-elle différente ?

Il cracha comme s'il était dégoûté par cette pensée.

- Ce n'est qu'une simple fille humaine et fragile.

Toya saisit la main griffue qui l'avait soudainement saisi par la gorge, et regarda le visage très contrarié de Kyou.

- Tu feras ce que je te dis.

La voix de Kyou tremblait de rage.

Toya plissa les yeux. À présent, il savait que quelque chose se tramait.

- Bien, souffla-t-il, et fut libéré en récompense.

Il vit la colère de Kyou disparaître instantanément tandis qu'il retournait s'asseoir en face de lui, son masque de glace se remettant en place comme un bouclier derrière lequel il se cachait. Toya secoua la tête.

- Tu dois me dire pourquoi elle est si importante pour « toi ».

Il mit l'accent sur le dernier mot.

Kyou était quelque peu d'accord. Il avait élevé Toya depuis sa naissance. Il savait que son frère était proche dès l'instant où il était venu à la vie, et il l'avait arraché à des parents qui ne l'auraient pas compris. C'était pareil pour ses autres frères, même si Kyou avait décidé de les surveiller de loin pendant un moment.

Il avait espéré pouvoir changer la personnalité de Toya d'une manière ou d'une autre, mais celle-ci semblait l'avoir suivi dans cette vie, peu importe les efforts de Kyou pour la changer. Au bout du compte, Toya était toujours Toya, peu importe la vie qu'il menait. Il pensait que sa rencontre avec Kyoko allait provoquer des souvenirs du passé, mais son frère n'avait montré aucun signe jusqu'ici, à part de l'intérêt. Les yeux de Kyou se plissèrent tandis qu'il réfléchissait.

- Tu ne ressens rien pour elle ? demanda-t-il d'une voix qui fit grimacer Toya.

- Je devrais ? Riposta Toya, sachant qu'en effet, il ressentait quelque chose pour elle, mais ne voulait pas l'admettre.

Croisant ses bras devant lui, il avait l'air agacé comme d'habitude, mais n'était pas conscient du gris qui tourbillonnait dans ses yeux dorés.

- Oui, répondit-il froidement.

- Bon sang ! Qu'est-ce qui la rend si spéciale pour nous ?

Toya leva ses bras, exaspéré. Le regard de Kyou défia le sien.

- Elle est celle que nous attendions.

Les yeux de Toya s'élargirent. De mémoire, Kyou lui avait dit qu'ils devaient se préparer pour la personne qui portait le Cristal du Cœur du Gardien en elle. Il ne faisait certainement pas référence à cela... Pourquoi un cristal si puissant se trouverait-il dans une fille aussi faible ? Il s'attendait à un quelconque guerrier... pas à une simple fille.

- Elle est la raison pour laquelle tu les as tous réunis ?

Il haussa les sourcils d'un air interrogateur.

Kyou s'était toujours abstenu de raconter à Toya son passé, mais il l'avait prévenu à propos de son futur.

- Tu dois la protéger à tout prix.

La pièce était silencieuse tandis que les pensées tourbillonnaient dans le cerveau de Toya. Il avait récemment ressenti des ondes démoniaques plus puissantes à cet endroit, comme s'il y en avait de plus en plus et que le camp maléfique se renforçait.

- Alors, c'est elle. Qu'est-ce que je dois savoir de plus ?

Il se sentit presque soulagé de savoir pourquoi son frère avait un tel intérêt pour Kyoko, mais à cet instant, il se ne pencherait pas plus sur ces sentiments empreints de jalousie.

Kyou avait caché la vérité depuis si longtemps, il n'était pas sûr d'être prêt à partager les souvenirs. Le fait de penser à l'intimité qu'il y avait entre Toya et Kyoko par le passé ne l'aidait pas. Certaines choses devaient peut-être être oubliées. Ces deux-là avaient été inséparables à l'époque.

- Tu t'es réincarné pour la protéger et j'ai vécu plus d'un millénaire à l'attendre. Pour l'instant... C'est tout ce que tu dois savoir.

Toya grogna doucement, puis gloussa d'un air légèrement sinistre.

- C'est tout ce que je dois savoir, hein ?

Il passa ses doigts dans ses longs cheveux en sentant un irrésistible besoin de passer sa colère cachée même s'il n'en était pas conscient.

- Est-ce la raison pour laquelle tu la regardes avec de la chaleur dans les yeux ? Tu dis qu'on était proches... Es-tu vraiment jaloux de quelque chose qui s'est soi-disant passé il y a longtemps avec une fille qui ne te jetterait probablement pas un regard oblique ?

Toya avait un regard furieux... Ses yeux étaient maintenant gris comme de l'argent fondu.

Kyou grogna presque en entendant cette supposition. Il y avait des moments où la perspicacité du garçon était troublante.

- Ma patience a des limites, Toya. Cristal ou pas, je ne tolérerai pas de telles accusations ou illusions de grandeur lorsqu'il s'agit de la prêtresse. Ta mission est de la protéger... Ça m'est égal si tu aimes ça. Tu maîtriseras ton caractère et tu t'abstiendras de lui faire des avances. C'est clair ?

Ses yeux étaient à présent mortels tandis qu'il fixait son petit frère.

Des glaçons auraient pu pendre des mots de Kyou, et Toya pouvait comprendre que la conversation était terminée, du moins pour l'instant. Il se leva et quitta la pièce sans même un regard en arrière ou un mot. Une fois à l'extérieur de la chambre de son frère, il s'arrêta face à la porte de la chambre de Kyoko. Il pouvait la sentir dans les limites des pièces devant lui.

Il leva sa main pour toquer, voulant être avec elle mais sachant qu'il n'avait aucune raison d'être là. Il enfonça sa main dans sa poche et se retourna pour poursuivre son chemin le long du couloir.

Si quelqu'un avait été dans ce couloir, il aurait eu un aperçu des ailes argentés chatoyantes apparaissant le long du dos de Toya, avant de disparaître sans être vues par le gardien aux yeux argentés.

Chapitre 5 « Un avertissement grogné »

Kyoko prit un élastique de sa trousse et attacha une partie de ses cheveux auburn indisciplinés en queue de cheval, créant une courte épaisseur de cheveux attachés et une longue épaisseur flottant le long de son dos. Elle se pencha en avant pour mettre une touche de blush, puis se leva, marcha jusqu'au miroir en pied et se retourna pour s'examiner. Suki l'avait convaincue de porter certains de ses vêtements et Kyoko se sentait différente.

La mini-jupe noire s'évasait lorsqu'elle se tournait, montrant des jambes bien faites grâce aux nombreux entraînements qu'elle avait pratiqués. La chemise rose et moulante avait des lacets noirs tout le long du dos, et devant, un lacet noir en forme de « V » descendait presque jusqu'à sa poitrine. Kyoko secoua la tête en voyant un décolleté si prononcé.

Cela lui faisait se demander si Suki n'était pas celle qui courait après Shinbe, tout comme il lui courait après. Ramassant ses boucles d'oreilles en forme de croix, elle se demanda pourquoi elle avait accepté de ressembler à une enfant terrible. Elle sortit de ses pensées lorsque quelqu'un toqua timidement à sa porte.

Ouvrant la porte tout en attachant ses boucles d'oreilles, Kyoko rayonna, elle se sentait mieux en voyant Suki habillée d'une manière plus sauvage qu'elle.

- Oh Suki, tu vas tous les souffler ce soir, dit-elle en regardant son amie de haut en bas.

Suki portait un pantalon en cuir moulant et un haut bleu très fin avec de longues et larges manches, le tout mettant en valeur sa silhouette. Kyoko secoua la tête en pensant au nombre de fois où Shinbe allait se faire gifler ce soir.

- Tu veux juste que Shinbe fasse l'idiot, n'est-ce pas ?

Elle regarda son amie en haussant les sourcils, ses yeux émeraudes brillant de malice.

Suki était en train de jeter un coup d’œil à Kyoko, hochant la tête d'un air satisfait.

- Ouais, j'ai l'impression que ça sera notre dernière soirée sympa avant longtemps. Shinbe m'a parlé d'une rumeur disant que dès lundi, on allait devoir commencer à s'entraîner plus intensément que jamais.

Ses yeux s'illuminèrent.

- Mais ce soir, libérons-nous. Tu vas adorer l'endroit où l'on va. C'est énorme et le groupe de ce soir va déchirer.

Suki jeta un coup d’œil aux appartements de Kyoko avec de grands yeux.

- Ouah ! Je n'étais jamais montée ici.

Elle lança un regard furtif à Kyoko.

- Personne n'a jamais eu le droit de monter ici, à part Toya. Est-ce que tu réalises qu'il n'y a que lui, Kyou et toi à cet étage ?

Elle avait été tellement nerveuse à l'idée de monter à cet étage qu'elle avait demandé la permission à Toya avant de venir dans la chambre de Kyoko.

Kyoko savait que Kyou voulait la garder là où Toya et lui pourraient mieux la surveiller. Se remémorant tout ce qu'il avait dit, elle savait qu'il avait raison concernant son lien d'amitié avec Suki dans le passé car, pour une raison inexpliquée, elle avait l'impression de la connaître depuis longtemps.

Elle avala la soudaine boule dans sa gorge.

- Peut-être que toutes les autres chambres étaient prises, je ne sais pas.

Elle se dirigea vers la porte.

- Mais je sais que je veux m'amuser ce soir car tu as raison, ça sera probablement notre dernière soirée sympa avant longtemps.

Sa main se gela sur la poignée de la porte, et elle fronça les sourcils. Il y avait quelqu'un dehors. En sachant cela, elle eut des frissons dans le dos.

Kyoko ouvra lentement la porte et regarda dans le couloir. Ne voyant personne, elle l'ouvrit complètement et Suki la suivit dehors. Elle se retourna et verrouilla la porte derrière elle, puis fit demi-tour pour regarder Suki lorsqu'elle l'entendit pousser un « cri » effrayé. Kyou se tenait là, dans l'embrasure de sa porte, l'observant... et il n'avait pas l'air content.

Kyou jeta un coup d’œil à Kyoko et sentit sa colère monter. Il tourna son regard vers Suki, l'agacement était clairement visible sur son visage.

- Laisse-nous, demanda-t-il d'une voix dangereusement glaciale.

Suki lança un regard désolé à Kyoko, puis fit rapidement ce qu'on lui avait ordonné, sachant que c'était mieux qu'hésiter. Quant à elle, elle ne voulait pas se mettre Kyou à dos, et en plus, l'homme lui donnait la chair de poule. Elle savait depuis sa rencontre avec lui qu'il était un immortel très puissant, et qu'il ne fallait pas se mettre en travers de son chemin. Elle était heureuse de l'avoir dans leur camp et non comme ennemi.

Kyoko croisa ses bras devant elle, déçue en regardant Suki se dépêcher pour disparaître de sa vue. Elle se retourna et vit qu'elle était l'objet de l'attention de Kyou ; à ce moment-là, il n'avait pas l'air content. Elle haussa les sourcils vers lui en attendant. Quand il se tenait simplement là en la perçant du regard avec ses yeux dorés et furieux, elle sentait sa colère commencer à monter en flèche. Maudit soit-il avec ses yeux perçants.

- Qu'est-ce que j'ai fait ? Demanda-t-elle au final, se lassant d'attendre une explication.

Kyou avait été agacé par la présence de Suki à cet étage. Puis, lorsqu'il les avait vues sortir de la chambre habillées comme cela, il savait que ce n'était pas une bonne idée de laisser Kyoko partir. Non seulement elle était en danger face à l'ennemi, mais aussi en danger face aux gardiens, aux démons ou aux humains voulant s'accoupler avec elle. Kyou voyait rouge à cette simple pensée.

- Personne ne doit monter à cet étage sans ma permission, sauf Toya et toi, compris ?

Sa voix donnait l'impression qu'il la sermonnait.

Kyoko s'irrita mais se rappela rapidement que c'était son bâtiment, donc ses règles.

- Je suis désolée, je ne savais pas, lui dit-elle avec honnêteté.

Sentant sa colère se calmer, elle croisa ses mains devant elle. Elle commença à gigoter car il n'avait pas l'air plus heureux après ses excuses.

Kyou s'avança d'un pas vers Kyoko. L'inspectant, il avait l'impression de presque pouvoir voir sous sa chemise.

- Personne ne m'a dit que tu avais des projets ce soir.

Il sentait l'humeur de la jeune fille s'obscurcir à ses mots et ses yeux devenir plus vifs, mais il s'en fichait. Pour sa sécurité, il devait savoir ce qu'elle faisait. Il savait comment les étudiantes se comportaient, mais il pouvait sentir que Kyoko ne s'était pas encore accouplée, différente des autres... innocente.

Kyoko mordilla sa lèvre inférieure en se demandant si elle allait devoir lui dire tout ce qu'elle faisait.

- Je ne savais pas que je devais vous prévenir si je sortais.

Elle essayait de rester calme, mais savait qu'elle devait lui tenir tête pour pouvoir avoir de la liberté.

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