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Язык: Английский
Год издания: 2017
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Ainsi les inclinations, ou, si l’on veut, les habitudes, ramènent sans cesse les Américains vers l’Angleterre; l’intérêt, bien plus encore; car la grande affaire, dans un pays nouveau, est incontestablement d’accroître sa fortune. La preuve d’une telle disposition générale s’y manifeste de toutes parts: on la trouve avec évidence dans la manière dont on y traite tout le reste. Les pratiques religieuses elles-mêmes s’en ressentent extrêmement. A cet égard, voici ce que j’ai vu; la liaison avec mon sujet ne tardera pas à se faire sentir.

On sait que la religion a conservé en Angleterre un puissant empire sur les esprits; que la philosophie même la plus indépendante n’a osé s’y déprendre entièrement des idées religieuses; que depuis Luther toutes les sectes y ont pénétré, que toutes s’y sont maintenues, que plusieurs y ont pris naissance. On sait la part qu’elles ont eue dans les grandes mutations politiques; enfin, que toutes se sont transplantées en Amérique, et que quelques-uns des Etats leur doivent leur origine.

On pourrait croire d’abord, qu’après leur transmigration ces sectes sont ce qu’elles étaient auparavant, et en conclure qu’elles pourraient aussi agiter l’Amérique. Quelle n’est pas la surprise du voyageur lorsqu’il les voit co-exister toutes dans ce calme parfait qui semble à jamais inaltérable; lorsqu’en une même maison le père, la mère, les enfants, suivent chacun paisiblement et sans opposition celui des cultes que chacun préfère. J’ai été plus d’une fois témoin de ce spectacle, auquel rien de ce que j’avais vu en Europe n’avait pu me préparer. Dans les jours consacrés à la religion, tous les individus d’une même famille sortaient ensemble, allaient chacun auprès du ministre de son culte, et rentraient ensuite pour s’occuper des mêmes intérêts domestiques. Cette diversité d’opinions n’en apportait aucune dans leurs sentiments et dans leurs autres habitudes: point de disputes, pas même de questions, à cet égard. La religion y semblait être un secret individuel que personne ne se croyait le droit d’interroger ni de pénétrer. Aussi, lorsque de quelque contrée de l’Europe il arrive en Amérique un sectaire ambitieux, jaloux de faire triompher sa doctrine en échauffant les esprits, loin de trouver, comme, partout ailleurs, des hommes disposés à s’engager sous sa bannière, à peine même est-il aperçu de ses voisins, son enthousiasme n’attire ni n’émeut, il n’inspire ni haine ni curiosité; chacun enfin reste avec sa religion et continue ses affaires.140

Un telle impassibilité, que ne peut ébranler le fougueux prosélytisme, et qu’il ne s’agit point ici de juger, mais d’expliquer, a indubitablement pour cause immédiate la liberté et surtout l’égalité des cultes. En Amérique, aucun n’est proscrit, aucun n’est ordonné, dès lors point d’agitations religieuses. Mais cette égalité parfaite a elle-même un principe: c’est que la religion, quoiqu’elle y soit partout un sentiment vrai, y est surtout un sentiment d’habitude: toutes les ardeurs du moment s’y portent vers les moyens d’accroître promptement son bien-être; et voilà en résultat la grande cause du calme parfait des Américains pour tout ce qui n’est pas, dans cet ordre d’idées, ou moyen ou obstacle.

Remarquons, de plus, que les Américains des villes, naguère colons et dès lors accoutumés à se regarder là comme étrangers, ont dû naturellement tourner leur activité vers les spéculations commerciales, et subordonner à ces spéculations les travaux mêmes de l’agriculture, par laquelle cependant elles doivent s’alimenter. Or, une telle préférence, qui suppose d’abord un désir impatient de faire fortune, ne tarde pas à accroître ce désir: car le commerce, qui étend les rapports de l’homme à l’homme, multiplie nécessairement ses besoins; et l’agriculture, qui le circonscrit dans la famille, nécessairement aussi les réduit.

L’Amérique, dont la population est actuellement de plus de quatre millions d’habitants et augmente très-rapidement, est dans l’enfance des manufactures; quelques forges, quelques verreries, des tanneries, et un assez grand nombre de petites et imparfaites fabriques de casimir, de tricot grossier et de coton dans quelques endroits, servent mieux à attester l’impuissance des efforts faits jusqu’à ce jour, qu’a fournir au pays les articles manufacturés de sa consommation journalière. Il en résulte qu’elle a besoin de recevoir de l’Europe, non-seulement une grande partie de ce qu’elle consomme intérieurement, mais aussi une grande partie de ce qu’elle emploie pour son commerce extérieur. Or, tous ces objets sont fournis à l’Amérique si complètement par l’Angleterre, qu’on a lieu de douter si, dans les temps de la plus sévère prohibition, l’Angleterre jouissait plus exclusivement de ce privilège avec ce qui était alors ses colonies, qu’elle n’en jouit actuellement avec les Etats-Unis indépendants.

Les causes de ce monopole volontaire sont, au reste, faciles à assigner: l’immensité de fabrication qui sort des manufactures anglaises, la division du travail, à la fois principe et conséquence de cette grande fabrication, et particulièrement l’ingénieux emploi des forces mécaniques adaptées aux différents procédés des manufactures, ont donné moyen aux manufacturiers anglais de baisser le prix de tous les articles d’un usage journalier au-dessous de celui auquel les autres nations ont pu le livrer jusqu’à ce jour. De plus, les grands capitaux des négociants anglais leur permettent d’accorder des crédits plus longs qu’aucun négociant d’aucune autre nation ne le pourrait faire: ces crédits sont au moins d’un an, et souvent de plus. Il en résulte que le négociant américain qui tire ses marchandises d’Angleterre, n’emploie presque aucun capital à lui dans le commerce, et le fait presque tout entier sur les capitaux anglais. C’est donc réellement l’Angleterre qui fait le commerce de consommation de l’Amérique.

Sans doute que le négociant Anglais doit, de manière ou d’autre, charger ses comptes de vente de l’intérêt de ses fonds dont il accorde un si long usage; mais, comme les demandes se succèdent et s’augmentent, chaque année, il s’établit une balance de paiements réguliers et de crédits nouveaux qui ne laissent en souffrance qu’un premier déboursé, dont l’intérêt est à répartir sur les factures suivantes en même temps que sur les premières. Cette première dette établit, comme on voit, un lien difficile à rompre des deux côtés entre le correspondant anglais et l’Américain. Le premier craint, s’il arrêtait ses envois, de renverser un débiteur dont la prospérité est la seule garantie de ses avances: l’Américain craint de son côté de quitter un fournisseur avec lequel il y a trop d’anciens comptes à régler. Entre ces intérêts réciproques et cimentés par de longues habitudes, il est à peu près impossible à une nation tierce d’intervenir. Aussi la France est-elle réduite avec l’Amérique a quelques fournitures de denrées particulières à son sol; mais elle n’entre point en concurrence avec l’Angleterre sur la vente des objets manufacturés, qu’elle ne pourrait établir en Amérique ni à si bon compte, ni à si long terme de crédit.

Si l’on voulait objecter qu’il s’est fait pendant notre révolution de nombreuses exportations de marchandises françaises en Amérique, la réponse serait bien facile. De telles exportations n’ont rien de commun avec un commerce régulier; c’est la spéculation précipitée de ceux qui, épouvantés des réquisitions, du maximum et de tous les désastres révolutionnaires, ont préféré une perte quelconque sur leurs marchandises vendues en Amérique, au risque ou plutôt à la certitude d’une perte plus grande s’ils les laissaient en France; c’est l’empressement tumultueux de gens qui déménagent dans un incendie et pour qui tout abri est bon, et non l’importation judicieuse de négociants qui ont fait un calcul et qui le réalisent. Du reste, ses objets se sont mal vendus, et les Américains ont préféré de beaucoup les marchandises anglaises: ce qui fournit un argument de plus pour l’Angleterre dans la balance des intérêts américains.

Ainsi le marchand américain est lié à l’Angleterre, non seulement par la nature de ses transactions, par le besoin du crédit qu’il y obtient, par le poids du crédit qu’il y a obtenu, mais encore par la loi qui lui impose irrésistiblement le goût du consommateur; ces liens sont si réels, et il en résulte des rapports commerciaux si constants entre les deux pays, que l’Amérique n’a d’échange véritable qu’avec l’Angleterre; en sorte que presque toutes les lettres de change que les Américains tirent sur ce continent sont payables à Londres.

Gardons-nous cependant, en considérant ainsi les Américains sous un seul point de vue, de les juger individuellement avec trop de sévérité; comme particuliers, on peut trouver en eux le germe de toutes les qualités sociales; mais comme peuple nouvellement constitué et formé d’éléments divers, leur caractère national n’est pas encore décidé. Ils restent Anglais, sans doute par d’anciennes habitudes, mais peut-être aussi parce qu’ils n’ont pas eu le temps d’être entièrement Américains. On a observé que leur climat n’était pas fait; leur caractère ne l’est pas davantage.

Que l’on considère ces cités populeuses d’Anglais, d’Allemands, de Hollandais, d’Irlandais, et aussi d’habitants indigènes; ces bourgades lointaines, si distantes les unes des autres; ces vastes contrées incultes, traversées plutôt qu’habitées par des hommes qui ne sont d’aucun pays; quel lien commun concevoir au milieu de toutes ces disparités. C’est un spectacle neuf pour le voyageur qui, partant d’une ville principale où l’état social est perfectionné, traverse successivement tous les degrés de civilisation et d’industrie qui vont toujours en s’affaiblissant, jusqu’à ce qu’il arrive en très-peu de jours à la cabane informe et grossière construite de troncs d’arbres nouvellement abattus. Un tel voyage est une sorte d’analyse pratique et vivante de l’origine des peuples et des Etats: on part de l’ensemble le plus composé pour arriver aux éléments les plus simples; à chaque journée on perd de vue quelques-unes de ces inventions que nos besoins, en se multipliant, ont rendues nécessaires; et il semble que l’on voyage en arrière dans l’histoire des progrès de l’esprit humain. Si un tel spectacle attache fortement l’imagination, si l’on se plaît à retrouver dans la succession de l’espace ce qui semble n’appartenir qu’à la succession des temps, il faut se résoudre à ne voir que très-peu de liens sociaux, nul caractère commun, parmi des hommes qui semblent si peu appartenir à la même association.

Dans plusieurs cantons, la mer et les bois en ont fait des pêcheurs ou des bûcherons; or, de tels hommes n’ont point, à proprement parler, de patrie, et leur morale sociale se réduit à bien peu de chose. On a dit depuis longtemps que l’homme est disciple de ce qui l’entoure, et cela est vrai: celui qui n’a autour de lui que des déserts, ne peut donc recevoir des leçons que de ce qu’il fait pour vivre. L’idée du besoin que les hommes ont les uns des autres n’existe pas en lui; et c’est uniquement en décomposant le métier qu’il exerce, qu’on trouve le principe de ses affections et de toute sa moralité.

Le bûcheron américain ne s’intéresse à rien; toute idée sensible est loin de lui: ces branches si élégamment jetées par la nature, un beau feuillage, une couleur vive qui anime une partie de bois, un vert plus fort qui en assombrit un autre, tout cela n’est rien; il n’a de souvenir à placer nulle part: c’est la quantité de coups de hache qu’il faut qu’il donne pour abattre un arbre, qui est son unique idée. Il n’a point planté; il n’en sait point les plaisirs. L’arbre qu’il planterait n’est bon à rien pour lui, car jamais il ne le verra assez fort pour qu’il puisse l’abattre: c’est détruire qui le fait vivre; on détruit partout: aussi tout lieu lui est bon; il ne tient pas au champ où il a placé son travail, parce que son travail n’est que de la fatigue, et qu’aucune idée douce n’y est jointe. Ce qui sort de ses mains ne passe point par toutes les croissances si attachantes pour le cultivateur; il ne suit pas la destinée de ses productions; il ne connaît pas le plaisir des nouveaux essais; et si en s’en allant il n’oublie pas sa hache, il ne laisse pas de regrets là ou il a vécu des années.

Le pêcheur américain reçoit de sa profession une âme à peu près aussi insouciante. Ses affections, son intérêt, sa vie, sont à côté de la société à laquelle on croit qu’il appartient. Ce serait un préjugé de penser qu’il est un membre fort utile; car il ne faut pas comparer ces pêcheurs-là à ceux d’Europe, et croire que c’est comme en Europe le moyen de former des matelots, de faire des hommes de mer adroits et robustes: en Amérique, j’en excepte les habitants de Nantuket qui pêchent la baleine, la pêche est un métier de paresseux. Deux lieues de la côte, quand ils n’ont pas de mauvais temps à craindre, un mille quand le temps est incertain, voilà le courage qu’ils montrent; et la ligne est le seul harpon qu’ils sachent manier: ainsi leur science n’est qu’une bien petite ruse; et leur action, qui consiste à avoir un bras pendant au bord d’un bateau, ressemble bien à de la fainéantise. Ils n’aiment aucun lieu; ils ne connaissent la terre que par une mauvaise maison qu’ils habitent; c’est la mer qui leur donne leur nourriture; aussi quelques morues de plus ou de moins déterminent leur patrie. Si le nombre leur paraît diminuer à tel endroit, ils s’en vont, et cherchent une autre patrie où il y ait quelques morues de plus. Lorsque quelques écrivains politiques ont dit que la pêche était une sorte d’agriculture, ils ont dit une chose qui a l’air brillant, mais qui n’a pas de vérité. Toutes les qualités, toutes les vertus qui sont attachées à l’agriculture, manquent à l’homme qui se livre à la pêche. L’agriculture produit un patriote dans la bonne acception de ce mot; la pêche ne sait faire que des cosmopolites.

Je viens de m’arrêter trop longtemps peut-être à tracer la peinture de ces mœurs; elle peut sembler étrangère à ce mémoire, et pourtant elle en complète l’objet, car j’avais à prouver que ce n’est pas seulement par les raisons d’origine, de langage et d’intérêt que les Américains se retrouvent si souvent Anglais. (Observation qui s’applique plus particulièrement aux habitants des villes.) En portant mes regards sur ces peuplades errantes dans les bois, sur le bord des mers et le long des rivières, mon observation générale se fortifiait à leur égard de cette indolence, de ce défaut de caractère à soi, qui rend cette classe d’Américains plus facile à recevoir et à conserver l’impression d’un caractère étranger. La dernière de ces causes doit sans doute s’affaiblir et même disparaître, lorsque la population toujours croissante aura pu, en fécondant tant de terres désertes, en rapprocher les habitants; quant aux autres causes, elles ont des racines si profondes, qu’il faudrait peut-être un établissement français en Amérique pour lutter contre leur ascendant avec quelque espoir de succès. Une telle vue politique n’est pas sans doute à négliger, mais elle n’appartient pas à l’objet de ce mémoire.

J’ai établi que les Américains sont Anglais et par leurs habitudes et par leurs besoins; je suis loin de vouloir en conclure que par leurs inclinations ils soient restés sujets de la Grande-Bretagne. Tout, il est vrai, les ramène vers l’Angleterre industrieuse, mais tout doit les éloigner de l’Angleterre mère-patrie. Ils peuvent vouloir dépendre de son commerce, dont ils se trouvent bien, sans consentir à dépendre de son autorité, dont ils se sont très-mal trouvés. Ils n’ont pas oublié ce que leur a coûté leur liberté, et ne seront pas assez irréfléchis pour consentir à la perdre et à se laisser entraîner par des ambitions individuelles. Ils n’ont plus, il est vrai, l’enthousiasme qui détruit; mais ils ont le bon sens qui conserve. Ils ne haïssent pas le gouvernement anglais; mais ce sera sans doute à condition qu’il ne voudra pas être le leur. Surtout ils n’ont garde de se haïr entre eux; ensemble ils ont combattu, ensemble ils profitent de la victoire. Partis, factions, haines, tout a disparu:141 en bons calculateurs ils ont trouvé que cela ne produisait rien de bon. Aussi personne ne reproche à son voisin ce qu’il est; chacun cherche à le tourner à son avantage: se sont des voyageurs arrivés à bon port, et qui croient au moins inutile de se demander sans cesse pourquoi l’on s’est embarqué et pourquoi l’on a suivi telle route.

Concluons. Pour parvenir à la preuve complète du fait que j’avais avancé sur les relations des Américains avec la Grande-Bretagne, il a fallu repousser les vraisemblances, écarter les analogies; donc, dans les sciences positives surtout, il importe, sous peine de graves erreurs, de se défendre de ce qui n’est que probable.

Ce fait lui-même bien connu pouvait conduire à de faux résultats; il portait à croire que l’indépendance des colonies était un bien pour les métropoles: mais en remontant à ses véritables causes, la conséquence s’est resserrée. Maintenant on n’est plus en droit d’y voir autre chose, si ce n’est que l’indépendance des Etats-Unis a été utile à l’Angleterre, et qu’elle le serait à tous les Etats du Continent qui, d’une part, offriraient les mêmes avantages à des colonies du même genre, et, de l’autre, seraient secondés par les mêmes fautes de leurs voisins.

Le développement des causes de ce fait a amené beaucoup de conséquences ultérieures.

En parcourant ces causes on a dû conclure successivement:

1°. Que les premières années qui suivent la paix décident du système commercial des Etats; et que s’ils ne savent pas saisir le moment pour la tourner à leur profit, elle se tourne presque inévitablement à leur plus grande perte.

2°. Que les habitudes commerciales sont plus difficiles à rompre qu’on ne pense, et que l’intérêt rapproche en un jour et souvent pour jamais ceux que les passions les plus ardentes avaient armés pendant plusieurs années consécutives:

3°. Que dans le calcul des rapports quelconques qui peuvent exister entre les hommes, l’identité de langage est une donnée des plus concluantes:

4°. Que la liberté et surtout l’égalité des cultes est une des plus fortes garanties de la tranquillité sociale; car là ou les consciences sont respectées, les autres droits ne peuvent manquer de l’être:

5°. Que l’esprit de commerce, qui rend l’homme tolérant par indifférence, tend aussi à le rendre personnel par avidité, et qu’un peuple surtout dont la morale a été ébranlée par de longues agitations, doit, par des institutions sages, être attiré vers l’agriculture; car le commerce tient toujours en effervescence les passions, et toujours l’agriculture les calme.

Enfin, qu’après une révolution qui a tout changé, il faut savoir renoncer à ses haines si l’on ne veut renoncer pour jamais à son bonheur.

APPENDIX II

There is a circumstance connected with the sketch of Mr. Canning which I am called upon to notice.

The original MS. – which has since then been but very slightly altered – was completed twenty-six years ago, and the greatest part in print not very long afterwards. Before, however, the whole had been sent to the press, I was called away on diplomatic duty, and left the proof-sheets in the hands of Mr. Colburn and the printer’s, Beaufort House; abandoning in my own mind the intention of ever publishing or completing the work. In fact, in the busy life of Spain it was forgotten. On my return to England, in 1848, I received a visit from Mr. Bell, then editor of the Atlas. He sat with me some time, but did not make to me any particular communication, and it was only some time afterwards that I conjectured the purport of his visit. I then by accident, it might have been in America, read his Life of Mr. Canning, and found it was undeniably based on my original sketch. Many anecdotes were in it that I had had from private sources of a particular description, some of which anecdotes I have now omitted. Whole passages were entirely the same in purport and almost in expression; in fact, there are parts, the one relating to the Treaty of Vienna and the partitions which then took place, for instance, which are almost verbally repeated. I did not think it worth while to take notice of this; I was rather glad than otherwise that the labour, which I had considered thrown away, as far as any object of my own was concerned, had been useful in the composition of an able work by another; and I only now mention the facts I have been relating, to clear myself from any charge of plagiarism which might otherwise be reasonably made against me. A copy of the old proofs I still retain.

H. L. B.M. R1. Separate, secret, and confidential. (In cypher.)Foreign Office, January 31st, 1826.

Sir,

In matters of commerce the fault of the Dutch is offering too little and asking too much. The French are with equal advantage content, so we clap on Dutch bottoms just 20 per cent. Chorus of English Custom House officers and French douaniers: “We clap on Dutch bottoms just 20 per cent.; Vous frapperez Falk avec 20 pour cent.”

I have no other commands from his Majesty to convey to your Excellency to-day.

I am, with great truth and respect, Sir, Your Excellency’sMost obedient humble servant,(Signed)George Canning.H. E. The Right Hon. Sir Charles Bagot, G.C.B., The Hague.2. SecretThe Hague, February 3rd, 1826.

Sir,

I sincerely hope that this circumstance will not be productive of any public inconvenience; but I am concerned to state that I do not possess any cypher by which I am enabled to decypher your despatch of the 31st of last month, which I received this morning; the only cypher belonging to this embassy is letter S.

I take the liberty of suggesting that it might be convenient at the present moment that I should be furnished with the cypher given to his Majesty’s ambassador at St. Petersburg, or at least with that of which his Majesty’s minister at Berlin may be in possession.

I have the honour to be, with the highest respect, Sir,Your most obedient humble servant,(Signed)Charles Bagot.The Right Hon. George Canning.3. Secret and separateForeign Office, February 6th, 1826.

In consequence of your despatch marked “Secret,” of the 3rd instant, I send your Excellency the cyphers and the decyphers I and U, both of which are in the possession of his Majesty’s ambassador at St. Petersburg and his Majesty’s minister at Berlin.

I regret the circumstance of your Excellency’s not having been furnished with the proper cyphers, as I was anxious that your Excellency should receive with as little delay as possible the impression which has been made upon his Majesty’s Government by the very opposite feelings and conduct which have been demonstrated by the governments of the Netherlands and France, in the late commercial negotiations with Great Britain.

I am, &c.,(Signed)George Canning.His Excellency The Right Hon. Sir C. Bagot.4. PrivateThe Hague, February 13th, 1826.

My dear Canning,

You have fretted me to fiddlestrings, and I have a great mind not to give you the satisfaction of ever knowing how completely your mystification of me has succeeded. It was more than you had a right to expect when you drew from me that solemn and official lamentation which I sent you of my inability to decypher his Majesty’s commands; but, as the devil would have it, your success did not end here. The post which brought me the decyphers arrived at eleven o’clock at night, when I had only time before I sent off the other messenger to read your grave regret at what had occurred and to acknowledge the receipt of the mail.

The next morning Ferney and I were up by cock-crow to make out “la maudite dépêche;” and it was not till after an hour of most indescribable anxiety that we were put “out of our fear” by finding what it really was, and that “you Pyramus” were not Pyramus, but only “Bottom the weaver.”

I could have slain you, but I got some fun myself, for I afterwards put the fair decypher into Douglas’ hands, who read it twice without moving a muscle, or to this hour discovering that it was not prose; and returning it to me, declared that it was “oddly worded;” but he had always had a feeling that the despatch must relate to discriminating duties.

C. Bagot.

1

Many of those works confound dates and names, and make the most absurd, as well as the most malignant, accusations; but here and there they relate facts which authentic documents have since confirmed, as well as anecdotes which I have heard contemporaries repeat, and of which I shall therefore take advantage.

2

“It is a terrible advantage to have done nothing; but one must not abuse it.”

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