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Au Cœur Du Temps
Cette fois, elle se dépêcha et le rattrapa juste à temps pour le voir passer les portes indiquant « NE PAS ENTRER ». Kyoko se demandait où ils allaient. Alors qu'elle suivait son dos raide, elle se disait qu'il la ramenait dans sa propre chambre. En effet, lorsqu'il s'arrêta devant sa porte, Toya se tourna vers elle et elle lui lança un regard agacé jusqu'à ce qu'il ait levé la main vers la porte juste en face de la sienne, puis toqua.
Kyoko était choquée. Le propriétaire était dans la pièce juste en face de la sienne ? Encore une fois, les paroles de son frère revinrent la hanter. « Impossible ! » Sans attendre une réponse, Toya ouvrit la porte et poussa Kyoko devant lui, à l'intérieur.
Instantanément, Kyoko se tourna vers lui.
- Je ne sais pas quel est ton problème mais pourrais-tu, s'il te plaît, ne pas me pousser, s'exclama-t-elle en le repoussant. Ou me toucher. Je ne t'ai rien fait.
Les poils se dressèrent à nouveau sur sa nuque lorsqu'elle remarqua que Toya regardait derrière elle.
Les épaules de Kyoko s'effondrèrent. Maintenant, elle l'avait fait. Devait-elle toujours exploser sans penser à l'endroit où elle se trouvait ou à ceux qui pourraient regarder ?
Toya vit Kyoko se crisper et il sourit d'un air narquois, baissant ses yeux vers la fille qui, tout d'un coup, semblait toute petite.
- Tu ne voulais pas parler à quelqu'un ?
Alors que Kyoko ne se retournait pas, Toya regarda à nouveau Kyou et plissa les yeux lorsqu'il remarqua que Kyou se tenait contre la porte du salon, fixant Kyoko comme s'il était en transe.
- Que diable ? se dit Toya.
Pourquoi Kyou était-il en train de la regarder comme s'il avait vu un fantôme ? Quelque part, il ne voulait pas identifier le sentiment de jalousie que cela causait. Cela provoquait une sensation désagréable dans son ventre lui donnant envie de se placer entre eux deux et d'empêcher Kyou de voir Kyoko. Il voulait la protéger.
Kyou ne trouvait momentanément plus ses mots, voyant Kyoko de si près pour la première fois depuis plus d'un millénaire. L'air seul autour d'elle avait l'odeur de la force dont il se rappelait... la même force indéniable qui l'avait attiré vers elle par le passé n'avait pas disparu.
Ses yeux dorés se posèrent sur le gardien derrière elle avec une sorte d'indifférence détachée. - Toya, va-t'en.
Un ton dangereusement menaçant pouvait se faire entendre.
Un grognement s'éleva du fond de la gorge de Toya et il serra ses poings sous le coup de la colère, tandis qu'un sentiment semblait s'élever et venir le hanter d'un endroit caché et inconnu au plus profond de sa mémoire. Sans rien ajouter, Toya se tourna et sortit comme un ouragan en claquant la porte.
Kyoko regardait Toya partir tandis que son esprit tournait en rond avec des pensées chaotiques. Tout d'un coup, elle sentit l'envie de courir après lui. Décidant de ne pas être une lâche, elle releva la tête et trouva enfin le courage de se retourner, simplement pour ne pas en croire ses yeux.
Au lieu de voir un vieil homme en costume amidonné comme elle s'y attendait, elle se retrouva face à face avec... Ses yeux dorés brûlaient dans ses propres yeux, cela lui donnait l'impression de ne pas pouvoir regarder ailleurs. Ses cheveux argentés s'étendaient sur ses épaules et sur son corps parfaitement taillé. Il était grand et beau, avec une touche d'arrogance entourant son corps majestueux et un visage qui ne pouvait être qu'un don du ciel.
Kyoko ferma immédiatement ses yeux. Qu'est-ce qui n'allait pas chez elle ? Elle était venue ici pour poser des questions, pas pour baver d'admiration. Lorsqu'elle ouvrit à nouveau ses yeux, il était beaucoup plus proche. Instantanément, elle fit un pas en arrière pour s'éloigner de la noblesse et de la supériorité qui l'entouraient, pour au final sentir la dureté de la porte contre son dos... la piégeant.
Kyou avait commencé à marcher vers elle sans réaliser ce qu'il faisait. Cependant, lorsqu'il remarqua qu'elle s'éloignait de lui, il haussa les sourcils avec élégance, tendant sa main vers le sofa. - Voudriez-vous vous asseoir, Mademoiselle Hogo ?
Il savait qu'elle avait des questions à lui poser. Il aurait été déçu si elle n'en avait pas eu.
Kyoko déglutit nerveusement mais releva la tête avec arrogance, se frayant un chemin jusqu'au sofa et en gardant autant de distance que possible entre eux deux dans l'unique espoir de faire fonctionner son cerveau normalement. Elle rit intérieurement d'un air tremblant.
- La première chose que j'aimerais savoir, qu'est-ce qui vous fait croire que je suis une prêtresse ?
Elle le regarda avec méfiance et paniqua presque lorsqu'il s'assit à côté d'elle sur le sofa au lieu de s'asseoir sur la chaise de l'autre côté de la table basse. Kyoko se déplaça et se tourna en le regardant, et s'empêcha de s'éloigner encore plus de lui pour ne pas montrer sa peur.
- Alors elle veut jouer, songea Kyou oisivement, mais il se débarrassa aussitôt de ses pensées intrigantes.
- Qu'est-ce qui vous fait croire que je ne saurais pas que vous êtes une prêtresse ? répondit-il d'une voix anormalement calme.
Elle était si petite par rapport à lui alors qu'il se penchait vers elle en regardant son visage en forme de cÅur.
Kyoko observa les plans de son visage parfait à la recherche de la moindre émotion, et fut surprise de n'en trouver aucune. Il ressemblait à une structure de perfection et de sérénité, et cela l'irritait au plus haut point.
- Est-ce que vous répondez toujours à une question par une question, Monsieur... ?
Elle balbutia en ne connaissant même pas son nom de famille.
Kyou sourit mais intérieurement pour qu'elle ne pût pas le voir. Eh bien, il pouvait dire qu'il y avait toujours de la vie en elle, et cela ne lui déplaisait pas. Cela lui donnait juste envie d'en voir plus. - Monsieur Lord, mais vous pouvez m'appeler Kyou, sauf si vous préférez Lord.
Il la coinça avec un regard ardent. Kyoko retourna ce même regard.
- Pourquoi... suis... je... là ?
Elle prononça ces mots lentement et un par un, comme si elle parlait à un enfant. Tiens, voyons voir comment il compte répondre à cela.
- Monsieur Lord, mon cul, maugréa Kyoko intérieurement sans jamais détourner le regard.
Ayant lu les pensées de Kyoko, les yeux dorés de Kyou rayonnaient tandis qu'il les plissait en fixant ses yeux émeraudes. Il s'approcha un peu plus d'elle, sachant qu'il l'intimiderait en faisant cela. Il pouvait le sentir.
- Vos pouvoirs de prêtresse sont faibles et non entraînés, sinon, vous comprendriez pourquoi je sais que vous êtes une prêtresse.
Il sifflait presque, perdant son calme rien qu'un instant avant de reprendre une expression sereine.
- Je vous enseignerai les arts martiaux et je vous apprendrai à obtenir plus de force... ce dont vous manquez.
Pour Kyoko, les derniers mots qu'il avait prononcés ressemblaient presque à une insulte. Ãtant connue pour être une tête brûlée, elle se pencha en se retrouvant presque nez à nez avec lui, et le sarcasme était imposant.
- Peut-être que je cache simplement mon vrai pouvoir, et quand je trouverai une cible qui le mérite, je le libérerai.
La colère la rendait intrépide, ou stupide, elle ne savait pas trop à ce moment-là .
Kyou se pencha encore plus près, rapprochant ses lèvres des siennes pour que son souffle chaud caressât sa bouche. Il chuchota d'une voix grave :
- Prêtresse.
Chapitre 4 « Faire attention »
Kyoko eut un mouvement de recul, sentant tout d'un coup des ondes émaner de lui, des ondes qu'elle n'était pas censée sentir. Quelque chose était en train de se passer et elle avait l'impression d'être la dernière au courant.
- J'ai besoin de réponses, chuchota-t-elle nerveusement, mordant sa lèvre inférieure dans l'espoir de se débarrasser de cette sensation de chatouillement que Kyou avait créée.
Elle souhaitait pouvoir se débarrasser rapidement des frissons à couper le souffle qui avaient décidé de se répandre dans son système nerveux.
Inhalant l'odeur de Kyoko et sentant son propre sang chauffer instantanément, Kyou se pencha en arrière. Il avait vu le petit corps de cette fille frissonner, mais pas de dégoût. En jetant un coup dâÅil vers le bas, il sourit presque d'un air narquois lorsqu'il vit les bras de Kyoko prendre vie en ayant la chair de poule.
La voix légèrement arrogante lui demanda :
- Pourquoi réprimez-vous votre pouvoir ? Vous devez être consciente de votre environnement avant que le passé ne se répète.
Kyoko eut la gorge serrée.
- Qu'est-ce que vous voulez dire par là ? Se crispa-t-elle.
- Vous êtes consciente qu'il y a des immortels dans cette école, n'est-ce pas ?
Ses yeux brillaient de quelque chose que Kyoko n'avait jamais vu, et sa voix était sévère, comme s'il désapprouvait.
- Les démons se rapprochent de nous en ce moment même.
Les yeux de Kyoko s'élargirent puis se plissèrent. Jouait-il avec elle ?
- Qu'est-ce qui vous fait penser qu'il y aurait des gardiens et des démons ici ? demanda-t-elle en se moquant d'un air indigné.
En un clin dâÅil, Kyou l'attrapa par les bras et la tira brusquement, sa tête s'inclina à deux centimètres du visage de la jeune fille. Il grogna avec colère :
- Faites attention.
Kyoko cligna des yeux, n'en croyant pas ses yeux. La personne qui se trouvait en face d'elle n'était pas la même personne à qui elle était en train de parler à l'instant. Elle voyait des yeux dorés anormalement vifs et agacés, et plus bas, des petits crocs d'une blancheur inégalée. Elle pouvait également sentir les griffes inconsciemment enfoncées dans ses bras à ce moment-là .
La longueur de ses cheveux avait doublé en un instant, et ils semblaient presque flotter autour de lui comme s'ils attendaient de la reconnaissance. En criant d'effroi, Kyoko se dégagea de son emprise et recula rapidement, mais en vain. Kyou s'était rapproché d'elle d'un pas menaçant.
- Vous êtes un gardien ? bégaya-t-elle sans conviction.
- Et vous êtes la prêtresse qui aurait déjà dû le savoir, siffla-t-il en la suivant même s'il sentait sa colère s'atténuer.
Elle se retourna pour courir vers la porte et cria instantanément lorsqu'elle sentit des bras musclés l'envelopper par derrière.
Le corps de Kyou se serra autour d'elle alors qu'elle se débattait. Il la souleva du sol tandis qu'elle donnait des coups de pied dans le vide afin de lui échapper. Lui donnant assez de temps pour comprendre qu'essayer de lui échapper était inutile, il plaça ses lèvres près de son oreille et chuchota :
- Vous resterez ici jusqu'à ce que vous soyez assez forte pour vous libérer de ces bras, prêtresse.
Puis, il la transporta dans les airs pour pouvoir la jeter de nouveau sur le sofa bien trop moelleux, où elle atterrit en rebondissant légèrement. Maintenant qu'elle lui faisait de nouveau face, Kyoko lui cria dessus d'un air furieux, puis cligna de nouveau les yeux lorsque son apparence redevint celle de l'homme à qui elle était en train de parler.
Elle le regarda furieusement, serrant son poing vers le haut.
- Bon sang, qu'est-ce qu'il se passe ?
Kyou se tenait debout devant elle d'un air serein, mais cette fois, ses yeux brillaient encore, - Vous allez rester là .
Il se pencha vers elle.
- Vous allez me laisser vous entraîner.
Il posa ses mains sur le dossier du sofa en la piégeant efficacement.
- Et cette fois, vous gagnerez sans faire de sacrifice.
Son nez touchait presque le sien lorsqu'il prononça cette dernière phrase, montrant à présent son mécontentement.
Kyoko se pencha contre le sofa aussi loin que possible en lui rendant son regard vif. Pourtant, elle ne ressentait toujours aucune menace venant de lui. Même s'il n'était pas humain, il n'avait aucune intention de lui faire du mal. Elle le regarda en fronçant les sourcils, réalisant ce qu'il venait de dire. Sa voix était douce.
- Cette fois ? Qu'est-ce que vous voulez dire... cette fois ?
Kyou inspira profondément.
- Vous avez peut-être oublié, mais pas moi.
L'odeur de Kyoko l'entourait et il ressentait la douleur autour de son cÅur oublié, mais elle devait savoir la vérité.
- Nous avons combattu ensemble par le passé, prêtresse, et nous allons bientôt devoir recommencer. »
Les yeux de Kyoko s'adoucirent un instant.
- Qui êtes-vous ?
- Votre gardien. Kyoko, je sais que vous avez tout oublié en sacrifiant vos souvenirs de nous pour pouvoir ramener le Cristal du CÅur du Gardien dans ce monde.
Son regard cherchait le sien et sa voix devint un simple chuchotement :
- Vous devez me faire confiance.
Même s'il venait juste d'essayer de l'effrayer, tout son corps lui disait de lui faire confiance. - Je... vous fais confiance.
Dès qu'elle chuchota ces mots, il la prit dans ses bras. Au début, elle se raidit, puis, en sentant cette enveloppe de chaleur l'entourer, elle céda à cette étreinte relaxante dans une confusion sereine.
Kyou ne pouvait pas s'en empêcher. Il avait eu peur de se faire rejeter depuis bien trop longtemps, et le fait d'entendre ces mots avait enlevé le poids du monde sur ses épaules tendues. Il la serra contre lui, s'entourant de son odeur en blottissant son visage contre ses cheveux.
- Ne t'en va pas cette fois, chuchota-t-il dans un moment de faiblesse.
Kyoko pouvait sentir la tendresse dans ses mots et dans ses bras, pourtant, il venait juste de lui foutre la trouille quelques minutes plus tôt, et à présent, il la tenait comme si sa vie en dépendait. Elle ne savait pas si elle devait le craindre ou tendre la main pour caresser sa joue lisse.
Elle avait tout un tas de questions, elle marmonna contre son torse :
- Je veux me souvenir de ce que vous dites que j'ai oublié. Qu'est-ce que je dois savoir ?
Kyou ferma ses yeux dorés, ne voulant pas déjà revenir dans le monde réel... Elle était là où elle devait être... dans ses bras. Il la relâcha contre le sofa à contrecÅur tout en soupirant, puis, il s'assit à côté d'elle.
Passant sa main dans sa frange un peu trop longue, Kyou prit une grande inspiration pour calmer ses instincts en furie. Réprimant ses désirs, il fixa le mur devant lui et commença à lui raconter ce qu'elle voulait savoir. Il y avait une différence entre entendre quelque chose et s'en souvenir.
- Tu auras de l'aide. Tous ceux qui sont arrivés de la même manière que toi, avec une bourse, je les ai réunis pour toi. Ils ne se souviennent pas de toi et tu ne te souviens pas d'eux, mais ils ont combattu auprès de toi par le passé, et ils le referont lorsque le moment viendra.
Sa voix avait une touche de souvenirs du passé.
Les yeux de Kyoko s'élargirent.
- Suki et Shinbe ? Le questionna-t-elle en se demandant pourquoi elle le croyait si aisément.
Kyou hocha la tête.
- Je vois que tu les as rencontrés. Oui, tu étais très proche d'eux, ainsi que Toya qui te protégeait comme personne.
Toya ? Sourcilla-t-elle en le regardant. Vous vous moquez de moi.
Puis, elle ajouta dans sa tête :
- Il ne m'aime même pas.
Kyou soupira avec réticence.
- Toya n'a pas changé dans cette vie, il est toujours le même jeune homme odieux et têtu qu'avant. Mais oui, il te protégeait avec une ardeur redoublée et aurait donné sa vie pour toi si besoin.
Kyoko fronça les sourcils.
- Il ne se souvient pas ?
Elle sentait qu'il lui disait la vérité, et cela avait du sens, sachant qu'il y avait un trou dans sa propre mémoire. Ses yeux cherchaient à croiser les siens, voulant récupérer ce savoir.
Kyou secoua légèrement la tête.
- Je suis le seul à ne pas être revenu avec toi. Par conséquent, je suis le seul à me souvenir de ce qu'il s'est passé. Toya ne se souvient même qu'il est mon frère.
Kyoko inspira face à un tel aveu. Elle devait savoir.
- Frères ? Comment se fait-il que vous soyez le seul à vous souvenir ?
- Tu as abandonné tous tes souvenirs durant la bataille pour pouvoir détruire le mal de notre monde et sauver le Cristal du CÅur du Gardien. à cet instant, tu as adressé un vÅu au cristal, celui de revoir tout le monde. Tu ne voulais pas les perdre. Lorsque tu as disparu d'un coup, tout le monde t'a suivie... dont l'ennemi.Tu les as involontairement amenés ici... avec toi.
Il soupira avec regret.
- J'avais lancé un sort sur moi pour me protéger de tels vÅux.
Son regard devint distant comme s'il revivait les souvenirs.
- Tu as pris tout le monde avec toi, et tu ne le savais même pas. Ils se sont tous réincarnés ici, à ton époque, me laissant seul dans le passé.
Ses yeux fixèrent les siens.
- Donc, j'ai survécu et je t'ai attendue. Une fois le moment venu, j'ai réuni tous ceux qui m'avaient quitté. Maintenant, tu as ramené le cristal avec toi, et la malveillance qui le désire...
Sa voix devint plus grave.
- ⦠Le mal a déjà commencé à te chercher et je ne le permettrai pas.
Kyoko hocha la tête en essayant de comprendre.
- Donc, tous ceux qui sont arrivés de la même manière que moi, je peux leur faire confiance ?
Il hocha la tête et Kyoko poursuivit :
- Est-ce qu'ils sont au courant ?
Kyou secoua la tête.
- Ils sentiront un lien et il se renforcera, mais à part ça, je ne connais pas le futur, seulement le passé. Ils te protégeront comme avant. C'est la raison pour laquelle ils sont nés... leur raison de vivre.
Il détourna rapidement le regard de ses grands yeux, sachant que la vérité de ses mots le concernait aussi.
- On a encore un peu de temps, mais pour l'instant, je veux que tu arrêtes de cacher tes pouvoirs de prêtresse et que tu prennes conscience de ton environnement. Je te surveillerai, et j'ai demandé à Toya d'en faire de même.
Kyoko le regarda avec attention, essayant de se souvenir de quoi que ce soit le concernant. Il semblait la connaître si bien. En le fixant droit dans les yeux, elle demanda avec curiosité :
- à quel point étions-nous proches ?
Un brin d'affection cachée traversa ses orbes dorés avant que Kyou se raidît et s'écartât d'elle. Son apparence calme se remettant en place, il grogna en regardant la porte, puis la regarda rapidement. - Ne répète pas ce que je t'ai dit car ils s'en souviendront d'eux-mêmes.
Kyoko sursauta lorsque quelqu'un frappa à la porte avec force, puis l'ouvrit sans permission.
Toya avait commencé à s'inquiéter pour la sécurité de la fille et s'était dit qu'il allait les interrompre, rien que pour la sauver de la froideur dont il savait que Kyou était capable. Son regard fut instantanément attiré vers elle en entrant.
- Eh bien, je vois qu'elle a survécu à la discussion.
Ses iris apparaissaient argentés, sentant toujours que quelque chose n'allait pas.
- Si tu en as fini avec Kyoko, Suki l'attend.
Toya leva ses yeux dorés vers Kyou sans être conscient des pointes de gris qui avaient commencé à apparaître dans ses orbes.
Kyou jeta un coup dâÅil à Toya sans aucune expression comme à l'accoutumée, puis hocha la tête silencieusement.
Kyoko regarda Toya chaleureusement, car maintenant qu'elle utilisait ses sens, elle pouvait voir qu'il s'était inquiété pour elle, même s'il n'en avait pas l'air.
« Aurait donné sa vie pour toi. » Les paroles de Kyou revenaient la hanter.
Kyou remarquait combien elle était à l'aise avec Toya, et sentait un désir distant mais familier. Cela lui donnait un air maussade. Il se souvenait bien de cette sensation, et ses yeux se plissèrent en direction du gardien argenté. Garderait-elle toujours un lien spécial avec son frère qu'elle ne partageait pas avec les autres ?
Kyoko se leva en hochant la tête pour dire au revoir à Kyou et lui fit un petit sourire que Toya ne pouvait pas voir, puis elle se tourna vers Toya et lui accorda l'un de ses sourires les plus doux. - Allons-y, ne faisons pas attendre Suki.
Elle sortit par la porte, laissant Toya se tenir là avec une sensation de chaleur. Une sensation que seul son sourire pouvait provoquer.
Il secoua la tête en essayant de se débarrasser de cette chaleur, puis regarda Kyou de travers, remarquant qu'il le fixait intensément.
- Quoi ? Demanda Toya d'une voix sévère, sachant qu'il n'aurait aucune réponse.
Décidant que cela n'en valait pas la peine, il ressortit par la porte et la claquant derrière lui et se dépêcha pour rattraper Kyoko.
Toya observait le dos de Kyoko tandis qu'elle se précipitait dans le couloir. Elle devait être pressée de s'éloigner de Kyou. Il sourit tout seul d'un air narquois, accélérant pour la rattraper, ce qui n'était pas un problème étant donné qu'il était un gardien. Ses pensées s'assombrissaient légèrement en se demandant si elle savait qui il était. Il ne pensait pas, elle ne lui aurait pas souri d'une telle manière si c'était le cas.
En haut des marches, Kyoko savait que Toya l'avait rattrapée car elle pouvait le sentir derrière elle. Oui, elle pouvait sentir son aura puissante, mais c'était une sensation légèrement différente par rapport à celle de Kyou. Elle ferma les yeux rien qu'une seconde. Kyoko décida de chercher l'aura, peu importe à quel point il agissait méchamment. En réalité, son aura était très chaude et lui donnait l'impression... parmi beaucoup d'autres choses... d'être protégée.
Elle comprenait que Toya était censé être plus jeune que Kyou, mais elle pouvait également sentir le pouvoir caché en lui. Un pouvoir qui, s'il était mis à profit, pourrait lui permettre de surpasser son frère en un clin dâÅil... même si pour elle, aucun d'entre eux n'en était conscient. Kyoko appréciait le fait d'utiliser ses sens maintenant qu'elle les avait fait revenir. Elle se tourna vers lui.
- Alors... Où sont Suki et Shinbe ?
Toya plissa les yeux en la regardant maintenant qu'il avait été pris au dépourvu avec son mensonge. Comment diable devait-il savoir où Suki et Shinbe se trouvaient ? Il était revenu vers elle uniquement pour l'éloigner de Kyou.
- Je ne sais pas, répondit-il d'une voix traînante et désinvolte.
Kyoko le regarda en fronçant les sourcils.
- Mais tu as dit...
Toya l'interrompit.
- Tu devrais me remercier de t'avoir sauvée, l'informa-t-il en se penchant plus près comme s'il voulait l'intimider.
- Me sauver de quoi ?
Kyoko lui grogna à la figure, elle n'aimait pas son attitude. Mon Dieu, parfois, il donnait vraiment l'impression d'être un crétin.
- De Kyou, grogna Toya à son tour, serrant son poing.
Elle pouvait vraiment l'agacer avec sa jolie bouche. « Jolie bouche ? » D'où est-ce que cela sortait ? Ãtonné, il fit un pas en ailleurs dans la confusion.
Déconcertée, Kyoko le fixa simplement d'un air absent pendant une minute. Puis, doucement au début mais de plus en plus fort par la suite, elle commença à se moquer de lui.
- Vraiment ? Demanda-t-elle, essayant de respirer entre deux gloussements. Pourquoi ferais-tu...
Sa voix devint inaudible, cessant peu à peu de rire, et finalement, elle se contenta d'un large sourire même si ses yeux avaient toujours une pointe de malice.
- C'était très gentil de ta part. Je ne savais pas que tu t'en souciais.
Elle lui fit la grimace en essayant de garder son sérieux.
Toya la regarda furieusement en ayant l'impression d'être le dindon de la farce.
- Alors, t'as décidé de rester au final, « prêtresse » ?