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Les Coeurs Dammnés
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Les Coeurs Dammnés

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Язык: Французский
Год издания: 2019
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"C'est aussi mon avis," acquiesça Kamui alors que ses yeux s'écarquillaient devant l'écran. "Son dossier indique qu'elle a passé sa vie dans une école pour filles au milieu de nulle part depuis l'âge de trois ans. Kyoko Hogo, age : 17 ans. Toutes les informations sont ici et j'ai même son emploi-du-temps pour la journée de demain."Il fronça les sourcils, "Mais je ne vois rien ici indiquant que son frère entre à l'école avec elle."

Toya secoua la tête. "Je sais que nous avions espéré qu'ils étaient quelque part ensemble sains et saufs mais Tama semble n'avoir jamais été avec elle. Elle est complètement isolée là-bas. Rappelez-moi encore pour quelle raison on ne peut pas se contenter de lui dire qui nous sommes ?" Il connaissait déjà la réponse, elle lui déplaisait juste royalement car il voulait lui dire.

Kamui leva les yeux de l'ordinateur portable en répondant d'abord. "Nous avons déjà mis cela au vote auparavant. N'importe quelle personne saine d'esprit appellerait sans doute la police si nous devions lui révéler qui nous sommes réellement. Elle est humaine, Toya... Elle n'a pas la moindre idée de ce que c'est qu'être une prêtresse. Nous devons être prudents."

Shinbe renchérit, " De plus, la dernière chose dont nous avons besoin ou que nous voulons c'est d'avoir la police des polices qui fouillent dans nos affaires parce que les flics enquêtent sur nous pour suspicion de harcèlement de la voisine. Et si les démons apprennent que la prêtresse est de retour, ils provoqueront sûrement quelques problèmes qui attireront déjà l'attention de la police de toutes façons. Ce sera déjà assez dangereux avec notre apparition au lycée demain."

"De plus, si nous débarquons subitement pour lui dire que des démons l'ont traquée quand elle avait trois ans et qu'elle nous croit... Ensuite elle se sentirait probablement coupable de l'assassinat de sa famille," ajouta Kotaro comme justification.

Toya regarda les autres gardiens d'un œil sévère, n'aimant pas, une fois de plus, les réponses. "Vous avez plus que pensé à tout, n'est-ce pas ? "

"Tu espères quoi ? Nous avons eu quinze ans pour retourner la question dans tous les sens." Kamui adressa un sourire d'excuse à Toya.

"Shinbe, je pense que tu devrais aller vérifier les boucliers anti-démons qui entourent la maison." Kyou fit un signe de tête vers Shinbe et brusquement, ils n'étaient plus que quatre dans la pièce.

"Putain, il est parti si vite que j'ai senti le courant d'air." Kotaro frotta son bras comme si le vent l'avait frigorifié.

Les doigts de Kamui dansaient sur le clavier pendant qu'il parlait. "J'ai toujours tout arrangé pour que ça donne l'impression que notre père adoptif nous ait fait suivre une scolarité à la maison. Et avons tous atteint un niveau Terminale. Dès demain, nous rejoignons l'école publique afin de pouvoir passer notre diplome comme n'importe quel ado normal."

"Oh, ça ne va mettre la puce à l'oreille de personne," déclara Kotaro d'un ton sarcastique. "Cinq frères qui commencent tous en même temps dans la même classe. Même si les profs l'acceptent, on sera quand même le sujet de conversation de tout le lycée en ce qui concerne les élèves. Ce n'est pas comme si nous avions la moindre chance de nous faire passer pour de véritables ados."

"Essaye," Kamui lui lança un regard inexpressif. "De toutes façons, vous me devez de la gratitude. Je vais faire des changements dans tous nos emplois-du-temps afin qu'il y ait toujours au moins un d'entre nous en cours avec Kyoko. J'ai mis à jours nos dossiers scolaires chaque année depuis la maternelle, de manière à ce que nos âges respectifs correspondent au sien si elle devait refaire surface."

"Par pure curiosité," dit Kotaro d'un air taquin, "T'aurais fait quoi si la prêtresse était revenue à l'âge de dix ans ?"

"Fiche moi la paix," Kamui lui lança un regard noir. "Ou je ferais baisser toutes tes notes."

Changeant complètement de sujet, Kyou fit une remarque, "Si j'ai raison, les démons étaient jusque là incapables de la localiser car son pensionnat se trouve en terre consacrée... et pour cette même raison nous ne pouvions la trouver. Jusque là les démons se sont déployés en provoquant des dégâts ici et là. Mais à présent, ils pourront renifler sa trace et reviendront un à un."

Sa voix devint si glaciale qu'elle aspira toute la chaleur de la pièce instantanément. "Et ce n'est pas parce que nous n'avons pas détecté de traces d'Hyakuhei dans ce monde qu'il n'est pas ici."

"Nous savons qu'il est ici." Toya gronda sentant enfler la haine en lui puis il se calma brusquement. "Nous sommes venus en ce monde pour pouvoir être à ses cotés et la protéger. Elle ne devrait pas être laissée là-bas seule une seule minute."

"Nous sommes tous du même avis, Toya... mais il faut te rappeler que c'est une innocente. C'est pour cela que nous allons devoir devenir ses nouveaux meilleurs amis," l'informa Kyou.

"Et exactement de quelle façon compte tu parvenir à ça ?" rétorqua Toya.

"Ta maman ne t'a donc pas appris à être amical ?" Kamui eut un sourire moqueur mais son regard s'emplit de panique lorsque Toya se leva promptement.

Toya remarqua le mouvement de recul de Kamui et leva un sourcil sévère. "Je vais seulement aller voir ce qui prend tant de temps à Shinbe."

*****

Shinbe s'assura que les pièges anti-démons n'avaient pas été dérangés, même si sa préocupation principale n'était pas les démons mais bien autre chose. Le fait qu'Hyakuhei ai pu traverser le champ de force protecteur autour du Coeur du Temps en disait long sur l'étendue du danger dans lequel se trouvait réellement la prêtresse. Bien sûr, les protections contribueraient à la garder dissimulée et à garder à l'écart les plus faibles des démons qui tenteraient de franchir les limites, mais ce ne serait pas suffisant pour arrêter Hyakuhei si il décidait de se montrer.

Si il savait une chose à propos d'Hyakuhei, c'était que le seigneur démon avait de la patience... suffisamment de patience pour avoir fait le mort pendant les quinze dernières années. Les quelques démons que les gardiens avaient arrêté alors qu'ils venaient espionner, ils les avaient détruits. Mais à présent que la prêtresse était là... il était impossible de dire ce qui allait sortir de l'ombre. Elle aurait besoin d'une meilleure protection.

Lorsqu'il vit s'allumer une des pièces à l'étage, Shinbe se mit rapidement à escalader le mur extérieur, incapable de se retenir. C'était comme si son âme même était attirée par elle. Ses yeux améthystes luisaient alors qu'il regardait par la fenêtre et la voyait debout dans l'immense salle de bain. Toya avait eut raison... il l'aurait reconnue n'importe ou.

Il la regardait faire de gracieux mouvements alors qu'elle tendait la main dans la douche afin de tester la tempétature de l'eau. Il tenta de se détourner, mais lorsqu'elle commença à déboutonner son corsage, il avait perdu toute volonté... il était gelé sur place.

"Alors c'est à ça que la statue de la jeune fille ressemblerait sans vêtements," Shinbe repris son souffle puis se mit à grimper un peu plus haut afin de voir plus aisément son corps tout entier et non uniquement de la tête à la taille. Il perdit subitement ses appuis lorsqu'un bras passa autour de son cou et le tira en arrière.

Toya grogna lorsqu'il toucha le sole, tombant à plat sur le dos, mais ce ne fut rien à côté de Shinbe lorsqu'il tomba par dessus lui."Dégage ! vociféra Toya.

"Lâche mon cou et je le ferais," siffla Shinbe en plantant son coude dans les cotes de Toya. Toya repoussa Shinbe et fit une roulade pour se remettre sur ses pieds. "Tu es censé être en train de vérifier les protections anti-démons, pas..." Il fit un geste en direction de la fenêtre,"... tu n'es qu'un pervert, tu sais ça ?"

"Je voulais simplement la voir." Shinbe commença à lever à nouveau le regard vers la fenêtre mais le grondement menaçant de Toya l'arrêta.

"Je pense que tu en as vu assez." Les yeux dorés de Toya étaient mêlés d'un tourbillon couleur mercure.

Shinbe se demanda si cela valait la peine de rappeler à Toya qu'il y avait bien plus encore à voir mais il savait quand ne pas pousser le bouchon. "Bien, il aura toujours le vestiaire des filles au lycée demain." Cela lui valu une claque retentissante mais il se contenta de rigoler.

"Allez, viens, on a une réunon qui nous attend." Toya repris le chemin de leur maison poussant Shinbe devant lui pendant tout le trajet.

Toute trace d'humour avait quitté le visage de Shinbe lorsqu'il du partager avec le groupe ses craintes concernant les faiblesses de la barrière. "Je sais que nous avons tué un tas de démons parmi ceux qui ont hanté le quartier en l'attendant, mais parfois je me demande si nous n'avons pas oublié le véritable problème."

"Nous nous relayerons pour la surveiller cette nuit." L'ordre donné par Kyou déclencha l'éternelle dispute pour savoir qui serait le premier, mais Kyou eut le dessus.

Dans sa forme invisible, Hyakuhei s'adossa au mur le plus éloigné de cette même pièce dans laquelle ils tenaient leur réunion secrète. Il prêtait à peine attention à ses neveux car son esprit s'évadait vers la maison d'en face ou la fille en question dormait. Il pensa que c'était bien triste qu'ils évitent de prononcer son nom et ce demanda si c'était la culpabilité qui les en empêchait.

Chapitre 3 " Le lycée des obsédés"

Kyoko avait passé sa matinée dans la frustration à essayer de choisir quoi porter. Ce n'était pas comme si elle avait un énorme choix puisqu'elle avait porté la même chose chaque jour à la pension. Heureusement elle trouva un peu de couleur pour relever sa terne tenue.

Une des filles lui avait offert un chemisier l'an dernier pour Noël. Il était vert émeraude, court, à volants. Elle l'avait toujours aimé mais n'avait jamais eu une occasion de le porter. A présent qu'elle le portait avec une de ses jupes noires d'uniforme, elle se sentait presque excitée à l'idée d'aller faire les boutiques après l'école afin de refaire sa garde-robe.

Monsieur Sennin lui avait donné une carte bancaire avec ses informations bancaire la veille dans l'avion. Kyoko avait failli hurler lorsqu'il lui avait communiqué le solde de ce compte. Elle fut heureuse de ne pas l'avoir fait lorsqu'il ajouta que cette carte ne concernait que le compte pour les loisirs. Sa véritable fortune se trouvait dans un tout autre compte.

Elle était à présent face au premier dilemme de sa vie... comment se rendre à l'école. A la pension il n'était pas autorisé aux filles de passer leur permis de conduire et elle n'avait pas la moindre idée si le bus scolaire passait seulement dans cette rue... non pas que le chauffeur de bus se serait arrêté pour elle. Elle fut brutalement tirée de ses pensées par le bruit d'un klaxon à l'extérieur.

Ouvrant la porte d'entrée, Kyoko sourit et fit un signe de main au taxi. "Merci Monsieur Sennin," murmura-t-elle en attrapant son sac de classe et en se dirigeant vers l'allée.

"Et bien, cela répond à la question." Shinbe grimpa sur le siège passager de la Jeep de Toya alors que Kyou et Kamui se dirigeaient vers la belle mustang noire. "J'espère seulement que le sortilège de protection que j'ai placé sur elle la nuit dernière sera suffisant pour la dissimuler et empêcher des démons errants d'attaquer le lycée."

Toya serra la mâchoire sachant que chaque gardien s'était rendu séparément dans sa chambre la nuit précédente, mais d'imaginer à quel point Shinbe avait du être proche d'elle pour pouvoir jeter le sort de protection lui tapait sur les nerfs.

Kotaro mis ses lunettes de soleil et fit passer sa jambe par dessus l'arrière de sa moto. "Le dernier arrivé devra faire les devoir de tout les autres."

*****

Souhaitant voir sa sœur de ses propres yeux, Tama alla s'asseoir sur le mur de briques haut d'un mètre situé devant le lycée. Il regarda Hyakuhei, qui était adossé contre les briques à ses côtés même si Tama savait que personne à part lui ne pouvait le voir puisqu'il était une ombre. Jusque là il était resté silencieux alors que tous deux regardaient entrer les lycéens dans l'école.

Avec sa coupe de jeune skateboardeur et ses nouveaux habits, Tama se fondait dans la masse des lycéens alors qu'il surveillait et attendait. Ses yeux verts émeraude étaient dissimulés derrières l'obscurité de ses pensées pendant un instant alors qu'il sentait le pouvoir des gardiens passer à proximité et entrer dans le lycée. Il ne les regarda pas de peur de laisser paraitre sa haine.

La nuit précédente, il avait envoyé un de ses démons pour surveiller sa maison et le prévenir si sa sœur partait. Peu avant l'aube, un des gardiens l'avait tué. En tant que maître du démon... il avait ressenti sa mort violente. Il savait que contrôler des démons n'était pas la même chose qu'avoir des animaux domestiques alors il n'était pas plus ennuyé que cela lorsqu'un d'entre eux mourrait. Parfois il ressentait lui-même l'envie de les tuer lorsque l'un d'entre eux s'affranchissait de son emprise et blessait un humain...ou pire. Ressentant un pic d'énergie autour de lui, il tourna la tête pour voir passer une fille qui s'éloignait d'un taxi qui venait de s'arrêter devant le lycée. Tama entrouvrit les lèvres et il sut sans l'ombre de doute qu'il s'agissait de Kyoko. Elle avait une longue chevelure auburn avec des ondulation qui bondissait quand elle marchait. Une partie de la chevelure était relevée et attachée vers le sommet de son crâne alors que le reste descendait quasiment jusqu'à sa taille. Elle regarda dans sa direction avec ses yeux d'un vif vert émeraude puis détourna rapidement le regard comme si elle avait été nerveuse.

Hyakuhei garda son aura cachée lorsqu'elle s'approcha d'eux. De seulement la voir à nouveau, si tôt, le frappa d'un soudain sentiment de besoin. Il pouvait entendre battre le cœur de Tama en accéléré alors que le garçon lui murmurait à l'esprit... "Il est ici, pas vrai ?"

"Oui." La voix d'Hyakuhei était un mélange d'émotions alors que les souvenirs refaisaient surface pour venir le hanter. "Il est temps pour nous de laisser un cadeau aux gardiens."

Tama eu un sourire méchant alors qu'il haussait le bras pour enlever la veuve noire de son épaule, la déposant sur la brique à ses côtés. Il regarda alors qu'Hyakuhei passait la main sur la venimeuse arachnide comme si il lui faisait une caresse. L'ombre projetée par l'araignée dans le soleil matinal ouvrit ses yeux rouge sang.

*****

Kyoko était une pelote de nerfs lorsqu'elle pénétra dans le bâtiment. C'était comme si quelqu'un la surveillait et la sensation lui laissait la chair de poule. Ce lieu n'avait rien à voir avec la pension. Certains des gosses qu'elle venait de croiser faisaient toutes sortes de choses comme fumer des cigarettes ou se peloter juste là devant le lycée. Comme si ce n'était pas assez... Ce qu'ils portaient lui donnait un sentiment d'infériorité.

Perdant presque son sang-froid, Kyoko se retourna et mis la main contre la porte, avec une soudaine envie de fuir. Regardant la masse des lycéens, son regard s'arrêta à nouveau sur ce garçon assis seul. Elle l'avait remarqué lorsqu'elle était descendue du taxi et il la regardait encore. Il était plus grand qu'elle mais avait environs le même âge, il y avait quelque chose de fatal dans ce corps que le gamin au style alternatif avait du mal à dissimuler.

Il lui faisait penser à quelque chose dont tu connais la dangerosité mais que tu désires quand même. Voyant le soleil miroiter dans son regard lorsqu'il leva la tête, elle aurait pu jurer que la couleur de ses iris avait changé du noir au vert vif. Se disant que ça devait juste être son imagination, Kyoko se retourna et poussa un soupir car il était temps d'affronter la réalité.

Tentant d'éviter de croiser le regard de quiconque, elle se dirigea vers la porte vitrée à côté de laquelle on pouvait lire BUREAU. Elle pencha la tête en voyant toutes ces filles qui se pressaient autour des portes et qui jetaient un œil à l'intérieur en chuchotant. Elle saisit au vol toutes sortes de remarques allant de, "Regarde-moi ce cul", à "Je l'ai vu la première."

Une fois qu'elle fut dans la pièce, la porte refermée derrière elle, Kyoko regarda autour d'elle, remarquant que c'était carrément plus bruyant ici que cela ne l'avait été dans le couloir. Elle se dirigea vers le long bureau mais s'arrêta net en voyant plusieurs élèves devant elle.

La secrétaire fit claquer sa langue en signe d'agacement. "Je n'ai même pas eu le temps de vérifier le fax alors vous aller devoir prendre un siège jusqu'à ce que j'arrange vos emplois du temps."

"Nos emplois du temps sont déjà validés et devraient se trouver avec le reste de la paperasse." La voix de Kyou était glaciale. Si la vieille femme le connaissait mieux, elle aurait été en train de remuer ciel et terre pour faire ce qu'il demandait. Un regard mauvais vers la machine à faxer, celle ci se mit à cliqueter et à imprimer.

Le regard de Kyoko croisa celui du gars dont la voix lui avait donné des frissons, mais aussitôt qu'elle posa les yeux sur lui, elle entrouvrit les lèvres. Ce n'était pas étonnant que des paquets de filles soient collés à la vitre tentant de jeter un œil dans la pièce. Il avait les plus longs cheveux qu'elle ai jamais vus et ils étaient d'une couleur argent presque blanche. Pas du tout comme ceux d'un vieillard mais plutôt avec une couleur vibrante et douce. Ses vêtements étaient ceux d'un gosse de riche et il semblait habitué à obtenir ce qu'il voulait. Le sourire qu'il adressa à la secrétaire était méchant et froid, mais son visage était la perfection même.

Il avait l'air d'un homme qui sortait d'une séance photo pour une de ses campagnes de pub pour sous-vêtements Calvin Klein. Ses joues se colorèrent lorsque son expression se radoucit instantanément et qu'il regarda dans sa direction comme si il avait entendu ses pensées. Kyoko recula d'un pas, détournant son regard de lui. C'était bien moins dangereux de regarder la moquette.

"Êtes-vous Kyoko Hogo ? " La dame avait pratiquement hurlé depuis la chaise derrière le bureau.

Kyoko sursauta et releva les yeux avant d'acquiescer, n'appréciant pas l'attention soudaine.

"Voici votre emploi-du-temps." La dame lui tendit la feuille mais garda le regard fixé sur le gars devant elle. " Votre avocat a eu le bon sens d'envoyer les informations vous concernant la semaine dernière et non à la dernière minute." Sa voix n'aurait pas pu être plus mielleuse même en l'enrobant de sucre. Kyoko comprit que le sarcasme était dirigé contre le gars avec qui elle avait eut une prise de bec et non contre elle.

"Vous pouvez aller à votre premier cours." Elle montra à Kyoko la porte puis se retourna vers les autres. "Je n'arrive pas à croire que j'ai six nouvelles inscriptions à faire le même jour."

Kyoko se retourna et se précipita vers la porte uniquement pour se retrouver face à l'un des gars qui la lui tenait ouverte. Elle avait déjà été assez embarrassée sans cela, alors sans même le regarder directement, elle murmura rapidement, "merci," en se glissant à l'extérieur.

Elle mit les pieds dans le couloir et se dépêcha de mettre une bonne distance entre elle et les filles qui bavaient littéralement devant les garçons avant de sentir la tension se lever. Elle baissa les yeux vers la feuille de papier puis les releva pour regarder les vastes couloirs. Kyoko remarqua qu'ils allaient tous dans des directions différentes, même vers les étages. "Super... comment suis-je censée trouver la salle 101, moi ?"

"Monte les escaliers et c'est la première porte à ta gauche," dit Tasuki en se penchant par dessus son épaule pour regarder son emploi du temps. "Hey ! On a les même cours. " Là regardant faire un tour sur elle-même comme si il lui avait fait peur, Tasuki lui adressa un sourire qui semblait dire "Je suis si innocent". "Je ne t'ai jamais vue ici, et je sais à quel point ils peuvent faire n'importe quoi dans ce bureau. Alors je me suis dit que j'allais m'approcher pour me présenter au cas où tu aurais besoin d'aide."

Il lui tendit la main. "Tasuki... et tu es ?"

Kyoko ne put s'empêcher de sourire lorsque sa chaude main pris la sienne et la tint. La curiosité piqua son esprit car elle avait le sentiment de l'avoir déjà vu ailleurs. Elle cligna les yeux lorsque ce sentiment persista même si elle savait qu'il n'y avait aucune chance qu'elle ait pu le rencontrer avant ce jour. Sa chevelure était si sombre qu'elle avait d'étranges reflets bleutés visibles à la lumière et les mèches dégradées pendouillaient en désordre au delà de ses épaules. Elle pouvait voir un pendant d'oreille en forme de croix qui se balançait d'un coté et songea qu'il avait l'air d'un chanteur sorti d'un groupe de rock des années 80. Une des filles de son école avait régulièrement récolté des ennuis pour avoir fait entrer en douce dans le pensionnat des posters de rock et pour les avoir accroché à divers endroits de l'établissement.

"Kyoko," Elle lui indiqua son prénom puisque c'est la seule information que lui même lui avait donnée.

"Quand je pense que les profs disent que je ne suis bon à rien." Son sourire était étincelant alors qu'il faisait un signe de la main vers les escaliers. "Je peux maintenant leur prouver qu'ils ont tous tort en t'empêcher de t'égarer aujourd'hui."

Kyoko le suivit à l'étage avec gratitude alors qu'il continuait à parler des profs, qui donnaient des devoirs et qui n'en donnaient pas. Lorsqu'ils pénétrèrent dans la salle de Sciences, elle remarqua que les tables étaient des bureaux siamois.

"Ouais," dit Tasuki en fronçant les sourcils. "Chaque double table était déjà occupée. Dans cette école ils avaient un truc avec les doubles tables pour en mettre ainsi dans chaque classe. " Il enfonça la tête dans les épaules, "mais la table collée à la mienne est inoccupée."

Kyoko était simplement contente que le prof lui adresse un sourire et détourne le regard au lieu de la présenter à la classe. Trouvant un livre de science déjà posé sur la table, elle s'installa rapidement comme le reste des élèves occupait peu à peu les chaises. Tasuki fut le dernier à s'asseoir car il était en train de feuilleter son livre pour lui montrer à quel chapitre ils en étaient.

"Tasuki... arrête d'essayer de papillonner et va à ta place." La voix grave masculine provenait de l'avant de la classe et fit Kyoko rougir progressivement jusqu'à être cramoisie lorsque plusieurs élèves se retournèrent pour mieux les regarder. "Elle est peut-être nouvelle mais vu les notes dans son dossier, je ne crois pas qu'être sans partenaire lui pose problème."

"Si elle a besoin d'un partenaire..." Shinbe avança dans la classe comme si c'était sa place,"... alors je me porterais volontaire." Il tendit un billet au professeur et se dirigea vers le seul siège de libre dans la classe.

Pendant que le professeur examinait le papier, les yeux de Kyoko s'écarquillèrent et elle retira ses affaires de la chaise à côté d'elle. Il lui rappela immédiatement Tasuki car ils semblaient avoir la même coupe de cheveux. Mais les yeux de ce gars n'étaient pas d'un brun mielleux comme ceux de Tasuki... elle aurait pu jurer qu'ils étaient améthyste. Là ou on aurait pu penser que Tasuki tentait d'avoir l'air d'une rock star, ce gars là n'avait pas besoin d'essayer... c'était naturel.

"Tu partages avec moi ?" Le regard de Shinbe croisât le sien lorsqu'il prit place sur la chaise.

"Heu ?" fut l'élégante réponse de Kyoko. Pourquoi avait-elle soudain l'impression d'être fiévreuse ?

"Ton livre," Shinbe lui adressa un sourire malicieux se demandant à quoi elle pouvait bien être en train de penser. "On dirait qu'il n'y en a qu'un seul."

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