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Au Cœur Du Temps
Soudain, Suki se leva et jeta une chaussure sur la porte du vestiaire, souriant d'un air triomphant lorsqu'elle entendit une légère injure derrière la porte. Elle récupéra la chaussure et se rassit pour l'enfiler.
- Alors, quelle est ta capacité unique ?
La respiration de Kyoko semblait se bloquer alors que son esprit s'agitait. Personne ici ne pouvait savoir qu'elle était une prêtresse. Elle observa Suki d'un air coupable en fronçant les sourcils et détourna rapidement le regard en répondant :
- Aucune à ma connaissance.
Suki sourcilla mais haussa les épaules en sachant que tôt ou tard, elle découvrirait la vérité. - Allez, on y va. Shinbe nous attend probablement de toute façon.
Elle ouvrit la porte, et effectivement, Shinbe se tenait là , assez proche de la porte pour avoir tout entendu. Il leur sourit innocemment tout en reculant.
Suki ferma la porte derrière elles et pointa du doigt l'écriteau sur la porte.
- Shinbe, tu ne sais pas lire ? C'est écrit « Vestiaire des Femmes ».
Elle le regarda de manière acerbe. Shinbe haussa les épaules.
- Oui, c'est pourquoi je me tenais à côté.
Il s'écarta rapidement en bondissant lorsqu'elle leva sa main vers lui.
- Suki... Je suis un homme... J'ai besoin d'affection. Quel meilleur moyen de l'obtenir que comprendre le fonctionnement de l'esprit féminin ?
- Tu peux faire des recherches à la bibliothèque, répondit Suki en serrant les dents.
Shinbe sourit.
- Ma chère Suki, chaque livre concernant l'esprit féminin dans cette bibliothèque... est vide.
Suki sourit à son tour.
- C'est parce que tous les auteurs de ces livres dans la bibliothèque sont des hommes.
Shinbe se pencha vers elle un peu plus près en haussant les sourcils.
- Exactement. Je prévois d'être le premier à en écrire un qui aura du sens pour ceux d'entre nous ayant de la testostérone.
Suki lança un regard vaincu à Kyoko puis jeta un coup d'Åil à sa montre.
- Hé, t'as faim ? Allons d'abord manger à la cafétéria.
Kyoko hocha la tête. Elle avait été trop nerveuse pour manger ce matin, mais avec eux, elle se sentait comme à la maison et mourrait de faim.
Shinbe tendit la main devant lui.
- Les femmes d'abord.
Il glapit lorsque Suki lui donna à nouveau un grand coup sur la tête.
- Je n'ai pas été trop lente cette fois, n'est-ce pas... Maintenant, ouvre la marche, lui lança Suki avec un regard accusateur.
Une fois que Shinbe marchait devant elles à distance suffisante, elle se rapprocha de Kyoko avec un sourire entendu.
- Rappelle-toi de toujours le garder devant toi, sauf si tu veux être palpée.
Kyoko ne pouvait pas s'en empêcher. Elle commença à rire et ne s'arrêta pas avant d'être à l'entrée de la cafétéria intégrée qui, selon elle, ressemblait plus à un petit restaurant. Ses yeux s'élargirent en s'approchant de Suki.
- Tu sais, à chaque fois que je retourne ici, j'ai l'impression de ne pas être au bon endroit.
Shinbe les amena à une table vers le fond de la pièce. Suki et Kyoko glissèrent sur un banc tandis que Shinbe s'assit de l'autre côté en ayant l'air d'être l'homme le plus innocent du monde.
- Tu sais, il faut beaucoup de temps pour s'habituer à cet endroit.
Il sourit à Kyoko, ses yeux d'une couleur similaire à l'améthyste s'illuminèrent.
- Je suis là depuis un an et je n'y suis toujours pas habitué.
Suki donna une petite tape sur l'épaule de Kyoko.
- Il est arrivé de la même manière que toi et moi. Une invitation ouverte.
Elle haussa les épaules comme pour dire à Kyoko de l'accepter et d'en profiter. Kyoko se pencha en avant avec un air confus.
- Je ne comprends pas. Pourquoi quelqu'un ferait ça ?
Shinbe hocha la tête en sachant que quelqu'un devait lui dire la vérité.
- J'ai certaines capacités, tout comme Suki.
Il haussa les épaules en lui faisant un clin dâÅil.
- C'est le cas de tout ceux qui ont une bourse.
Il marqua une pause en cherchant le bon mot.
- On est doués d'une manière ou d'une autre.
Il sourcilla en regardant Suki.
- Tu lui as déjà dit ?
Suki fit rapidement non de la tête puis se tourna soudainement vers Kyoko en voulant changer de sujet.
- Hé, tu veux un hamburger avec des frites ?
Kyoko hocha la tête et Suki se leva comme pour éviter la question des bourses gratuites.
- Reste ici, je reviens, et ne t'en fais pas. La nourriture est gratuite pour ceux qui ont une bourse, ils l'amènent même jusqu'à nous.
Suki alla passer commande, la laissant seule avec Shinbe.
Chapitre 3 « La rencontre avec Toya »
Shinbe se pencha en avant avec un air sérieux, ses yeux d'améthyste rayonnaient presque,
- Il y a des gens normaux ici, et il y a ceux qui ont des bourses comme Suki et moi. Il y en a d'autres qui ont une bourse, mais nous avons tous une sorte de capacité spéciale... comme un pouvoir qu'une personne normale n'a pas. Le mien, c'est la Télékinésie. Je peux faire bouger des objets avec mon esprit. Et la télépathie, ce qui veut dire que je peux parler aux autres par la pensée. »
Il prononçait ces mots sans faire un bruit, sachant qu'elle pouvait l'entendre dans son propre esprit.
Les lèvres de Kyoko s'écartèrent en ne voyant pas les lèvres de Shinbe bouger et en entendant sa voix résonner dans sa tête. Elle sentit soudainement de la chaleur partout, comme si sa voix était censée être là ou... quelque chose comme cela. Son visage se relaxa et ses yeux s'adoucirent tandis qu'elle le fixait.
Shinbe tentait de dissimuler son froncement de sourcils curieux... Lorsqu'il avait lié son esprit au sien à ce moment même... cela lui avait demandé toute sa concentration, rien que pour mettre un terme à la connexion. C'était comme si son pouvoir voulait rester avec elle. Il poursuivit, essayant de se débarrasser de cette impression :
- Je peux aussi jeter des sorts et je descends d'une longue lignée de moines.
Il s'arrêta lorsque Kyoko éclata de rire. Suki se glissa derrière Kyoko sans perdre une miette de la discussion.
- Je sais que c'est difficile à croire, mais il descend vraiment d'une lignée de moines.
Elle sourit, puis son air redevint sérieux,
- Je l'ai vu jeter des choses sans même les toucher, et il est bon dans toutes sortes d'arts martiaux.
- Peut-être que l'on devrait informer la charmante Kyoko de tous mes talents, dit Shinbe d'une manière suggestive.
Suki se tourna et lança un regard furieux à Shinbe.
- Non, je ne lui dirai pas que tu es doué pour ÃA !
Elle lui donna une tape sur la tête pour faire bonne mesure.
- Et pourtant, il agit comme un simple être humain.
Une voix sarcastique arriva de nulle part et Shinbe se redressa, se décalant pour laisser de la place à la voix.
Kyoko jeta un coup dâÅil et ses yeux entrèrent en contact avec des yeux d'un doré profond. Elle n'avait jamais vu quelqu'un d'aussi beau que le propriétaire de cette voix. Il avait de longs cheveux noirs avec des reflets argentés en longues couches superposées. Sa peau dorée semblait briller d'un bel éclat et son corps était à tomber. Toutefois, ses yeux semblaient la tenir en otage même s'il ne la regardait pas directement.
Suki soupira et croisa ses bras sur sa poitrine en lançant un regard très énervé au nouveau venu. - Super, tu es tout ce qui pourrait la faire fuir.
Shinbe sourit à Suki, puis jeta un coup dâÅil à Kyoko pour faire les présentations.
- Voici Toya, Toya, je te présente Kyoko. C'est son premier jour ici.
Toya se tourna pour observer Kyoko, et pour une raison inexpliquée, sa façon de la regarder comme s'il la jaugeait agaça Kyoko. Elle plissa ses yeux en le regardant, la première impression qu'elle avait eu de lui s'effondrait.
- Alors, c'est toi la prêtresse ? Soupira Toya puis tourna sa tête comme s'il la congédiait en s'asseyant.
Les yeux de Kyoko s'arrondirent et elle haleta. Personne ici ne savait qu'elle était une prêtresse. D'ailleurs, seuls les membres de sa famille proche le savaient.
- Comment diable es-tu au courant ? lui cria-t-elle dessus, tout à coup furieuse.
Toya tressaillit en sentant son sang faire un pic.
- Bon sang, ne crie pas comme une foutue maniaque. Je t'entends très bien, ronchonna-t-il contre elle.
Suki et Shinbe grimaçaient tous les deux et se reculaient sur leur chaise tandis que Kyoko et Toya se poignardaient du regard.
Les sens de Toya commencèrent à capter le pouvoir en cascade qui émanait de la colère de Kyoko, et il se crispa en se disant qu'elle avait peut-être un peu de pouvoir dans ce joli petit corps, même s'il serait maudit s'il le lui disait.
Il évalua silencieusement son apparence. Ses cheveux auburn miroitaient à la lumière autour d'un beau visage en forme de cÅur. Elle avait des yeux d'un vert vibrant qui le fixaient à présent avec colère, ce qui réchauffa légèrement son sang. Il aimait les femmes avec du cran et elle en avait clairement, mais pour une raison mystérieuse, cela le mettait à vif. Ce qu'il n'aimait pas, c'était la façon dont elle le regardait... Il arrangerait cela très rapidement.
Il lui lança un regard encore plus furieux, essayant de l'intimider.
- Tu as une bourse, n'est-ce pas... et IL a dit que tu étais une PRÃTRESSE !
Toya grogna devant son visage, s'approchant un peu plus à chaque mot prononcé jusqu'à ce qu'ils soient nez à nez. Il remit ses manches amples sur ses bras et lui soupira :
- Je parie que tu ne sais même pas ce que c'est qu'un démon.
Il grommela, réalisant soudainement qu'elle devenait de plus en plus mignonne à chaque seconde, et cela l'agaçait.
Kyoko tressaillit, sa colère montant en flèche. Elle savait ce qu'étaient des démons. Elle les avait étudiés toute sa vie, et si sa famille avait raison, elle en avait même rencontré... mais elle n'arrivait pas à s'en souvenir. Malgré tout, elle n'aimait pas l'attitude hautaine et imposante de Toya, alors elle haussa simplement les sourcils comme si elle lui demandait silencieusement s'il voulait parier là -dessus.
Suki avait l'air de vouloir prendre la défense de Kyoko.
- Toya, est-ce que tu peux être civilisé rien qu'une minute ? Elle n'est là que depuis quelques heures, et avant que tu la fasses fuir, j'aimerais la convaincre de rester.
Elle avait presque l'air triste à l'idée de perdre Kyoko si vite. Toya sourcilla d'un air agacé en jetant un coup dâÅil à Suki.
- Eh bien, elle n'a même pas répondu à ma question. Tu penses qu'elle peut le supporter ?
Il tourna à nouveau son regard furieux vers Kyoko.
- Je peux supporter tout ce que tu comptes m'envoyer à la figure, petit con, l'informa Kyoko, ses mots commençant à se glacer.
Suki et Shinbe se jetèrent un coup dâÅil mutuellement. Ils n'avaient jamais entendu qui que ce soit, à part eux-mêmes et le propriétaire de l'université, tenir tête à Toya comme cela, peut-être à l'exception de Kotaro. Puis, ils sourirent tous les deux en coin, sachant qu'ils allaient vraiment aimer cette fille nommée Kyoko.
Un serveur vint à leur table avec un plateau-repas, et Kyoko porta son attention sur lui. L'individu fixait Kyoko un peu trop longtemps, et ses sens commencèrent à picoter, l'avertissant qu'il se passait quelque chose. Elle regarda ses yeux noirs qui ne semblaient pas aller avec le visage juvénile du jeune homme.
Quelque chose en lui attirait Kyoko... même si elle ne savait pas si elle aimait vraiment ce sentiment. Certes, il était mignon à regarder, mais quelque chose en lui la rendait légèrement inquiète. Elle cligna des yeux en cherchant à se débarrasser du sort que le jeune homme semblait émettre sans même essayer. En fin de compte, l'ambiance se brisa lorsqu'elle entendit un faible grognement derrière elle.
Toya sentit la froideur ramper dans sa peau et grogna sur l'individu, cherchant à le sortir de son état d'hébétude. Alors que les yeux du garçon se focalisèrent à nouveau sur ceux de Toya, ils avaient l'air de chatoyer du noir de jais au bleu argenté tandis qu'il se tournait et quittait la table.
Kyoko regarda Suki d'un air confus, mais celle-ci l'ignora en prenant une bouchée de sa propre nourriture. à côté d'elle, Shinbe toussa dans sa main en essayant de cacher son étrange sens de l'humour alors qu'il observait l'individu foncer à travers la pièce. Kyoko ressentait des ondes vraiment bizarres avec ce type nommé Toya, et elle n'allait pas avoir l'esprit tranquille avant de comprendre son problème. Elle se pencha en arrière sur sa chaise et l'étudia un instant.
Ses longs cheveux étaient de couleur bleu nuit, le plus étrange des bleu nuit, des reflets argentés et épais parcouraient sa chevelure d'une manière extravagante, et ses yeux étaient beaux... IL était beau. - Note à moi-même, gifle-toi plus tard pour avoir pensé ça.
Ses yeux étaient de la poudre d'or flamboyante, aucun doute là -dessus. Il aurait pu être mignon s'il ne la regardait pas d'une telle façon à ce moment-là .
Suki soupira. Elle devait parler à Kyoko concernant le fait de mettre Toya trop en colère. Il avait ses limites et ce n'était pas une bonne chose de les dépasser. Ce n'était pas juste pour Kyoko car elle ne savait pas qu'elle était en train d'énerver un gardien.
- J'ai découvert que si l'on jouait avec le feu... on finissait par se brûler, informa Shinbe autour de la table silencieuse, et il fut récompensé par un regard vif et furieux de l'assemblée avant de se faire ignorer.
Toya jeta un autre coup dâÅil à Kyoko. Alors c'est elle qu'il était censé surveiller ? Kyou devait se moquer de lui. Kyou lui avait parlé d'elle rien que ce matin, l'avertissant qu'il devait la surveiller et la garder en sécurité à tout moment.
Il plissa ses yeux en se posant à présent des questions sur le garçon qui se tenait debout près de leur table. La façon dont il fixait Kyoko l'avait énervé. La prêtresse était-elle vraiment en danger ? Pourquoi Kyou avait-il tant intérêt à protéger une simple humaine ? Kyou n'avait jamais traité qui que ce soit avec respect, alors qu'est-ce qui rendait ce petit bout de fillette si différent ?
Parfois, Toya détestait le fait d'avoir Kyou comme gardien désigné, mais il devait admettre qu'il lui était redevable de l'avoir recueilli. Il savait également que quand Kyou faisait quelque chose, c'était toujours pour une bonne raison, et cela était suffisant pour s'interroger sur cette fille nommée Kyoko.
Remarquant que la tension autour de la table pouvait être coupée avec un couteau, Shinbe jeta un coup dâÅil à Suki avec les plus gros yeux de chien battu. Sachant qu'il pouvait refaire sourire Kyoko avec ses singeries, il commença à en rajouter une couche.
- Alors Suki, tu viens toujours en boîte avec moi ce soir ? C'est samedi soir et ça m'embêterait de manquer une occasion de danser avec toi en dansant avec une douzaine de parfaites inconnues.
Shinbe prit un air hagard comme s'il rêvait qu'il dansait avec un tas d'autres femmes juste pour montrer ce qu'il voulait dire.
Suki lui lança un regard soutenu en se demandant si elle devait lui ôter son air stupide en le giflant, puis se tourna vers Kyoko.
- Kyoko, j'ai besoin d'un chaperon, sourit-elle. Tu viendras avec moi, n'est-ce pas ? C'est trop dangereux de n'y aller qu'avec... lui.
Elle regarda Kyoko d'un air implorant. Les coins des lèvres de Kyoko se contractèrent en voyant Shinbe laisser de côté son air hagard et lui faire un clin dâÅil.
- Suki, j'aimerais beaucoup venir avec vous. Comme ça, on pourra faire équipe contre Shinbe s'il perd le contrôle.
Elles regardèrent toutes les deux Shinbe avec un regard appuyé et celui-ci ronchonna. Encore une fois, Kyoko ne pouvait pas s'empêcher d'éclater de rire. Elle aimait vraiment ces deux-là .
Toya observa Kyoko du coin de lâÅil. Mince, elle était jolie quand elle riait comme cela. Il grogna intérieurement. Bon sang, d'où est-ce que ça sortait ? Il s'écroula sur sa chaise, agacé par l'enchaînement de ses pensées. Zut ! Il devait maintenant aller en boîte ce soir rien que pour la surveiller. Elle souriait toujours à Shinbe et Suki lorsqu'elle se retourna.
Alors qu'elle lui lançait un regard, son pouls manqua un battement et la température de son sang monta de quelques degrés. Toya réalisa qu'elle avait plus de pouvoir en elle en étant heureuse qu'il y a un instant, lorsqu'il l'avait énervée. Il se sentait inquiet pour la première fois depuis longtemps.
Lorsque le rire de Kyoko s'atténua, elle se tourna vers Suki.
- Eh, je ne sais même pas quels cours j'aurai lundi ou où aller pour me renseigner. Est-ce que tu sais où je dois aller ?
Avant que Suki ait pu répondre, Toya répondit à la question en la regardant avec attention : - Tous les étudiants boursiers suivent le même enseignement. Donc Suki, Shinbe et toi, ainsi que tous les autres, vous aurez les mêmes cours. Il n'y a qu'un cours où vous serez séparés, celui avec le propriétaire.
Sa voix était nonchalante alors qu'il se penchait à nouveau sur sa chaise. Kyoko fronça les sourcils.
- Qu'est-ce que le propriétaire enseigne ?
Cette fois, Shinbe répondit, ses yeux d'améthyste s'animant avec intrigue :
- C'est différent pour chacun d'entre nous. C'est pourquoi il nous fait cours séparément. Il nous aide avec nos capacités spéciales.
Il se pencha en arrière, pensif, puis ajouta avec un sourire narquois :
- Je suppose que toi, il t'aidera à renforcer tes pouvoirs de prêtresse.
La colère de Kyoko monta à nouveau en flèche en se demandant comment diable le propriétaire avait su qu'elle était une prêtresse. La bourse n'avait rien dit à propos de cela. Elle était partie ces deux dernières années afin d'essayer d'enterrer ces mêmes pouvoirs pour lesquels le propriétaire lui avait donné une bourse. Elle voulait élucider cette histoire le plus tôt possible.
Regardant son assiette, Kyoko dit d'une voix tendue :
- Peut-être que c'est une erreur. Y a-t-il un moyen de parler tout de suite au propriétaire de l'école ?
Toya plissa les yeux. Kyou lui avait dit qu'elle pourrait demander à le voir, et même si Kyou ne voulait jamais voir personne en dehors des cours, il lui avait demandé de l'amener à lui directement si elle avait des questions.
- Qu'est-ce qui ne va pas, tu as peur ?
Il la nargua et fut récompensé lorsque ses yeux houleux fixèrent les siens avec une colère agacée. Donc, cette fille pensait pouvoir le gérer. Eh bien, cela pourrait être amusant de la voir essayer de lancer ce regard à Kyou. Il avait vu la peur que Kyou pouvait provoquer instantanément chez quelqu'un sans avoir à dire quoi que ce soit.
- Bien, je vais t'emmener le voir dès que tu seras prête, la défia Toya en se demandant si elle accepterait le défi.
La colère de Kyoko s'atténua en entendant cela. Repoussant son assiette sur le côté, elle hocha la tête, heureuse de mettre un terme à son bluff.
- Je suis prête si tu l'es.
Elle haussa les sourcils vers lui.
- Qu'est-ce qui presse ?
Toya se leva avec un sourire narquois.
- Tu devrais contenir ta colère car il la sentira.
Il se moquait d'elle, pensant qu'elle ne savait pas du tout dans quoi elle mettait les pieds. Kyoko plissa les yeux vers lui, puis se leva, jetant à nouveau un coup dâÅil à Suki et Shinbe.
- On se verra après, si vous venez me voir. Je vous attendrai dans ma chambre et on pourra faire des projets pour ce soir.
Elle fit un clin dâÅil à Suki, puis regarda à nouveau Toya et ajouta d'une voix monotone :
- Enfin, si je décide de rester.
Il lui tourna le dos en soupirant et elle le regarda se retirer, puis le suivit en faisant un signe de la main aux autres par-dessus son épaule. Elle remarqua rapidement la manière dont les autres étudiants s'écartaient précipitamment du chemin de Toya et s'interrogea :
- C'est qui ? La brute de l'école ?
Kyoko n'allait pas lui donner la satisfaction de courir pour le rattraper, alors elle marcha en prenant son temps, restant volontairement en arrière. Ãtant toujours légèrement en colère contre lui, elle rougit presque lorsque ses yeux dévièrent vers son postérieur. Cela l'irritait encore plus de voir ses cheveux balayer l'arrière de son pantalon, lui donnant un aperçu de la ferme rondeur qu'il y avait en dessous. Exaspérant et mignon, c'était une combinaison horrible.
Secouant sa tête intérieurement, elle continua à le suivre, maudissant ses yeux errants.
- Il faudrait être complètement stupide pour penser que quelqu'un qu'on ne supporte pas... est mignon, marmonna-t-elle. Agaçant... Hostile... et peut-être Arrogant... Mais jamais mignon.
Elle sourit, se sentant déjà mieux.
Une prise de conscience étrange grimpa le long de son dos, et ses yeux se dirigèrent droit devant elle et fixèrent des yeux noirs qui transperçaient les siens. L'individu se tenait contre un mur en haut des marches, l'observant. Il avait des cheveux d'ébène qui ondulaient le long de son dos et par-dessus ses épaules, et ses yeux bleu nuit étaient intenses. Il était très attirant mais elle se sentait... menacée. Elle détourna le regard.
- Kyoko, ressaisis-toi. Arrête d'analyser toutes les personnes que tu vois, se dit-elle sévèrement, même en tentant de le regarder à nouveau avec ses yeux émeraudes.
- Voilà la fille la plus jolie du campus.
Kyoko sentit un bras musclé se poser autour de ses épaules et se tourna pour voir, se souvenant de la voix de celui qui lui avait montré où était sa chambre plus tôt ce matin. Elle sentit à nouveau les pointes de ses propres cheveux lui chatouiller le visage tandis qu'une brise sortant de nulle part semblait lui caresser les joues.
Elle lui fit un sourire chaleureux mais en même temps, elle se pencha et fit un mouvement d'épaule pour se débarrasser de son bras.
- Kotaro, contente de te revoir. Merci pour ton aide ce matin, dit Kyoko nerveusement, ne souhaitant pas être traitée aussi familièrement.
Elle pensait qu'il était gentil et tout, mais elle n'avait jamais dit qu'il pouvait mettre son bras autour d'elle. Kotaro resta inchangé alors qu'il prit sa main dans la sienne.
- Y a-t-il un autre endroit où je pourrais t'escorter, Kyoko ?
Il regarda ses yeux émeraudes, sachant qu'il les avait déjà vus auparavant... quelque part. Il avait la vague impression de s'être noyé joyeusement dedans, autrefois.
Kyoko jeta un coup dâÅil en haut des marches et vit que Toya s'était arrêté et retourné, ayant à nouveau l'air fâché. Elle aurait pu jurer l'avoir entendu grogner contre elle ou contre Kotaro, elle ne savait pas contre qui.
Toya ne savait pas ce que Kotaro préparait, mais il n'aimait pas sa façon d'agir si amicalement avec Kyoko. Un grognement profond sortit de son thorax alors qu'il donna un avertissement :
- Je peux gérer la situation, Kotaro, sauf si tu veux l'emmener voir Kyou.
Il regarda Kotaro de travers, sachant que Kotaro ne s'approchait pas de Kyou sauf pour les cours ou lorsqu'il était convoqué.
Kotaro lâcha la main de Kyoko.
- J'espère que tout va bien, Kyoko.
Il regarda Toya d'un sale Åil puis se retourna vers elle.
- Fais attention à l'engelure juste là . S'il dérape, je m'occuperai de lui pour toi.
Kotaro regarda Toya d'un air suffisant, puis hocha la tête vers Kyoko et se tourna, redescendant les escaliers.
Kyoko entendit Toya soupirer et l'observa tandis qu'il se tournait et marchaiy le long du couloir, comme elle l'avait fait ce matin.