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Fantômes, Femmes, Et Autres Fantasmes
Fantômes, Femmes, Et Autres Fantasmes

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Fantômes, Femmes, Et Autres Fantasmes

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Il sorti le communicateur de sa poche et émis un autre appel pour Java-10. « Pourquoi n’avez-vous pas répondu au dernier appel ? » répondit immédiatement le vaisseau.

Ryan se souvint vaguement du vrombissement qui était sorti de l’unité durant son interlude avec Dorothy. « Je... je suis désolé, » balbutia-t-il. Puis, comme un enfant coupable se retrouvant fac à un adulte sachant et sévère, Il se retrouva à laisser échapper tous les détails sur tout ce qui était arrivé depuis la dernière fois qu’il avait parlé au vaisseau.

Java-10 écouta impartialement toutes ces révélations. « Vous avez abandonné vos fonctions au cours de ce badinage. » l’admonesta -t-il au passage.

« Je sais, je ne le referrai plus. »

« Très bien. Mais cela n’excuse pas pour cette fois. » Alors, la machine passa à un tout autre sujet. « Une image cohérente du fonctionnement de cette cité commence à apparaitre. Il semble y avoir une certaine puissance automatique ou des puissances opérant dans les coulisses et conscientes de ce qui se passe. Il semble raisonnable de supposer que cette puissance de contrôle possède une sorte de capacités télépathiques, lui permettant de découvrir vos désirs et de projeter des illusions dans votre esprit. »

« Il doit y avoir quelque chose de plus, par ailleurs. La chaise sur laquelle je me suis assis était réelle. Elle a supporté mon poids. La fille, elle aussi, était réelle. Elles n’étaient certainement pas des illusions. »

Java-10 hésita. Puis, « Il pourrait également être approprié de postuler un système de transformation de la matière et de l’énergie, de sorte que la puissance qui opère la ville peut être en mesure de créer la matière sous quelque forme qu’elle désire. Toutes ces conclusions préliminaires présupposent une quantité incroyable de sophistication technologique de la part des bâtisseurs de la ville. Il semble maintenant impératif que nous découvrions le secret de cette cité. »

« Il doit y avoir une zone de contrôle centrale, un endroit où les hautes fonctions du cerveau résident. Vous devez chercher cette zone et le rendre impuissant sans le détruire, afin qu’il puisse être étudié en toute sécurité. »

« Mais comment puis-je faire cela ? » protesta Ryan.

« Il n’y a pas de données suffisantes à cet instant pour répondre à une telle question, » répondit Java-10. « Vous devez en premier lieu en découvrir plus au sujet de ce système. »

« Cela peut être dangereux. » Ryan répéta les menaces de Bael au sujet des cauchemars. « Ne pourriez-vous pas envoyer quelques hommes supplémentaires ici-bas pour m’aider ?»

La réponse fut immédiate et cruelle par sa froideur. « Non. Si un homme seul ne peut pas le faire, alors les chances sont contre le fait que groupe soit en mesure de le faire. Si la cité prend le dessus sur vous, elle prendra le dessus sur quiconque que nous enverrons. Nous ne pouvons pas risquer d’autres vies. Si vous échouez, la cité devra être détruite, quel qu’en soit la valeur. » Et, sans même lui souhaiter bonne chance, Java-10 éteignit.

***

Il était maintenant tard dans l’après-midi. L’étoile rouge qui servait de soleil pour ce monde se couchait, devenant une boule gonflée de sang alors qu’elle s’approchait de l’horizon. Sa lumière changeait la coloration de la cité entière et les bâtiments réfléchissaient les teintes macabres avec un sens du plaisir mystérieux couplé avec prémonition. La brise toujours présente avait maintenant un peu refroidi, et Ryan, debout à l’air libre, frissonna involontairement.

Il n’avait pas mangé depuis le petit déjeuner, et il avait assez faim, après l’inhabituelle activité de la journée. Il sortit une conserve de ration de son sac de survie

Et remarqua, sur un côté, une grande table apparemment dressée pour le smorgasbord d’un homme riche. Les arômes mélangés et plaisants des jambons au four, poulet rôti, langouste et steak grillés assaillirent ses narines. Derrière ces entrées, il pouvait voir des montagnes de mousseline de pommes de terre jaunes de beurre, et des petit-pois et

« Non ! » dit-il à haute voix. « Non, tu ne vas pas encore me faire çà. Tu m’as eu une fois, mais tu ne me tromperas plus. » Il commença à s’éloigner de la table.

La table, sur des roulettes, le suivit.

« Pas cette fois, » réitéra-t-il. Il prit une boite de ration non-ouverte et l’agita dans l’air. « J’ai ma propre nourriture, cette fois. Il se peut qu’elle soit moins appétissante que les vôtres, mais au moins elle n’a aucune ficelle attachée. »

Ryan tira la languette pour ouvrir la conserve. Rampant à l’intérieur, il y avait plusieurs gros insectes noirs et affreux. Instinctivement, il fit voler la conserve loin de lui. La table garnie de nourriture s’approcha.

« D’accord, » dit Ryan obstinément, « alors j’aurai faim pour quelques heures supplémentaires. Je ne vais pas me laisser faire aussi facilement. Laisse Bael et les autres être tes esclaves, mais ne me compte pas. » Ce discours lui procura une grande fierté de sa propre intégrité. Malheureusement, cela ne fit rien pour soulager les grognements dans son estomac.

Trouver cerveau central de la cité, lui avait dit Java-10. Plus facile à dire qu’à faire. Où devait-il chercher ? Le centre géographique devait être l’endroit logique, mais, comment allait-il le trouver ? Il n’avait aucune idée d’où il se trouvait à présent, et même s’il le savait, il n’avait aucune direction. Il ne pouvait pas y avoir de points de repères dans une cité qui changeait constamment, où les bâtiments changeaient leur forme aussi bien que leur couleur d’une minute à l’autre.

Décidant, après un moment, que toute direction était aussi bonne qu’un autre, Ryan commença à marcher. La table de banquet le suivit comme un jeune chiot impatient. Il l’ignora, et concentra son regard droit devant.

Comme le crépuscule devint l’obscurité, les lumières de la cité apparurent. Pas la lumière blanche, stérile, régulière des métropoles Terriennes, mais une fantasmagorie de luminosité et de couleur, comme si la ville était devenue un grand feu d’artifice. Les lumières de toutes les teintes clignotaient et brillaient dans des mélanges de motifs réguliers et aléatoires. Les tourbillons hypnotiques et les combinaisons striaient vers le haut le côté d’un bâtiment et vers le bas d’un autre dans un tableau sans fin. Il n’y avait pas de coin pour se cacher dans l’obscurité, et ainsi il a fui, laissant la ville aussi brillante que pendant la journée.

Ryan ignora les lumières et marcha.

Finalement, la table derrière lui abandonna et disparu. L’un des premiers explorateurs émergea d’un bâtiment avec une bouteille à la main. En voyant Ryan, il fit un signe de bonne humeur et l’invita à se joindre à lui.

Ryan passa devant lui.

« Jeffrey ! »

Il ne put s’empêcher de se tourner à ce cri. La, dans l’encadrement de la porte d’un des bâtiments, se tenait sa mère, qui était décédée depuis quatre ans. Elle avait ses longs cheveux, comme c’était la mode lorsque Ryan avait trois ans, mais son visage était celui de son vieil âge. Elle tendit la main vers lui. « Viens à moi, fils, » demanda-t-elle doucement.

Elle n’est pas réelle. Maman est morte. C’est un faux. Contrefaçon. Illusion. Fraude.

Il tourna doucement pour partir.

« Jeffrey ! Jeffrey, mon fils, ne reconnais-tu pas ta propre mère ? »

Ryan stoppa et mordit sa lèvre inférieure, mais il ne voulait pas se tourner face à elle de nouveau. Il n’osait pas.

« Jeffrey, regardes-moi. S’il te plait. »

« Non. Vous êtes un faux, aussi faux que tout le reste dans cette foutue place. Va-t’en et laisse-moi seul ! »

Elle courut vers lui du mieux qu’elle pouvait, favorisant sa jambe gauche comme elle l’avait toujours fait en raison de l’arthrite. Se jetant à ses pieds, elle s’accrocha à sa manche.

« Je suis ta mère, Jeffrey, » pleura -t-elle. « Dis-moi que tu me connais. S’il te plait. Ta propre mère. » Ses yeux mouillés regardaient son visage, et il tourna rapidement le regard.

« Laisses moi PASSER ! » cria-t-il. Il la poussa de son chemin. Elle tomba en arrière, et sa tête se fracassa contre le sol dur. Il y eut un son craquant, et du sang commença à couler par là où sa tête avait tapé. Elle était très calme, les yeux fixés sur lui comme un poisson mort. Il vomit, mais son estomac était vide et rien ne sortait mis à part le goût acide de la bile.

Quand les spasmes digestifs eurent cessé, il se redressa et continua à marcher, malgré le fait qu’il pouvait la sentir morte, les yeux fixés sur le dos de sa tête. S’il se retournait, il le savait, elle le regarderait. Cette connaissance a rendu difficile de ne pas se retourner.

Ryan continua de marcher

***

Ils l’attendaient alors qu’il tournait un coin. Bael et sept des autres éclaireurs, se tenaient sur une seule ligne bloquant son passage. « Si tu ne joues en suivant les règles, il va falloir que tu quittes le jeux, Jeff, » fit Bael d’une voix égale.

« Allez-vous me laisser passer ? »

L’autre secoua sa tête. « Non. Nous ne pouvons pas te laisser aller plus loin. »

« Donc que suis-je supposé faire maintenant ? »

« Une des deux choses : soit tu t’en retournes, soit tu nous rejoins. »

« Et au sujet de ma mission ici ? »

« Arrête de jouer au soldat de plomb, Jeff. Tu es capable de mieux. »

« Je pense que je veux voir ce qui est derrière vous. »

« Nous sommes huit, Jeff, et tu es seul. »

« Oui, mais j’ai un fusil. »

« Il ne fonctionnera pas, » dit Bael d’une voix égale. « Pas sur nous. La cité ne le laissera pas faire. »

Et Ryan savait qu’il avait raison. Quel que soit la force, qui était aux commandes ici, elle ne lui permettrait de détruire quelque chose d’important. Mais il devait être proche de quelque chose, ou cet effort concerté n’aurait pas été fait pour l’arrêter.

« Bien, » commença -t-il à dire doucement. Puis, en vitesse, il se dirigea vers la ligne d’hommes. L’homme le plus proche fit un pas pour bloquer son chemin ; Ryan lui donna un coup de pied rapide à l’aine, et l’homme feinté, laissa le chemin libre pour qu’il puisse courir. Ryan, courut, et continua de courir le long du chemin entre les bâtiments.

« Après lui ! » cria Bael inutilement, car les autres hommes avaient déjà commencé leur poursuite. Au début, leur connaissance de l’agencement de la ville les tenait presque avec lui, mais le désespoir accéléra la vitesse des pieds de Ryan. Il renonça à réfléchir pour le moment, laissant son instinct le guider à travers des coins aigus qui auraient brouillé son esprit autrement. Il se retrouva en train de courir directement vers un mur blanc, seulement pour avoir une ouverture apparaissant l’instant avant de le heurter. Il parcourait les immeubles, les escaliers, traversait des ponts délicats et arqués cent mètres en l’air, puis descendait et sortait. Dedans, dehors, autour, environ ; ses mouvements étaient aussi aléatoires et aussi rapides que possible. Ses poursuivants se sont retrouvés plus loin, jusqu’à ce qu’il ne puisse plus les voir. Alors, même leurs pas furent hors de portée. Ryan stoppa.

Le silence retomba, le silence qui l’avait accueilli en premier dans la cité. Le seul bruit était son propre travail pour aspirer de l’air. Il s’affaissa sur ses genoux, ses jambes tremblantes ne pouvant plus le soutenir. Puis il se coucha sur le côté, comme des énormes gonflées d’air brûlaient leur chemin dans sa poitrine.

Sa main vint de nouveau vers sa poche arrière, touchant le communicateur. Le métal froid de la boite eut une fois de plus son effet sur sa psyché maltraitée. C’était une Terre. Il y avait un vaisseau en orbite au-dessus de la cité, prêt à l’aider. Il n’était pas seul dans cette épreuve, seulement par lui-même.

« Tu ne m’as pas encore vaincu, Bael, » souffla-t-il doucement.

« Je n’ai pas essayé » la voix de Bael lui parvint. Ryan leva les yeux, surpris. Au-dessus de sa tête était suspendu un grand écran en trois dimensions, rempli de l’image de Bael. « Il n’y a pas besoin de courir, Jeff ; la cité peut me tenir au courant de votre situation chaque minute Je peux te trouver chaque fois que je le souhaite. Mais si tu veux être seul c’est ta décision. Nous avons essayé de te sauver ; quoiqu’il t’arrive maintenant c’est dans ta propre tête. Au revoir. » L’écran s’éteignit.

Ryan regarda sa main, pour découvrir que les jointures étaient blanches à force de presser l’unité de communication. Il relâcha sa prise, et aussitôt sa main se mit à trembler de façon incontrôlable. Il lança une série silencieuse de malédictions, comme une litanie, contre tout le monde et tout ce qui était relié avec cette mission, de Java-10 à Richard Bael et se terminant par ce qui semblait être son principal antagoniste, la ville elle-même.

L’ombre lui donna un avertissement de seconde avant que l’oiseau ne l’attaquât.

***

C’était un aigle, peut-être, ou un faucon-Ryan n’a pas eu un bon coup d’œil pour ça. Un flou brun se précipita vers lui d’en haut, des serres étendues. Les griffes pointues et pointues visaient directement son visage, le bec curviligne semblait lire malicieusement. Les yeux perlés étaient fixés sans clignements sur ses traits, attendant de surprendre toutes réactions que cette proie pourrait avoir.

L’instinct ramena le bras droit de Ryan pour protéger ses yeux. Un instant plus tard, les serres faisaient de longues entailles dans la chair, et le bec essayait de déchirer la peau au plus mince de son poignet. L’instant exact de l’impact de l’oiseau a terrassé Ryan à plat sur son dos depuis sa position debout précédente. Le mouvement de battement des ailes puissantes de l’oiseau l’a attrapé sur le côté de la tête pendant que l’oiseau s’envola pour commencer un autre passage de bombardement.

Il avait seulement quelques secondes pour se remettre de cette attaque, mais à ce moment-là, son entraînement d’éclaireurs et ses réflexes naturellement rapides sont venus au premier plan. Il roula sur son ventre, les paumes vers le sol. Poussant vers le haut, il mit ses jambes sous lui et sauta sur ses pieds. Il tourna dans la direction de son antagoniste, les genoux écartés et légèrement pliés, ses muscles détendus et prêts.

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