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Язык: Английский
Год издания: 2017
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3

There seems to be some difficulty in ascertaining the date of M. de Talleyrand’s birth with exactitude. I have been told, on apparently the best authority, that he was born on the 7th of March, on the 1st of September, and on the 2nd of February. This last is the date I have selected, having reason upon the whole to believe it the correct one. With respect to the year there is no dispute.

4

The Countess de Talleyrand lived to 1809; and was very proud of the talents of her son, but regretting, it is said, the use he had made of them.

5

This gentleman had been menin to the Dauphin, son of Louis XV. He subsequently commanded a regiment in the Seven Years’ War, and rose to be lieutenant-general in the King’s armies. He bore an excellent character, but was never considered to have any ability.

6

This singular fact is mentioned by M. Mignet in a short and able memoir, which after M. de Talleyrand’s death he read to the French Academy.

7

“And who are you, my friend?” “I am your coachmaker, my lord.” “Ah! you are my coachmaker; and what do you want, my coachmaker?” “I want to be paid, my lord.” “Ah! you are my coachmaker, and you want to be paid; you shall be paid, my coachmaker.” “And when, my lord?” “You are very inquisitive!”

8

Sieyès, in a celebrated pamphlet published at this period.

9

Evêque d’Autun, archévêque de Bordeaux, Lally, Clermont-Tonnerre, Mounier, Sieyès, &c., &c.

10

“Our souls were then intoxicated by a gentle philanthropy, which induced us to seek passionately the means of being useful to humanity, and of rendering the condition of man more happy.”

11

“This man has made himself great by placing himself always by the side of the little, and aiding those who most needed him.”

12

“La motion du clergé lui a conquis cette place.” —Correspondance de Mirabeau et le Comte de la Marck.

13

The presidency was only for fifteen days; but the consideration in which this dignity was held may be estimated by the fact that Mirabeau, notwithstanding his utmost efforts, was unable to obtain it until the subsequent year.

14

“Each of the two nations should by this means form its standards, which it ought to preserve with the greatest care, so that if, at the end of several centuries, any variation in the sidereal year should be perceived, the standards might serve to ascertain its extent, and in this way to connect this important point in the system of the universe with a mighty epoch, such as that of the National Assembly. Perhaps, even we may be permitted to foresee in this co-operation of two nations, together interrogating nature to obtain from her an important solution, the principle of a political union brought about by the intervention of the sciences.”

15

“La popularité de M. de Lafayette qui s’était élevée si haut commençait à décliner de ce jour là (14 July): un mois plus tard, les cris ‘à bas Lafayette!’ avaient succédé aux cris de ‘Vive Lafayette!’” – (Comte de la Marck.)

16

“I should be inconsolable if the severity of our decrees as to the clergy should not produce as its result the salvation of the State.” – See Appendix.

17

“Saying is quite a different thing from doing: the preaching and the preacher must be considered apart.”

18

A defence has been set up for Mirabeau, viz., that the work, though written by him, was published without his knowledge by a bookseller’s wife, his mistress. But besides the utter improbability of this story, there is the fact that Mirabeau remained until his death on the best terms with the person who would thus have betrayed a most sacred trust and merited his bitterest contempt and indignation.

19

See Les Considérations sur la Révolution, by Madame de Staël.

20

See Appendix.

21

When M. Mercy, the Austrian ambassador, and for a long time the intermediate agent between the court and Mirabeau, left Paris, M. de Montmorin, the minister of foreign affairs, was, without the knowledge of his colleagues, admitted into the secret of the court’s engagements, and authorised to correspond with Mirabeau concerning their execution.

22

“I shall be what I have always been, the defender of the monarchical power, regulated by the laws; the apostle of liberty, guaranteed by the monarchical power.”

23

“The brief of the Pope arrived last Thursday. De Talleyrand-Périgord, the late Bishop of Autun, is suspended from all functions and excommunicated, if after forty days he has not repented.”

24

“The ministers, the royalists of the Assembly, were all left in ignorance of the King’s intentions, and exposed to great peril. Such was the situation, not only of the National Guards and their officers, but also of the most devoted of the King’s friends, the Duc de Brissac, commander of the Swiss Guards, and M. de Montmorin, who had unwittingly given a passport in the name of the Baroness de Korff.”

25

“Ce prince (Louis XVI.) dont on ne peut trop déplorer le manque de bonne foi dans cette occasion, lui donna les assurances si positives, si solennelles, qu’il crut pouvoir répondre sur sa tête que le roi ne partirait pas.” —Mémoires de Lafayette.

26

“The Duc d’Orléans is the vase into which people have thrown all the filth of the Revolution.”

27

M. de Rulhières, l’ancien secrétaire du baron de Breteuil à St. Pétersbourg, le confident du maréchal de Richelieu, le poëte de la duchesse d’Egmont, narrateur fort redouté de Catherine II., &c. &c.

28

March 9. Lord Grenville to Lord Gower.

29

He acted as secretary to the mission.

30

M. de Talleyrand amuses himself, M. de Chauvelin grumbles, and M. de Roveray bargains.

31

No zeal, sir.

32

“Sire, – I address to your Majesty a letter written the day before yesterday, and which I only received yesterday after mid-day. It is from the Bishop of Autun, who seems desirous to serve your Majesty. He had it conveyed to me that the King might make a trial of his zeal and influence, and indicate to him the points on which he could be employed.”

33

“18 septembre, Kensington Square.

“My Lord,

“J’ai l’honneur de vous informer que je suis arrivé en Angleterre il y a deux jours. Les rapports que j’ai eu l’avantage d’avoir avec vous pendant mon séjour à Londres m’en font un devoir.

“Je me reprocherais de ne pas m’en acquitter promptement et de ne pas offrir mes premiers hommages au ministre dont l’esprit m’a paru au niveau des grands événements de cette époque, et qui a toujours manifesté des vues si pures, et un amour éclairé de la vraie liberté.

“A mes premiers voyages j’étais chargé par le roi d’une mission à laquelle j’attachais le plus grand prix. Je voulais hâter le moment de la prospérité de la France, et par conséquent l’attacher, s’il était possible, à l’Angleterre.

“J’osais à peine, il est vrai, espérer tant de bonheur dans nos circonstances, mais je ne pouvais me résoudre à ne pas faire des efforts pour y parvenir.

“L’assurance que vos daignâtes nous donner de la neutralité de votre gouvernement à l’époque de la guerre me parut un présage très-heureux.

“Depuis ce moment tout est cruellement changé parmi nous, et quoique rien ne puisse jamais détacher mon cœur ni mes vœux de la France, et que mon espoir soit d’y retourner aussitôt que les lois y auront repris leur empire, je dois vous dire, mylord, et je tiens beaucoup à ce que vous sachiez que je n’ai absolument aucune espèce de mission en Angleterre, que j’y suis venu uniquement pour y chercher la paix et pour y jouir de la liberté au milieu de ses véritables amis.

“Si pourtant mylord Grenville désirait connaître ce que c’est que la France en ce moment, quels sont les différents partis qui l’agitent, et quel est le nouveau pouvoir exécutif provisoire, et enfin ce qu’il est permis de conjecturer des terribles et épouvantables événements dont j’ai été presque le témoin oculaire, je serais charmé de le lui apprendre et de trouver cette occasion de lui renouveler l’assurance des sentiments de respect avec lesquels je suis, mylord, votre très-humble, et très-obéissant serviteur,

“Talleyrand-Périgord.”

34

Déclaration de Monsieur de Talleyrand.

“Mon respect pour le conseil du roi, et ma confiance en sa justice m’engagent à lui présenter une déclaration personnelle plus détaillée que celle que je vois comme étranger présenter au magistrat.

“Je suis venu à Londres vers la fin de janvier 1792, chargé par le gouvernement français d’une mission auprès du gouvernement d’Angleterre. Cette mission avait pour objet, dans un moment où toute l’Europe paraissait se déclarer contre la France, d’engager le gouvernement d’Angleterre de ne point renoncer aux sentiments d’amitié et de bon voisinage qu’il avait montré constamment en faveur de la France pendant le cours de la Révolution. Le roi surtout, dont le vœux le plus ardent était le maintien d’une paix qui lui paraissait aussi utile à l’Europe en général qu’à la France en particulier, le roi attachait un grand prix à la neutralité et à l’amitié de l’Angleterre, et il avait chargé Monsieur de Montmorin qui conservait sa confiance, et Monsieur de Laporte, de me témoigner son désir à ce sujet. J’étais chargé de plus par les ministres du roi de faire au gouvernement d’Angleterre des propositions relatives à l’intérêt commercial des deux nations. La constitution n’avait pas permis au roi en me chargeant de ses ordres, de me revêtir d’un caractère public. Ce défaut de titre officiel me fut opposé par mylord Grenville comme un obstacle à toute conférence politique. Je demandai en conséquence mon rappel à Monsieur de Laporte, et je retournai en France. Un ministre plénipotentiaire fut envoyé quelque temps après; le roi me chargea d’en seconder les travaux, et en fit part à S. M. Britannique par une lettre particulière. Je suis resté attaché au devoir que le roi m’avait imposé jusqu’à l’époque du 10 août, 1792. J’étais alors à Paris où j’avais été appelé par le ministre des affaires étrangères. Après avoir été plus d’un mois sans pouvoir obtenir de passeport et être resté exposé pendant tout ce temps, et comme administrateur du département de Paris, et comme membre de l’Assemblée Constituante à tous les dangers qui peuvent menacer la vie et la liberté, j’ai pu enfin sortir de Paris vers le milieu de septembre, et je suis venu en Angleterre jouir de la paix et de la sûreté personnelle à l’abri d’une constitution protectrice de la liberté et de la propriété. J’y existe, comme je l’ai toujours été, étranger à toutes les discussions et à tous les intérêts de parti; et n’ayant pas plus à redouter devant les hommes justes la publicité d’une seule de mes opinions politiques que la connaissance d’une seule de mes actions. Outre les motifs de sûreté et de liberté qui m’ont ramené en Angleterre, il est une autre raison, très-légitime sans doute, c’est la suite de quelques affaires personnelles et la vente prochaine d’une bibliothèque assez considérable que j’avais à Paris, et que j’ai transportée à Londres.

“Je dois ajouter que devenu en quelque sorte étranger à la France, où je n’ai conservé d’autres rapports que ceux de mes affaires personnelles, et d’une ancienne amitié je ne puis me rapprocher de ma patrie que par les vœux ardents que je fais pour le rétablissement de sa liberté et de son bonheur.

“J’ai cru que dans des circonstances où la malveillance pouvait se servir de quelques préventions pour les faire tourner au profit d’inimitiés dues aux premières époques de notre Révolution, c’était remplir les vues du conseil du roi que de lui offrir dans une déclaration précise un exposé des motifs de mon séjour en Angleterre, et un garant assuré et irrévocable de mon respect pour la constitution et pour les lois.

“Talleyrand.

“1er janvier, 1793.”

35

“L’art de mettre des hommes à leur place est le premier de la science du gouvernement; mais celui de trouver la place des mécontents est à coup sûr le plus difficile; et présenter à leur imagination des lointains, des perspectives où puissent se prendre leurs pensées et leurs désirs, est, je crois, une des solutions de cette difficulté sociale.”

36

(XII.) Eclaircissements donnés par le citoyen Talleyrand à ses concitoyens.

37

See Appendix.

38

“After all that Sieyès has a very profound intellect.” “Profound! Hem! You mean perhaps —hollow.”

39

Bourrienne.

40

“Quand Roger Ducos et Sieyès portaient le titre de consuls, les trois membres de la commission consulaire étaient égaux, si non de fait, du moins en droit. Cambacérès et Lebrun les ayant remplacés, M. de Talleyrand, appelé dans le même moment à succéder à M. Reinhard au ministère des relations extérieures, fut reçu en audience particulière dans le cabinet du premier consul.

“‘Citoyen Consul,’ lui dit-il, ‘vous m’avez confié le ministère des relations extérieures, et je justifierai votre confiance; mais je dois vous déclarer dès à présent que je ne veux travailler qu’avec vous. Il n’y a point là de vaine fierté de ma part; je vous parle seulement dans l’intérêt de la France. Pour qu’elle soit bien gouvernée, pour qu’il y ait unité d’action, il faut que vous soyez le premier consul, et que le premier consul ait dans sa main tout ce qui tient directement à la politique, c’est-à-dire les ministères de l’intérieur et de la police, pour les affaires du dehors; ensuite les deux grands moyens d’exécution, la guerre et la marine. Il serait donc de toute convenance que les ministres de ces cinq départements travaillassent avec vous seul. L’administration de la justice et le bon ordre dans les finances tiennent sans doute à la politique par une foule de liens: mais ces liens sont moins sacrés. Si vous me permettez de le dire, général, j’ajouterai qu’il conviendrait de donner au deuxième consul, très-habile jurisconsulte, la haute main sur la justice, et au troisième consul, également bien versé dans la connaissance des lois financières, la haute main sur les finances. Cela les occupera, les amusera; et vous, général, ayant à votre disposition les parties vitales du gouvernement, vous arriverez au noble but que vous vous proposez – la régénération de la France.’”

“Qui ne reconnaît là le premier germe de l’archichancellerie et de l’architrésorerie de l’empire?” Bourrienne, Mémoires, vol. iii., pp. 324, 325.

41

See Napoleon’s Letter to King George III. before Marengo.

42

A notre Très-cher Fils, Charles Maurice Talleyrand.

“Nous avons été touché de joie quand nous avons appris l’ardent désir que vous avez de vous réconcilier avec nous et avec l’Eglise catholique. Dilatant donc à votre égard les entrailles de notre charité paternelle, nous vous dégageons par la plénitude de notre puissance du lien de toutes les excommunications. Nous vous imposons par suite de votre reconciliation avec nous et avec l’Eglise, des distributions d’aumônes pour le soulagement surtout des pauvres de l’église d’Autun que vous avez gouvernée. Nous vous accordons le pouvoir de porter l’habit séculier, et de gérer toutes les affaires civiles, soit qu’il vous plaise de demeurer dans la charge que vous exercez maintenant, soit que vous passiez à d’autres auxquelles votre gouvernement pourrait vous appeler.”

43

Fouché, not then in office, was also consulted.

44

It is even remarked, that a few days previous, the Duc Dalberg had been informed that there was no jealousy of the émigrés at that place. – See M. de Rovigo, vol. ii., and Letter of the Duc Dalberg to M. de Talleyrand, 13th November, 1823.

45

There were two “procès-verbaux,” or accounts taken of this trial. The one published in the Moniteur, which cites the laws in virtue of which the prince was condemned, and the pieces that were brought forward in proof of the accusation. This is evidently an afterthought: there was not time to write it at the spot and on the scene. The other cites nothing but the decree of the 29th Ventôse, and the answers of the prince, after a deliberation on which he is ordered to immediate execution; this is genuine. The laws by which he is condemned are left in blank.

46

“Bonaparte seul, mal informé par ce que la police avait de plus vil, et n’écoutant que sa fureur, se porta à cet excès sans consulter. Il fit enlever le prince avec l’intention de le tuer. Il est connu que sous votre ministère vous n’avez cessé de modérer les passions de Bonaparte.” —Letter of Duc Dalberg, May 13, 1823.

47

The houses of the upper classes had oaken floors, called parquets: the houses of the lower classes had brick floors.

48

“Was re-making the bed of the Bourbons.”

49

See Mémoires sur Talleyrand, read in the Academy by M. Mignet, May 11, 1839.

50

The term applied to persons detained in France at the rupture of the peace of Amiens.

51

Mémoires de Rovigo.

52

Mémoires de Rovigo, vol. iii. p. 116.

53

With regard to his habits in this respect, it may not be amiss to refer to the American correspondence: State Papers and Public Documents of the United States, vol. iii. pp. 473-479.

54

A note written by M. Izquierdo, Spanish ambassador to the Court of France, and dated 24th of March, 1808, is exceedingly curious respecting these particulars.

55

“Le prince était instruit dans le plus grand détail de ce qui s’était passé à Bayonne, et il m’en parut indigné: ‘Les victoires,’ me disait-il, ‘ne suffisent pas pour effacer de pareils traits, parce qu’il y a là je ne sais quoi de vil; de la tromperie, de la tricherie! Je ne peux pas dire ce qui en arrivera, mais vous verrez que cela ne lui sera pardonné par personne.’ Le duc Decrès m’a plus d’une fois assuré que l’Empereur avait reproché en sa présence à M. de Talleyrand de lui avoir conseillé tout ce qui s’était fait à Bayonne, sans que celui-ci eût cherché à s’en défendre. Cela m’a toujours étonné. D’abord, il suffit de connaître un peu M. de Talleyrand pour être bien sûr que, si au fond il a été d’avis de déposséder du trône d’Espagne les princes de la maison de Bourbon, il n’a certainement pas indiqué les moyens qu’on a employés. Ensuite, lorsqu’il m’en a parlé, c’était avec une sorte de colère qu’il n’éprouve qu’en présence des événements qui le remuent fortement.”

56

“Il me fallait 800,000 hommes, et je les ai.” —Mémoires de Fouché, vol. ii. p. 113.

57

Mémoires de Rovigo, vol. vi. p. 66.

58

“Une mauvaise paix ne peut nous devenir aussi funeste que la continuation d’une guerre qui ne peut plus nous être favorable.” —Mémoires de Rovigo, vol. vi. p. 229.

59

“‘Jamais,’ dit-il au dignitaire qui le lui insinuait, ‘jamais je ne donnerai la main à la perte d’un homme qui m’a longtemps servi.’” —Mémoires de Rovigo, vol. vi. p. 298.

60

M. Thiers gives the account of such a scene as we have just described, but fixes it in 1809; nothing is omitted, not even the position of M. de Talleyrand and his hat; and in this account M. Thiers makes Napoleon accuse Talleyrand of the murder of the Duc d’Enghien.

I cannot but believe that M. Thiers’s authority has been incorrect. Count Molé could not be mistaken as to dates and facts, for he was present at the scene I have related, and stated to me all the details, as I have given them, without touching on the Duc d’Enghien, which he certainly would have spoken of had Napoleon himself done so. The Emperor’s reproaches were, according to Count Molé, entirely confined to what he considered were M. de Talleyrand’s intrigues at that particular time – intrigues which were not, however, then further advanced than in clearing away the obstacles which might interfere with his defection, if Napoleon was ultimately defeated.

61

“Eh bien! voilà donc la fin de tout ceci. N’est-ce pas aussi votre opinion? Ma foi! c’est perdre une partie à beau jeu. Voyez un peu où mène la sottise de quelques ignorants qui exercent avec persévérance une influence de chaque jour. Pardieu! l’Empereur est bien à plaindre, et on ne le plaindra pas, parce que son obstination à garder son entourage n’a pas de motif raisonnable; ce n’est que de la faiblesse qui ne se comprend pas dans un homme tel que lui. Voyez, monsieur, quelle chute dans l’histoire! Donner son nom à des aventures au lieu de le donner à son siècle! Quand je pense à cela je ne puis m’empêcher d’en gémir. Maintenant quel parti prendre? Il ne convient pas à tout le monde de se laisser engloutir sous les ruines de cet édifice. Allons, nous verrons ce qui arrivera!

“L’Empereur, au lieu de me dire des injures, aurait mieux fait de juger ceux qui lui inspiraient des préventions; il aurait vu que des amis comme ceux-là sont plus à craindre que des ennemis. Que dirait-il d’un autre s’il s’était laissé mettre dans cet état?” —Mémoires du Duc de Rovigo, cités par M. Thiers.

62

“Le lendemain, 12 avril, on se mit en marche pour aller au-devant de Monsieur. Le temps était admirable; c’était un de ces premiers jours du printemps, ravissants sous la température de Paris, où le soleil brille de tout son éclat, et ne distribue qu’une chaleur douce aux germes encore tendres qui sourdissent de toutes parts. Quelques fleurs déjà entr’ouvertes, un vert tendre qui commençait à poindre sur les arbres, le chant des oiseaux printaniers, l’air de joie répandu sur les figures, et le vieux refrain du bon Henri qui marquait la marche, avaient signalé cette entrée comme la fête de l’Espérance. Il y régnait peu d’ordre, mais on y répandait des larmes. Dès qu’on vit paraître le prince, M. de Talleyrand alla à sa rencontre, et en s’appuyant sur le cheval du prince, avec la grâce nonchalante qu’autorise la faiblesse de ses jambes, il lui débita un compliment en quatre lignes, frappé au coin d’une sensibilité exquise. Le prince, qui, de toutes parts se sentait pressé par des Français, était trop ému pour pouvoir répondre; il dit, d’une voix étouffée par les sanglots: ‘Monsieur de Talleyrand, Messieurs, je vous remercie; je suis trop heureux. Marchons, marchons, je suis trop heureux!’

“Nous avons entendu depuis, le même prince répondre avec de la présence d’esprit et du bonheur aux harangues qu’on lui faisait, mais, pour ceux qui l’ont vu et qui l’ont entendu à son entrée à Paris, il ne fut jamais aussi éloquent que ce jour-là. Le cortège se mit en marche pour Notre-Dame, suivant l’antique usage d’aller porter à Dieu, dans la première église de Paris, les hommages solennels des Français pour chaque événement heureux. La garde nationale formait le fond du cortège, mais il se composait aussi d’officiers russes, prussiens, autrichiens, espagnols, portugais, à la tête desquels le prince apparaissait comme un ange de paix descendu au milieu de la grande famille européenne. Depuis la Barrière de Bondy jusqu’au Parvis Notre-Dame, il n’y avait pas une fenêtre qui ne fût garnie de figures rayonnantes de joie. Le peuple, répandu dans les rues, poursuivait le prince de ses applaudissements et de ses cris. A peine pouvait-il avancer au milieu de l’ivresse générale, et il répondit à quelqu’un qui voulait écarter de si douces entraves: ‘Laissez, Monsieur, laissez, j’arriverai toujours trop tôt.’

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