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Fantômes, Femmes, Et Autres Fantasmes
Fantômes, Femmes, Et Autres Fantasmes

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Fantômes, Femmes, Et Autres Fantasmes

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« Ça va ! C’est déjà bien assez pris les unes après les autres. »

« N’as-tu pas envie de sécurité pour tes vieux jours et d’une agréable maison … »

« Mon Dieu, une autre demande en mariage ! ».

« Non, non, Babette chérie, tu ne comprends pas. Vois-tu, je représente le gouvernement des États Unis. »

« Je connais très bien votre consul », dit-elle gentiment.

« Ce n’est pas ce que je veux dire. Mon gouvernement aimerait vous payer pour vos services nécessitant des capacités spéciales. »

« Que dois-je faire ? »

Le visage de Starling rougissait légèrement. « Eh bien, heu, la même chose que ce que tu fais, mais là-haut, dans l’espace. »

« L’espace ? »

« Oui, tu sais. Comme les satellites, autour du monde, Shepard, Glenn, Hammond. » Il fit de petits tourbillons avec ses doigts.

« Oh, oui, » dit Babette, comprenant subitement. « Comme A-OK. »

« Oui, » soupira Starling. « Comme A-OK et tous les autres. Le feras-tu ? »

« Non. »

« Pourquoi pas, Babette ? »

» C’est trop... trop dangereux. Je n’ai pas l’intention de perdre la vie en allant dans... l’espace. »

« Mon gouvernement a l’intention de vous payer … » il fit une rapide estimation mentale « … cinq fois ton tarif habituel. Il y aura onze autres filles qui iront là-haut avec toi, aussi tu ne te sentiras pas seule. Tu n’auras qu’à travailler deux à trois heures par jour. Et de nos jours, il n’y a plus aucun danger. Beaucoup de femmes sont allées dans l’espace et sont revenues, saines et sauves ; elles disent que l’ambiance dans l’espace est très reposante. Et lorsque tu prendras la retraite, nous te fournirons une maison, et une pension, aussi tu pourras passer tes années de retraite dans le confort. »

« Et tout ça rien que pour moi ? »

« Juste pour toi. »

Babette avala et ferma les yeux. « Alors où ai-je eu l’impression que les américains sont — comment dites — vous ? — prudes ? »

***

Sen. McDermott : Et vous dites que vous avez recruter ces filles vous-même ?

Mr. Starling : Oui, monsieur, je l’ai fait.

Sen. McDermott : Est-ce que la plupart d’entre elles étaient coopératives ?

Mr. Starling : C’est leur métier, monsieur.

Sen. McDermott : Je veux dire, quelles étaient leurs réactions à votre inhabituelle proposition ?

Mr Starling : Eh bien, Elles ont probablement eu plein de propositions inhabituelles. Elles ont plutôt bien géré.

Sen. McDermott : Une dernière question Monsieur Starling. Qu’avez-vous pensé de ce travail ?

Mr Starling : Très fatigant, monsieur.

***

« Tu dois être très fatigués, Wilbur, » dit Hawkins « Comment de femmes dis-tu avoir interviewer ?

“Après vingt J’ai arrêté de compter.”

“Et vous nous en avez sélectionné une douzaine ?

” Oui, monsieur, neuf françaises et trois anglaises.

“Bon, je suppose que tu as gagné des vacances ; tu les prendras aussitôt que les filles seront en chemin vers l’US-SF 187. Au fait, quels sont leurs noms ?”

Starling ferma les yeux, comme si les noms étaient inscrits à l’intérieur de ses paupières. “Voyons voir, Il y a Babette, Suzette, Lucette, Toinette, Francette, Violette, Rosette, Nanette, Pearlette, Myrtle, Constance and Sydney.”

“Sydney ?”

Je n’y peux rien, Boss, C’est son prénom. »

« Oh ! eh bien, cela aurait pu être pire », dit Hawkins dans un sourire. « Son nom de famille aurait pu être Australia. »

« C’est pire, Chef. Son nom de famille est Carton.

***

Hawkins prononçait un discours d’encouragements juste avant le décollage à la douzaine de nouvelles astronettes. « J « aime à penser que vous êtes une petite armée de Florence Nightingale, », leurs dit-il. « Malheureusement, vous ne recevrez pas tout le crédit que vos actes de bravoure et d’auto-sacrifice méritent, mais néanmoins — »

Starling fit irruption dans la pièce, de la panique dans ses yeux. « Le Général Bullfat arrive dans le couloir ! » criât-il.

Filmore sauta de dessus la table sur laquelle il était assis. « Jess, es — tu sur de ce que tu fais ? Si Bullfat trouve ces filles — »

« Relax, Bill, » Hawkins sourit discrètement. « Je peux m’en sortir avec Bullfat avec les deux yeux fermés. Il est si prévisible. »

« Qui est prévisible ? » Gronda Bullfat alors qu’il entrait dans la pièce. Le général était un grand homme — mais toutefois, quarante ans derrière un bureau ferait la même chose au corps de quiconque.

« Vous l’êtes, » dit Hawkins, en se tournant face à lui. « Je disais juste à Bill qu’il est prévisible que vous soyez promu à ma place si jamais je choisi de démissionner. »

Bullfat murmura incohérent. « Qui sont-ils ? » Demanda -t-il après un moment, en indiquant les filles.

C’étaient une bonne question. Les astronettes, contrairement à la procédure normale, portaient des combinaisons spatiales bien trop larges et lâches. La vitre de leur masque était petite, révélant à peine les yeux et le nez, pendant que le reste de leurs têtes étaient complètement couvertes par les casques. N’importe qui aurait plutôt penser à des clowns, plutôt qu’à des voyageurs de l’espace.

« Leur groupe doit décoller dans à peu près trois heures. Voudriez-vous les rencontrer ? » Filmore et Starling crurent s’évanouir presque à cette invitation

« Je suis trop occupé pour des présentations, Hawkins. Et pourquoi ont-ils l’air si mal habillés Ont-ils déjà eu leurs examens physiques ? »

« Et, comment ! » Murmura Starling à Filmore.

« Vous savez, Général, que je n’oserai pas envoyer qui que ce soit là — haut dans l’espace, qui ne serait pas en parfaite condition physique, » dit Hawkins.

« Qu’a dit le médecin de bord ? »

« Il a dit qu’il n’avait jamais vu son groupe avec d’aussi belles formes, oups, en aussi bonne forme. »

« Bon, tant qu’il les a contrôlés ». Bullfat commença à partir, puis stoppa à la porte. « Au fait, vers où sont-ils en route ? La station Tycho ? »

« Non, l’US SF 1987. »

« C’est déjà le moment pour une rotation ? »

« Non, ce groupe est du personnel supplémentaire. »

« Personnel supplémentaire ? » hurla Bullfat. « Hawkins, vous savez parfaitement bien que un quatre-vingt-sept a été conçue pour exactement dix-huit hommes avec une rotation tous les six mois. Il n’y a absolument pas de place pour douze personnes supplémentaires. Mais, bordel, vous vous attendez à quoi avec votre ‘personnel supplémentaire’ ; qu’il partage la couchette des autres hommes ? »

Offrant un merveilleux spectacle de self-control, Hawkins arriva à réfréner son envie de rire. Le « personnel supplémentaire » souriait en connaissance de cause. Starling, cependant, a dû s’enfuir de la pièce pour laisser libre cours à son fou-rire.

« Où va-t-il donc ? » demanda Bullfat, regardant Starling sortir

« Oh, il a eu beaucoup de pression ces derniers temps. Il est sur le point de prendre des vacances. »

« Il a plus l’air d’avoir besoin d’être mis en observation — et vous aussi, d’ailleurs, Hawkins. Il se peut que vous contrôliez la politique de l’Agence Spatiale, mais je contrôle les décollages, et cet équipage n’ira pas comme ‘personnel additionnel’ dans aucune petite station. Si vous vous les envoyer là-haut, vous les inclurez à la rotation semestrielle comme tous les autres. Point final. »

« Prêt à abandonner, Jess ? » demanda Filmore.

« Pas du tout. De façon assez surprenante, Bullfat a raison sur ce point. Si nous envoyons les filles sur un quatre-vingt-sept, Il y aura surpopulation. Nous devrons constamment aller dans le sens des hommes, et cela pourrait se révéler être plus une nuisance qu’une solution. Mais tout n’est pas perdu. Quand un quatre-vingt-treize doit décoller ? »

« La semaine prochaine — mais tu ne penses pas sérieusement envoyer les filles là-dedans ? »

« Et pourquoi pas ? »

« L’US SF 193 n’est pas une station habitable, c’est un entrepôt pour la nourriture et diverses fournitures. Ce n’est pas conçu pour être habité. »

“Nous, allons donc improviser, Bill. Un quatre-vingt-treize va être placée en orbite parallèle à un quatre-vingt — sept, parce qu’ils ont besoin d’un espace de stockage. Il leur sera envoyé en quatre parties préalablement emballées et assemblées dans l’espace. Il est assez facile en une semaine d’assembler les parties, avec les couchettes anti-G et les quartiers de vie — on se débarrasse des choses superflues et nous sommes en place. Les filles peuvent vivre là. »

« C’est absurde, Jess » grommela Filmore.

« Pas tout à fait. Cette idée me plait de plus en plus. » dit Hawkins dans un léger sourire. « Imagine : US SF193, dans votre quartier un épicier amical et … »

Filmore grogna. Les filles, très émue et enthousiastes, applaudir.

***

« Je n’y crois pas », dit Jerry Blaine. « Je veux dire quelqu’un en bas doit nous faire une blague. »

« Personne ne fait de blague en utilisant le code secret, » contra le Colonel Briston. « Jess Hawkins a signé ces ordres lui-même. Et vous avez vu ces filles de vos propres yeux. J’admets que c’est fou… »

« Fou ? C’est démentiel, » dit Phil Lewis. « Relis ces ordres, s’il-te-plaît, Mark. Je dois entendre ce joli petit message encore une fois. »

Bristol gloussa. « Chers hommes, » lût-il, « dans chaque partie de l’US SF 193 vous allez recevoir trois pièces d’équipement nécéssaires pour le Projet Câlins (ce qui fait un total de douze). Votre amical Oncle Sam n’a épargné aucune dépense pour vous les amener directement depuis l’Europe, donc manipuler avec soin ! Elles feront une rotation tous les six ou à peu près, mais pendant ce temps elles peuvent être entreposées dans l’US SF 193 Partagez les équitablement et amusez — vous — c’est un ordre. Toutes communications relatives à l’équipement devront m’être adressée personnellement avec le même code. Ceci est également un ordre. Cordialement, Jess Hawkins, Directeur de l’Agence Spatiale. »

« Waouh ! » s’exclama Lewis. « Rappeler de ne plus jamais me plaindre de payer des impôts. »

Juste à ce moment, Sydney émergea de l’autre pièce. Elle avait retiré sa combinaison spatiale, et était très légèrement habillée. « Pardieu, » dit-elle, « vous les mecs vous savez garder votre environnement froid. Nanette, Constance et moi, nous sommes gelées. Nous nous demandions si l’un d’entre vous voudraient avoir la gentillesse de nous réchauffer un peu. »

En poussant les rangs, le Colonel Briston se débrouilla pour être le premier.

***

Il était vraiment tard dans ce qui était considéré comme la nuit sur la station, cela faisait à peu près un mois que les filles étaient arrivées. Lucette, Babette, Francette, Toinette, Violette, Rosette, Suzette et Myrtle étaient au travail, pendant que les autres en profitaient pour dormir autant qu’elles le pouvaient... Sydney était paisiblement recroquevillée dans son lit, faisant des rêves pas si innocents que cela, quand tout à coup un rocher de la taille du poing d’un homme déchira le mur près de son lit et frappa contre le mur opposé. Un bruit de sifflement emplissait la pièce, et Sydney se mit à haleter pour respirer tandis que l’air était aspiré par le trou fait par le météoride.

En un éclair, elle fut à l’extérieur de sa chambre, refermant la porte étanche du compartiment derrière elle. Les trois autres filles se précipitèrent dans le couloir pour découvrir ce qui se passait.

« Pardieu ! » Dit Sydney après avoir repris sa respiration. « La maudite chose a créé une fuite ! »

***

« Tout va bien maintenant, Sydney, » Dit Jerry Blaine alors qu’il revenait de l’extérieur. « J’ai tout remis en place. J’ai bien peur, que malheureusement quoique tu aies eu de non arrimé dans ta chambre ait été aspiré dans l’espace. Rien de valeur, j’espère. »

« Rien qui ne me vienne à l’esprit, maintenant, » lui dit Sydney. « Mais es-tu sûr que cela n’arrivera plus jamais ? »

« Comme je te l’ai déjà dit, il y avait une chance sur un milliard. Cela ne peut pas se reproduire même en un millier d’années. »

« Il ne vaut mieux pas, mon bonhomme, ou je retourne sur Terre en un clin d’œil. » Elle repartit vers sa chambre.

« Oh, à propos, » Blaine la rappela, « as-tu déjà un rendez-vous pour ce soir ? Bien Je finis vers seize heures — tu pourras alors venir. »

Le travail d’une femme n’est jamais fini, « soupira judicieusement Sydney alors qu’elle retournait dans sa chambre. La plupart de ses affaires étaient encore sur le bureau, mais elle cherchait la petite boite à pilule qu’elle gardait près de son lit sans la trouver. « Eh bien, » dit-elle, « Je me suis toujours débrouillée sans avant. Je peux encore le faire pendant un moment. »

Cela faisait presque quatre mois, pour être exact, lorsqu’elle décida que la situation l’obligeait à en parler à quelqu’un, elle le dît au Colonel Briston, qui revenait juste d’un séjour de trois mois sur Terre. « Mon Dieu ! », fut tout ce qu’il put dire.

« Cela n’est pas sérieux du tout. »

« Pas aussi sérieux que tout cela ? Vous le prenez calmement. Pourquoi n’en n’avez-vous parlé à personne ? »

« Bien, cela ne m’est jamais arrivé avant. »

Briston déglutit.

« Je pense que nous ferions mieux d’appeler Mr. Hawkins. Il semble toujours savoir que faire. »

***

Sen. McDermott : Vous êtes celui qui avez découvert tous ces agissements, n’est-ce pas, Général ?

Gen. Bullfat : Vous avez absolument raison, c’était moi. J’ai suspecté depuis le début que Hawkins avait envoyées des filles là-haut, mais les Forces Spatiales n’agissent jamais sans preuve absolue. Aussi, ai-je garder pour moi mes suspicions, rassemblant les preuves méticuleusement, attendant le moment adéquat pour rendre mes conclusions au Président.

Sen. McDermott : en d’autres mots, votre découverte reposait sur une longue et prudente enquête ?

Gen. Bullfat : Exact, Sénateur. C’est la façon dont les militaires font les choses.

***

Par chance, Hawkins et Starling étaient tous deux sortis déjeuner, lorsque l’appel arriva. Puisqu’il était classé “urgent”, un homme des télécommunications l’apporta de suite au bureau d’Hawkins. La porte était fermée.

Le Général Bullfat, sortant de son bureau au fond du couloir, trouva le messager attendant dans le couloir le retours d’’Hawkins. Avec la persuasion typique de Bullfat — et cent vingt kilos portant cinq étoiles peuvent être très persuasifs — il convainquit l’homme qu’une communication urgente ne pouvait pas attendre “les caprices d’un maudit fainéant comme Hawkins.”

Bullfat emmena le message dans son bureau et l’ouvrit. Il décoda facilement la note de cinq mots, et la fixa pendant une minute, les yeux exorbités. “Parks,” il interpella son secrétaire par l’interphone, « appelez-moi le Président. Non, après réflexion, n’en faites rien — je vais aller le voir moi-même. »

Il quitta son bureau juste quand Hawkins et son aide rentraient de déjeuner. Le Général n’arrivait pas à se décider s’il devait rire triomphalement au visage d’Hawkins ou la haranguer, aussi tout ce qu’il lui dit fut, « Je vous tiens maintenant, Hawkins. Enfin ! Je vous tiens. »

Hawkins et Starling échangèrent des regards interrogateurs et inquiets. Entrant dans le bureau du Général, Hawkins trouvât le message sur le bureau, le lut en silence, s’assit brutalement. Ses yeux fixaient le mur qui se trouvait en face de lui, et le message retomba librement de sa main inerte. Starling le ramassa et le lut incrédule.

« Sydney enceinte. Que faire ? Briston. »

***

Sen. McDermott : Mesdames et Messieurs. Depuis hier, j’ai eu l’occasion de communiquer avec le Président, et nous sommes arrivés à la conclusion que d’autres recherches dans ce sens semblent infructueuses. Par conséquent, je désire ajourner cette audience jusqu’à nouvel ordre et retenir la publication des transcriptions officielles jusqu’à ce que le procès-verbal soit jugé approprié pour être rendu public. La séance est levée.

***

Filmore se débrouilla pour rencontrer Hawkins à l’extérieur du bâtiment. « Je crois détecter ta délicate intervention dans tout cela, Jess. Comment as-tu réussi à tirer les marrons du feu ?

« Eh bien, » Expliqua Hawkins, « puisque le public n’en a pas encore entendu parler, J’ai simplement fait réaliser au Président que tant qu’il ne pouvait pas se débarrasser de moi, il ferait mieux de s’habituer à nous. »

« Pourquoi ne peut-il pas se débarrasser de vous ? »

« Parce que le Directeur de l’Agence Spatiale est recruté pour un mandat de six ans, et j’ai encore quatre ans à faire. Et de plus, seul le Congrès a le pouvoir de me licencier. »

« Et au sujet des filles ? Il peut les virer ? »

« Grand Dieu, non ! En tant qu’employées civiles de l’Agence, elles sont sous le statut de “service exceptionnel” — elles ne peuvent être virer que pour incompétence dans l’exécution de leurs tâches particulières. Et personne, » souri Hawkins « ne pourra jamais les accuser de ça. »

En lieu charmant à visiter

La première publication fut dans Vertex,, octobre 1973.

En regardant en arrière, il semblerait que j’aie une fascination pour les vieilles citées où vos rêves peuvent se réaliser — mais à un prix très élevé. Il y a une ville comme cela dans mon roman SCAVENGER HUNT, et une apogée dans A WORLD CALLED SOLITUDE. Mais celle-ci fut la première à apparaître. Je me demande comment les savants interprèteront ce que j’essaye de dire.

Les limites de la ville se trouvaient très précisément à un-demi mètre du bout des bottes de Ryan. Ryan se tenait là, pas particulièrement pressé de franchir cette ligne. Cinquante centimètres c’était tout ce qui restait entre lui et une éventuelle folie. Il scruta la ville, essayant de lire quelque chose de sa silhouette insondable — essayant, et échouant.

Finalement, il sortit le communicateur de sa poche. Le boitier rectangulaire en métal froid lui donnait une sensation assez bizarre dans sa main. C’était un symbole de la Terre, ici au milieu de l’étrangeté de cette planète. Cependant, le vaisseau — et même la Terre elle-même — n’était pas aussi distants aussi longtemps qu’il le tenait. Ryan n’était pas exceptionnellement courageux ; en dépit de toute la propagande, les éclaireurs planétaires avaient également leurs défauts et leurs peurs. La peur de Ryan était la solitude.

Il parlait, cependant, calmement, même le ton. Sa voix se dirigeait, vers aucun humain du vaisseau, mais à l’Ordinateur modèle JVA qui le contrôlait. La société humaine était devenue trop grande, trop diversifiée, trop complexe pour que l’esprit humain puisse l’appréhender, aussi une aide mécanique était nécessaire. Les ordinateurs sont devenus les père-mère-précepteur de la race humaine. Java-10 était la contrepartie portable de l’énorme cerveau qui contrôlait la terre.

« Je suis sur le point d’entrer dans la ville, » dit Ryan.

« Je n’ai pas besoin de te rappeler l’importance des mises en garde, » redonda Java-10. « Les cinq expéditions précédentes se sont perdues. Essaye de maintenir de fréquente, si ce n’est de constantes communications Et souviens-toi, si tu échoues, il n’y aura plus aucun essai. La cité devra être détruite en dépit de sa valeur potentielle. »

« Je comprends, » dit Ryan laconiquement. « Et plus encore. » Il éteignit son communicateur et le remis dans sa poche.

Il se tint devant la limite et hésitât. Sur la droite, son vaisseau de reconnaissance rangé auprès des cinq autres, équipé et prêt pour un décollage immédiat en cas de besoin. Derrière lui, il sentait le désert sec et mortel, ses dunes de poussière se déplaçant doucement chaque fois qu’une brise hasardeuse soufflait à travers elles Devant lui attendait la ville, avec ses contours précis, sa beauté et sa totale étrangeté. Des murs chatoyants se dressaient avec des angles fous, apparemment produits du délire d’un architecte ivre. Des structures fragiles, presque féeriques, poussaient latéralement l’une vers l’autre, parfois à des centaines de mètres du sol. D’autres bâtiments, encore plus étonnants, semblaient simplement suspendus dans l’air, sans aucun support visible. De temps en temps, un vent touchait la ville et faisait vibrer le tout comme un cristal chantant, de sorte que la ville semblait soupirer un chant de sirène.

Des hommes étaient entrés dans cette ville, la seule sur une planète autrement désolée, cinq fois auparavant. Aucun de ces hommes étaient revenus. Les détecteurs n’ont montré aucune forme de vie avant l’arrivée des hommes. Seize formes de vie étaient enregistrées désormais — les seize hommes qui avaient disparu dedans. Et maintenant c’était à Ryan de faire le dix-septième.

Personne n’avait idée de qui avait construit cette ville, ou quand, et pourquoi. Tout ce que l’on savait était qu’elle avait avalé seize hommes, apparemment encore en vie mais dans l’incapacité de s’échapper en dépit du meilleur armement que la Terre puisse fournir. La citée générait un champ d’énergie inconnue qui irradiait de façon sphérique depuis le centre de la cité jusqu’à une certaine distance et pas plus loin. Certains des hommes, qui étaient rentrés dans ce champ, avaient continué le contact radio avec leur vaisseau pendant encore quelque temps ; mais les informations reçues s’étaient révélées presque inutiles, alors que l’homme glissait de plus en plus profondément dans un état que l’on peut seulement qualifié de délire, pour finalement perdre complètement contact avec la réalité et cesser de communiquer.

La curiosité de la Terre et le besoin technologique que représentait cette cité étaient puissants. À cause de cela, seize étaient entrés dans la cité et devenus fous.

Peut-être, il y en aurait-il un dix-septième.

Expirant bruyamment, Ryan franchit la limite.

***

Rien ne se passa. Ryan se tenait debout, les muscles tendus et la mâchoire serrée, mais il n’y avait plus aucune différence entre ses sensations maintenant et ses sensations d’un moment auparavant. Il prit son communicateur hors de sa poche une fois de plus, savourant le réconfort que cela lui donnait. « Je viens juste de franchir la limite de la cité. Jusqu’ici, je ne ressens aucun effet. »

« Bien », répondit le vaisseau. « Avancez vers le centre de la cité. Avancez lentement et ne prenez aucun risque. »

« Bien reçu », dit Ryan, et éteignant de nouveau.

Les constructions les plus proches étaient encore à quelques centaines de mètres. Ryan s’en approchait avec une grande prudence. Tous ses sens étaient en éveil, cherchant le moindre signal, même faible, de danger. Rien ne bougeait, et les seuls sons étaient les murmures du vent. La cité n’avait aucune odeur, ce qui était encore plus remarquable qu’une puanteur. Ryan avait la faible impression de marcher dans un château de cristal, mais cette pensée s’évanouit rapidement.

Il arriva au premier bâtiment et tendit sa main pour le toucher. C’était lisse et dur comme du verre, opaque cependant ; cela ne semblait ni chaud ni froid à ses doigts inquisiteurs, mais cela faisait picoter ses doigts. Il retira sa main. Les endroits touchés par ses doigts étaient de petites marques sombres sur la surface autrement laiteuse. Les tâches s’effaçaient sous ses yeux, jusqu’à ce que le mur soit de nouveau uniforme.

Il n’y avait aucune ouverture ou faille où que ce soit le long du mur. Ryan marcha le long, parallèlement sans le toucher de nouveau. Il cherchait une porte ou une ouverture quelconque par laquelle il pourrait entrer dans le bâtiment. Le mur semblait lisse, dur, et continu sans entrée apparente. Pourtant, soudain, une partie de la paroi disparue, laissant un portail spacieux pour Ryan. Il sauta en arrière, surpris, puis sorti son communicateur et décrivit les derniers changements au vaisseau en orbite au-dessus de lui.

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