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Les Coeurs Dammnés
Les Coeurs Dammnés

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Les Coeurs Dammnés

Язык: Французский
Год издания: 2019
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"Oh. Oui." Kyoko acquiesça faisant glisser le livre entre eux deux alors qu'il glissait sa chaise un peu plus près de la sienne. Elle se demanda en silence si c'était une règle écrite quelque part que la nouvelle arrivée soit forcée de rougir toute la journée.

Regardant Tasuki qui se trouvait plus loin elle remarqua que le sourire de son nouvel ami avait disparu et qu'il tapait son crayon rapidement contre la table alors qu'il dévisageait son nouveau partenaire. Il n'était pas le seul à les fixer du regard. On aurait dit que toutes les filles de la classe s'étaient passé le mot et avaient toutes besoin de récupérer une chose dans leur sac pour avoir une excuse pour se retourner et regarder.

Shinbe plaça un coude sur la table et se pencha pour lui barrer la vue et l'empêcher de voir le gars qui l'avait accompagnée à l'étage depuis le bureau en lui tenant la main. "On dirait que finalement tu as un partenaire, après tout. J'm'appelle Shinbe," Il lui fit un clin d'œil pour attirer toute son attention.

Une heure plus tard Kyoko fut presque triste de voir se terminer le cours. Shinbe s'était révélé être super drôle alors qu'ils faisaient cette expérience scientifique du jour. Seules leur table et celle de Tasuki avaient obtenu le bon résultat.

Shinbe avait ramassé leur livre de science partagé en même temps qu'elle. Plaçant sa main par dessus la sienne il l'avait tirée vers lui. Alors qu'elle levait les yeux vers lui avec ces grands yeux vert émeraude, c'était tout ce qu'il avait trouvé à faire pour s'empêcher de l'attraper par la taille et de la coller tout contre lui. "Je vais garder ça," sa voix était rauque et se stabilisa lorsqu'il ajouta, "Puisqu'il n'y a pas de devoirs." Son pouce caressait le dos de sa main alors qu'il écoutait s'accélérer les battements de son cœur.

Kyoko hocha la tête, sentant ses genoux faiblir, puis retira avec réticence sa main de la sienne. Il y avait quelque chose chez lui qui lui donnait envie de s'accrocher à lui et de se blottir dans ses bras et ça c'était juste perturbant. Elle se retourna pour ramasser son sac à dos mais remarqua que le bras de quelqu'un d'autre était déjà tendu vers le sac.

Tasuki attrapa le sac de livres avant qu'elle n'y parvienne et se glissa vite entre elle et Shinbe. "Prête pour les calculs ?"

Kyoko acquiesça, heureuse de la distraction. "Jamais." Elle rit face à l'expression de Tasuki.

Tasuki comprit finalement la plaisanterie, roula des yeux et grogna. "Ouais, chaque fois que je pense avoir compris les maths, on fout une autre chose encore plus débile au tableau juste pour que tout le monde puisse se foutre de ma gueule." Il attrapa la main de Kyoko, la rapprochant de lui, "Viens, je vais te montrer le chemin de l'enfer."

Shinbe les regarda partir le regard fixé sur la main qui tenait la sienne de manière si possessive. " Il pense savoir ce qu'est l'enfer, hein ? Je pourrais lui montrer ce que c'est vraiment." murmura Shinbe jalousement dans sa barbe. Il rejeta l'envie qu'il avait de briser les doigts du garçon.

Fermant les yeux un instant, il laissa ses pouvoir s'étaler à travers le lycée comme une vague alors qu'il recherchait tout signes de démons en chasse. Lorsque la vague passa sur Kyoko et son ami, Shinbe fronça les sourcils. Ce n'était pas que le garçon soit un démon... l'aura était étrangement familière.

Dans la salle d'après, Tasuki commençait à la diriger vers une table qu'il savait inoccupée mais fut brusquement arrêté dans sa course. Kyoko suivit son regard, et celui de tous les autres dans la classe. Ses yeux s'écarquillèrent devant les longs cheveux argentés du gars qu'elle avait vu se disputer avec la secrétaire. Alors qu'il se sentait observé, sa tête tourna lentement et ses yeux d'or liquide captivèrent les siens la maintenant immobile.

"Combien de nouveaux avons-nous aujourd'hui ?" Demanda Tasuki sans s'adresser à quiconque en particulier.

"Six," répondit Kyoko, se rappelant de ce qu'avait dit la secrétaire.

Kyoko eut une impression de déjà vu lorsqu'elle remarqua un livre de maths et qu'il avait déjà été déplacé entre les deux places comme si le garçon l'attendait. Elle repoussa cette idée en pensant que peut-être le professeur lui avait demandé de le partager avec elle avant qu'elle n'entre dans la classe. Plus elle se rapprochait de lui, plus elle se sentait perturbée. C'était comme si chaque hormone de son corps venait de s'éveiller et de prendre conscience.

Lorsqu'elle s'assit, il rapprocha sa chaise un peu plus et elle sentit la chaleur envahir ses joues.

Regardant à travers la salle elle remarqua qu'une paire de filles la regardaient en fronçant les sourcils. Cela allait être le cours le plus long de l'Histoire de l'humanité, elle le savait. Kyoko ferma ses yeux et frotta sa tempe.

Aussitôt que la classe de maths eut commencé le travail donné, Kyoko lutta pour se rappeler comment faire les problèmes alors qu'elle avait déjà appris tout cela l'année précédente au pensionnat. Voyant la main de Kyou pratiquement voler le long de la page, Kyoko soupira intérieurement maintenant qu'elle bloquait sur le second problème.

Le prof sillonnait les rangs et remarqua que Kyou avait presque terminé la page. "Je vois que vous avez déjà appris à faire ceci, Kyou. Vous voudriez bien aider Kyoko en lui expliquant ?" Le prof fit un doux sourire mais n'attendit pas la réponse avant de se retourner vers la rangée suivante d'élèves.

Kyoko fut mortifiée. Elle demeura complètement immobile en le regardant mettre ses copies de côté. Lorsqu'il se pencha vers elle pour rapprocher ses feuilles, une mèche de ses cheveux glissa sur sa main. La froide sensation de contact avec de la soie vint confirmer la plus grande crainte de Kyoko... elle allait vraiment se planter en maths cette année.

Le coin des lèvres de Kyou se relevèrent imperceptiblement en une esquisse de sourire lorsqu'il entendit ses pensées. Se baissant un peu pour mieux la regarder dans les eux, il plaça sa main par dessus la sienne et lui murmura, "Je ne te laisserais pas te planter."

Avant la fin du cours, Kyoko s'était souvenue de la manière de résoudre le problème de calcul. Ils avaient même terminé les devoirs de maison du jour avant que la cloche ne sonne. Encore cette sensation de déjà vu lorsqu'il offrit de garder le livre. Voyant que Tasuki l'attendait près de la porte, elle se dépêcha.

"Tu as vraiment Economie familiale ?" demanda Kyoko pour s'empêcher de regarder en arrière vers Kyou.

"Bien sûr. En fait, c'est un cours ou il y a principalement des mecs cette année." Ses yeux scintillèrent comme il faisait un clin d'œil. "Nous autres, les hommes, devons savoir comment cuisiner pour nos chéries pour les rendre heureuses." Tasuki eut un sourire taquin, "De plus, nous pouvons cuisiner tous les jours alors c'est comme si on pouvait avoir des casse-croutes avant la pause déjeuner."

"Ah ! Alors la vérité est enfin révélée. Je savais bien qu'il y avait une raison pour laquelle je voulais ce cours." Kyoko lui adressa un sourire coquin sachant qu'elle avait peut-être plus besoin de ce cours que les autres. Jusqu'à la nuit précédente elle n'avait jamais été admise dans une cuisine et se demandait si elle serait suffisamment capable de faire illusion pour ne pas devenir la risée de la classe. A présent qu'elle devait cuisiner pour se nourrir... elle avait intérêt à réussir dans ce cours ou à apprendre à aimer les Cheerios.

Cette salle était aménagée différemment de toutes les autres. Il y avait des tables et des chaises comme dans la salle du réfectoire à la place des bureaux habituels.

"On s'assied ou on veut." Tasuki fit trembler ses sourcils et les mena rapidement vers une table au fond de la classe. Tout le côté droit de la salle contenait tout ce dont ils auraient besoin pour cuisiner, y compris cinq cuisinières. Kyoko regarda rapidement autour d'elle, compta cinq tables et supposa que les occupants de chaque table formeraient une équipe qui cuisinerait ensemble.

Les deux autres gars rejoignirent leurs places et Tasuki lui présenta Yohji, qui avait l'air du gars typiquement Américain. Lorsqu'il demanda à l'autre gars son nom, Kyoko se rendit compte qu'il devait être l'un des nouveaux élèves. Une fois de plus, elle se sentit attirée comme par des aimants invisibles qui ne fonctionnaient que sur les nouveaux élèves.

"Salut," murmura-t-elle alors qu'il sourit et hocha la tête. Il était juste à tomber par terre comme les deux autres nouveaux qu'elle avait rencontrés ce matin là. Sa chevelure était incroyable... sombre et claire à la fois, avec des mèches améthyste un peu partout. Ses cheveux indisciplinés lui arrivaient aux épaules, on aurait dit qu'il venait d'affronter une tempête et ses yeux... Ils n'avaient pas une couleur... Ils avaient toutes les couleurs et elle aurait pu jurer qu'ils étincelaient d'une lueur surnaturelle.

Il semblait la regarder avec autant d'intensité que celle avec laquelle elle le regardait. Lorsque leurs regards se croisèrent, Kamui lui adressa un sourire qui aurait fait fondre le diable lui-même.

"Vous ne voulez pas une chambre non plus ?" râla Yohji qui enragea Tasuki et provoqua un éclat de rire chez Kamui.

"Seulement si on peut t'enfermer dedans," Kamui adressa un sourire taquin à Yohji lorsqu'il se raidit. Il tenta de ne pas éclater de rire lorsqu'il comprit d'un seul coup que le mec était claustrophobe. "J'étais seulement en train de choisir la personne pour qui j'allais cuisiner. Quelque chose ne va pas ? Tu es jaloux ? Tu voudrais que je cuisine pour toi à la place ?"

Yohji rentra la tête dans les épaules et décida de répondre sur le même ton, "Uniquement si ça te fait plaisir, chéri."

"Tasuki s'adossa sur sa chaise en regardant le nouveau regarder Kyoko. Ils se trompaient. Ce n'était pas Yohji qui ressentait les épines acérées de la jalousie. Peut-être était-il temps de commencer à connaître ses rivaux. Il regarda le sourire joyeux sur le visage de Kyoko et décida qu'il ferait mieux de trouver un plan.

"Aujourd'hui nous allons faire des bonbons d'Halloween en partant de zéro," annonça le professeur en distribuant les recettes.

"Et là on va enfin pouvoir manger la tête des monstres !" ajouta Kamui comme si il venait juste de gagner à la loterie. Lorsque Kyoko commença à rire avec lui, Kamui sentit son sang se réchauffer et il se retrouva en train de lutter contre le besoin de la toucher. Il se demanda en silence si ses frères étaient en train de lutter contre le même puissant désir.

Chacun d'eux se saisit d'un emporte-pièce de forme différente conforme au thème d'Halloween et prépara dix cookies, les plaçant dans un moule exagérément grand. Lorsqu'ils eurent terminé, ce fut à Kamui qu'on confia la tâche de retirer le moule du four. Voyant les cookies de Kyoko en forme de citrouille affreusement déformés, il murmura rapidement quelques paroles dans une langue oubliée tout en retirant le moule du four.

"Comment est-ce arrivé ?" demanda Kyoko stupéfaite alors qu'il apporta le moule sur la table. Ses cookies étaient la perfection même alors que ceux des gars, on aurait pu croire que des enfants de cinq ans les avaient fabriqués.

"Et c'est la raison pour laquelle la plupart des élèves qui choisissent ce cours sont des mecs," Kamui sourit en prenant une bouchée d'un des cookies de Kyoko puis plissa les yeux en entendant un léger grondement en provenance de Tasuki. Regardant de plus près le gars qui s'était désigné comme garde-du-corps de Kyoko pour la journée, Kamui inclina la tête car il avait un mauvais pressentiment.

Chapitre 4 " Les Bad Boys et Roméo"

Le déjeuner vint ensuite et lorsque Tasuki intégra la queue à la cafétéria, Kyoko regarda à l'extérieur par la grande fenêtre vitrée et se dirigea vers l'espace déjeuner situé à l'extérieur. Voyant les tables dispersées un peu partout sur le ciment, elle regarda au delà et remarqua une paire de tables de piquenique sous de beaux arbres ombrageux. Ayant besoin de quelques minutes de paix pour se remettre de toute l'excitation de la matinée, elle choisit le plus grand arbre et s'installa dessous, tournant le dos à l'école.

Hyakuhei s'appuya contre l'arbre aux côtés de Kyoko, même si il savait que cela ne servait à rien de le faire.

Ses yeux étaient sombres, sans aucune émotion du tout et ses lèvres ne portaient aucune trace de son humeur. Il était déjà fatigué de lui être invisible mais il savait qu'il devait patienter. Comment pouvait-il réconforter une personne qui ignorait jusqu'à sa présence ?

Plongeant la main dans son sac à dos, Kyoko retira la petite glacière souple qu'elle avait remplie de raisons et se détendit contre la douce écorce de l'arbre. Entendant une moto à proximité, elle leva les yeux. Un gars portant des lunettes noires, habillé de noir, avec une longue chevelure en dégradé passa près du trottoir. Elle ne pouvait voir ses yeux, mais elle savait qu'il la fixait du regard.

Elle ne pouvait décider si c'était parce qu'elle n'avait jamais fréquenté le sexe opposé ou si c'était simplement parce que cette école était pleine de gars qui ne passeraient leur bac que pour devenir top model. Elle pouvait seulement s'imaginer le gars sur la moto à l'affiche d'un film sur le sujet de Bad Boys sexy. Elle mangea quelques raisins et ferma les yeux en essayant de chasser l'image appétissante. Ses hormones avaient déjà pris un coup aujourd'hui et elle se sentait affaiblie. Ce n'était pas comme si quoi que ce soit de tout cela pouvait la choquer réellement car à la pension elle avait réussi à faire une chose sans se faire choper... lire. Lorsque les autres filles allaient à la bibliothèque municipale, elle donnait toujours à celle qui craquait sur les stars du rock une liste de livres à emprunter pour elle. Elle prenait alors la jaquette d'un livre de Shakespeare et enveloppait un de ceux qu'elle était en train de lire avec afin que nul ne puisse soupçonner la nature de son plaisir coupable... les histoires d'amour de toutes sortes.

Elle avait commencé par lire les histoires d'amour ancrées dans des contextes historiques comme celle ou l'Indien kidnappe la fille blanche et l'emmène dans son teepee, la retenant captive jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse de lui. Puis elle s'était intéressée aux histoires d'amour entourées d'éléments surnaturels... Le vampire est également connu pour kidnapper la fille en la gardant captive jusqu'à ce qu'elle tombe amoureuse. Ces livres n'étaient pas loin d'être érotiques et si ses hormones étaient à présent hors de contrôle, elle pensait qu'ils étaient à blâmer.

Durant l'année qui venait de s'écouler, elle avait lu toutes sortes de romances surnaturelles, tout ce qui lui tombait entre les mains et plus c'était sombre meilleur c'était. Kyoko souffla pour balayer la frange qui gênait ses yeux, consciente que son innocence était un souvenir... ne serait-ce que mentalement.

En entendant sonner la cloche, elle grimaça car elle n'avait pas encore mangé plus de trois raisins. Fourrant la boîte dans son sac à dos, elle sursauta en constatant qu'une main se présentait à elle pour l'aider à se relever

Tasuki s'agenouilla devant elle en lui prenant la main. "Tu es prête ?" Il se mit lentement à sourire lorsqu'il remarqua qu'elle avait la même expression sur le visage en le regardant qu'elle avait eut en regardant les nouveaux. Peut-être était-il encore dans la course, après tout.

Kyoko lui rendit son sourire, "Mène-moi à Shakespeare."

"Comment as tu deviné ?" Tasuki semblait confus.

"Parce que je n'aurais pas pu avoir assez de bol pour que le cours de littératures du monde nous permette d'étudier des collections sur les vampires." Elle rigola lorsqu'un de ses sourcils forma un accent circonflexe. Lorsqu'ils pénétrèrent dans la classe, Tasuki lui désigna une table inoccupée au fond de la salle, puis alla voir si le professeur avait un exemplaire supplémentaire de Roméo et Juliette.

*****

Kyoko marchait aux côtés de Tasuki en se rendant au cours de Théâtre. Elle était encore sous le choc d'avoir vu ce gars qui semblait être le chef du gang des Bad boy bikers lui déclamer Roméo comme si il avait fait ça toute sa vie. Elle s'extirpa de sa rêverie lorsqu'ils pénétrèrent dans l'auditorium du lycée et qu'elle comprit qu'il ne s'agissait pas d'une salle de classe dans laquelle il y aurait des drames.

"La classe a tout rassembler pour faire la décoration à l'approche du bal masqué de vendredi soir," l'éclaira Tasuki. "Ce sera dans un vieux bâtiment de l'école juste derrière celui-ci." Il remarque toutes les boîtes alignées aux abords de la scène et les lycéens qui les prenaient dans leurs bras et qui sortaient avec par la porte de derrière. "J'imagine que c'est l'heure de décorer."

Tasuki attrapa deux boîtes et s'arrêta au bout de la scène pour attendre que Kyoko le rejoigne. Lorsqu’elle saisit une boîte sans en avoir vérifié le contenu, il la vit tituber sous son poids. Avant que Tasuki n'ai le temps de poser ses boîtes pour courir vers elle, quelqu'un d'autre était déjà là.

Kyoko grimaça, se sachant sur le point de tout lâcher en tombant. Elle cligna des yeux lorsqu’elle réalisa que le poids des lourdes boîtes avait soudainement disparu. La boîte était à nouveau sur la scène comme si elle n'y avait pas touché et deux bras forts l'enlaçaient par l'arrière pour l'empêcher de tomber.

De la chaleur... elle se sentit si chaude. Des bras forts, elle pouvait sentir les muscles durcis de son torse et ne put s'empêcher de s'appuyer contre cette force. Elle ne s'était jamais sentie autant en sécurité de sa vie qu'à cet instant précis et elle voulait rester.

"Tu te sens bien ? " demanda Toya alors qu'elle s'effondrait contre lui. C'était bien tout ce qu'il pouvait faire pour s'empêcher d'enfouir son visage dans ses cheveux et de poser un baiser sur la peau douce sur la courbe de son cou. Tout en lui voulait la garder. "A moi," murmura Toya intérieurement lorsqu'il sentit leurs deux cœurs battre au même rythme.

Kyoko commença à fermer les yeux mais une personne lui attrapa le poignet et la sortit de la chaleur.

"Kyoko ?" Tasuki ne pouvait dissimuler la panique dans sa voix. "Parle-moi. On aurait dit que tu as failli perdre connaissance à l'instant."

"Je vais bien." Kyoko cligna des yeux et regarda derrière elle. Son héros était en train de se pencher pour reprendre la boîte lorsque leurs regards se croisèrent. Des yeux électriques comme de l'or fondu... exactement comme ceux de Kyou. Il avait une chevelure d'ébène avec la même couleur argent, cette fois sous forme de mèches comme un long balayage. Elle se demanda immédiatement si le gars de la classe de calcul et celui-ci étaient frères.

Il lui avait paru si fort...inamovible, même si il n'était guère plus grand que Tasuki. Mais il y avait quelque chose dans la façon dont il se déplaçait qui lui donnait une grâce élégante comme celle d'un prédateur qui lui rappelait la panthère en chasse. La façon dont il la regardait lui donnait le sentiment d'être une proie.

Voyant cet autre gars le regardant avec insistance par dessus l'épaule de Kyoko, Toya ramassa la boite et passa à côté d'eux. "Je vais porter celle-ci." Alors qu'il les contournait, il ravala sa salive teintée du goût amer de la jalousie en remarquant que l'autre n'avait toujours pas lâché le poignet de Kyoko.

Aussitôt qu'il se trouva hors de leur vue, Toya s'appuya contre les briques à côté de la porte et écouta pour s'assurer qu'elle n'aurait vraiment pas de problèmes. Satisfait de ses conclusions, il ferma les yeux, savourant la sensation qu'il avait éprouvé lorsqu'elle était collée contre lui. Il se décolla du mur avec pour la première fois depuis longtemps le sentiment qu'il avait une raison d'exister.

Les lèvres de Kyoko s'entrouvrirent lorsqu'elle réalisa qu'elle ne l'avait même pas remercié. S'éloignant de Tasuki, elle commença à se saisir d'une autre boîte afin de pouvoir le rattraper mais Tasuki ne lâchait pas son poignet et l'obligea à se retourner.

"Kyoko, arrête. Prend le temps de respirer et dis moi ce qui s'est passé," insista Tasuki lorsqu'il remarqua l'expression de panique dans ses yeux et la façon dont elle tremblait subitement.

Sachant qu'il avait raison, Kyoko se pencha contre la scène et pris une grande inspiration afin de se remettre. "Je suis désolée Tasuki. La boite était trop lourde et peut-être que j'ai bien failli m'évanouir. Je n'ai vraiment pas mangé grand chose ces deux derniers jours à cause du déménagement." Elle ne mentait pas alors c'était peut-être uniquement cela.

Kyoko regarda à nouveau vers la porte. "Je n'ai même pas pu le remercier de m'avoir rattrapée." Cette pensée l'attrista. "Tu le connais ?"

Le regard de Tasuki s'assombrit et il haussa les épaules. "Je suppose que c'est un des cinq frères qui ont commencé aujourd'hui. C'est étrange comme chacun d'entre eux a trouvé une façon de se rapprocher de toi dès le premier jour." Voyant Kyoko froncer les sourcils, il tenta de tourner cela à la plaisanterie. "Je suppose qu'ils ont seulement voulu être près de la plus jolie fille du lycée." Il fit un clin d'œil et vérifia le poids des boites derrière eux jusqu'à ce qu'il en trouve une quasiment vide. "Voila, tu peux porter celle là."

Lorsqu'il plaça la boite dans les bras de Kyoko, elle la souleva d'une main. "J'ai quel âge, cinq ans ? " Elle rigola comme ils traversaient la pelouse du lycée vers le vieux bâtiment abimé. Son esprit revint sur ce qu'il avait dit à propos des nouveaux. "Des frères ? Mais alors comment se faisait-il qu'ils soient tous dans la même classe ?"

Tasuki sourit, remerciant secrètement le professeur trop bavard qui avait répondu à ses questions. "Adoptés, et jusque là scolarisés chez eux." Il changea rapidement de sujet, ne souhaitant pas la partager plus qu'il ne l'avait déjà fait pour aujourd'hui. "Viendras-tu vendredi ?"

"Ou ça ? " Kyoko perdit le fil de ses pensées.

"Au bal masqué," Il fit un signe de tête vers la boite qu'elle transportait, "C'est vendredi la nuit d'Halloween."

"Je ne sais pas," Kyoko sourit à la pensée de sa liberté nouvelle lui permettant enfin de faire les mêmes choses qu'une adolescente normale, mais en même temps elle n'avait pas la moindre idée d'où aller pour s'acheter un costume. "Il y a-t-il un endroit qui vendent encore des costumes à cette période tardive ?

"Le centre commercial a une boutique de déguisements qui ouvre uniquement quelques semaines dans l'année. Puisque la fête déguisée est une tradition de ce lycée, ils ont une très large collection." Il voulait lui demander de l'accompagner mais l'idée qu'elle puisse lui répondre non lui donnait des aigreurs d'estomac. Il voyait dans sa tête un des ces nouveaux en train de lui demander de l'accompagner et il piétina cette vision immédiatement dans son esprit jaloux.

"Ce sera sûrement super fun d'y aller tous les deux," Tasuki retenait sa respiration tout en se bottant le cul mentalement.

"Ok," Kyoko sourit avec une authenticité en acceptant sa toute première invitation. "Oh wow !" Ses yeux d'émeraude s'illuminèrent en voyant la transformation de ce qui aurait dû être un gymnase sombre et poussiéreux. Les lycéens l'avait si bien briqué que ça scintillait presque et à présent ils y ajoutaient les ténèbres d'Halloween.

"Ouais," Tasuki sourit, soudainement le mec le plus heureux du monde. "Ce sera encore plus beau vendredi soir."

Toya garda ses distances après avoir l'avoir entendu dire à Tasuki qu'elle irait avec lui au bal masqué mais il n'avait pas besoin d'être proche d'elle pour entendre chaque parole qu'elle prononçait. Ce bal masqué c'était vraiment une mauvaise idée qu'elle y assiste, mais en voyant le bonheur sur son visage... il n'aurait pas essayé de l'arrêter pour tout l'or du monde. On aurait bien dit que les autres gardiens et lui allaient devoir trouver un costume et l'extraire des bras de son cavalier.

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