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Incandescence
Incandescence

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Incandescence

Язык: Французский
Год издания: 2019
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Envy fit glisser sa veste de ses épaules et Tabatha regarda d'un air choqué le bandage tâché de sang qui enveloppait le bras de son amie. L'épisode où elle et Envy étaient retenues en otage par Raven et son gang de suceurs de sangs resurgit dans son esprit, mais elle se força à bloquer cette désagréable vision.

— L'un de vous peut-il aller chercher le kit des premiers secours ? demanda Tabatha, qui regarda Envy pour être sûre qu'elle n'était blessée qu'à l'épaule.

— J'y vais, répondit Devon en allant dans la salle de bain attenante de Warren.

— Que s'est-il passé ? s'enquit Tabatha en défaisant le bandage de son amie et en découvrant l'endroit où la balle avait éraflé son bras.

— On m'a tiré dessus, grondé dessus, j'ai failli être griffée et presque semé une explosion, dit Envy avec un grand sourire, mais son sourire s'évanouit dès qu'elle remarqua l'expression sur le visage de son amie. Je vais bien, je te le promets, s'empressa-t-elle d'ajouter.

Ignorant Envy, Tabatha fusilla Devon du regard quand il revint dans la pièce.

— Où étais-tu passé quand Envy s'est fait tirer dessus ? Elle ne put réprimer ce reproche. C'est ma meilleure amie et tu es censé prendre soin d'elle !

Trevor rit intérieurement, ravi que quelqu'un d'autre que lui décide enfin de passer un savon plus que nécessaire à Devon.

— Je me battais pour nos vies, dit Devon pour sa défense. Je ne pouvais pas l'atteindre, mais Winnie l'Ourson ici présent l'a sortie de là.

— C'est après que Hello Kitty l'ait laissée s'éloigner », acheva Trevor en essayant de retenir un large sourire de lui monter ses lèvres à la pensée que Devon puisse encore croire qu'il était un ours-garou... si seulement Devon connaissait la vérité sur ce qu'il était vraiment.

Son envie irrépressible de sourire s'envola lorsqu'il reposa le regard sur Envy. Si Devon connaissait la vérité, alors Envy la connaîtrait aussi, et il était fatigué d'être pris en flagrant délit de mensonge par la jeune femme.

Tabatha et Envy échangèrent toutes deux un regard résigné et Envy prononça silencieusement un « Aide-moi », sachant que Tabby comprendrait aussitôt cet appel à l'aide muet.

« Eh Trevor, tu peux me ramener chez moi ? demanda Tabatha, qui essayait de sortir Trevor de la pièce avant que Devon ne lui refasse le portrait... ou avant de voir Envy exploser.

Trevor soupira et enfonça ses mains dans ses poches.

— Bien sûr, laisse-moi le temps de sortir et de démarrer la voiture. »

Une fois que Trevor soit parti d'un air maussade, Envy adressa à Tabby un regard empli de soulagement.

« Merci !

Tabatha sourit.

— Ne me remercie pas, parce que maintenant vous m'en devez une, tous les deux.

— Je te donnerai tout ce que j'ai ! s'exclama Devon avec un grand sourire.

— Et est-ce que cela inclue Envy ? insista Tabatha, ses yeux pétillants.

— Pas même une chance, répondit Devon avec un clin d’œil.

Tabatha fit une moue déçue.

— Bon, alors c'est beaucoup moins drôle. »

Envy gloussa quand Tabatha quitta la pièce en se pavanant avec ostentation et en affectant de claquer la porte avec colère au passage.

Chapitre 2

« Pose-moi par terre, espèce de suceur de sang psychopathe ! hurla Alicia en griffant le dos de Damon, jetée sur son épaule.

Au moment où elle avait compris qu'ils ne se dirigeaient pas vers le Night Light, elle avait voulu l'arrêter... mais de toute évidence, vouloir et passer à l'action étaient deux choses différentes.

— Je veux voir Micah !

— Michael m'a demandé de te ramener ici et c'est ici que tu resteras, déclara Damon d'un ton sans réplique alors qu'il traversait tranquillement la chambre d'Alicia.

Il la jeta sur le lit et grimaça lorsqu'elle le gratifia de longues griffures dans le dos. En grondant il ajouta :

— Je ne pense pas que ton mec sera si déçu que ça si tu tardes un peu à rejoindre le côté... de son lit.

Alicia s'impatienta et tenta de s'échapper du lit mais Damon fut immédiatement au-dessus d'elle, une main fermement posée sur chaque épaule. Damon baissa les yeux sur la jeune femme, tentant de la faire ployer sous son influence vampirique, avant d'éclater finalement :

— Merde, reste là, j'ai dit !

— Je ne suis pas un chien, je suis un chat, espèce de...

L'esprit d'Alicia se vida soudain l'espace d'une seconde lorsqu'elle le fixa du regard, en observant la façon dont ses cheveux tombaient en cascade autour de ce visage si parfait. Elle sentit une pointe de désir se réveiller au creux de son ventre. Baissant les yeux sur ses lèvres, elle suivit sa tactique habituelle pour ne plus avoir envie de l'embrasser... elle opta pour l'agressivité.

— Tu n'es pas mon chef !

Alicia le frappa à la poitrine mais regretta aussitôt son geste lorsque Damon plissa les yeux sous la douleur et se baissa un peu plus sur elle.

— On ne t'a jamais donné de fessée quand tu étais petite ? grogna Damon qui commençait à transpirer.

Il s'écarta de la jeune femme pour s'étendre sur le dos à côté d'elle.

— Tu aimerais bien, rétorqua Alicia d'un air renfrogné, qui se demandait comment il se faisait qu'il l'ait portée à travers toute la ville comme un homme de Neandertal, et qu'à présent il semblait sur le point de s'évanouir parce qu'elle l'avait frappé.

— Est-ce que tu te sens bien ? demanda-t-elle, soudain préoccupée, sans pour autant souhaiter se sentir coupable pour sa petite vengeance.

Damon ouvrit les yeux pour se retrouver nez à nez avec un stupide ourson en peluche. Il plissa ses yeux couleur d'améthyste en lisant le nom sur le collier qu'il portait... « Micah »... pitoyablement prévisible.

— Je suis simplement bien… et toi ? répondit-il en se hissant en position assise, curieux de savoir pourquoi il se compliquait la vie à se laisser impliquer dans des histoires humaines... surtout avec des humaines : ils n'apportaient que des tracas.

Se remettant debout, il se dirigea vers la porte avec l'espoir de ne pas avoir fait quelque chose d'aussi nul que de s'évanouir.

— Si tu essaies de quitter cette maison avant le retour de Michael, je vais te faire manger cet ours en peluche. »

Alicia fixa la porte d'un air assassin jusqu'à ce qu'il ait disparu, puis haussa un sourcil devant son ours en peluche innocent.

« D'accord, je sais bien ce que j'ai fait… mais toi, qu'as-tu fais pour le mettre en rogne ? »

Elle leva les yeux au ciel et tendit la main vers la lampe pour l'allumer. Damon s'était tellement hâté de la jeter sur le lit qu'ils n'avaient même pas pris le temps d'allumer la lumière. Elle allait s'emparer de l'ours en peluche quand elle se figea sur place, quelque chose attirant son attention sur le lit. Là où Damon était étendu quelques instants plus tôt, il y avait une trace de sang toute fraîche. Elle tendit la main vers la tâche et s'apprêtait à la toucher quand elle finit par la retirer.

Se levant du lit, Alicia sortit sur le balcon et s'avança vers les autres portes-fenêtres donnant sur la chambre de Damon. Ce qu'elle y vit alors lui déchira le cœur.

Damon claqua la porte de sa chambre et déchira sa chemise noire avant de la jeter à travers la pièce. Plusieurs balles qui s'étaient retrouvées prises dans la chemise heurtèrent le sol et les murs pendant le processus. Son corps les avait systématiquement rejetées de sa chair en un effort pour se guérir lui-même. Il inspira profondément avant de baisser les yeux sur les parties perforées et sanglantes de son corps, saisi de dégoût et de douleur. C'était les balles qui continuaient d'être éjectées qui empêchaient ses blessures de se refermer.

Voyant qu'une balle était à demi fichée dans sa poitrine, il en extrada le reste. Il s'agrippa à la colonne du lit si fort de son autre main que le bois commença à se fendiller et à craquer. S'il n'avait pas bu le sang de ce loup-garou un peu plus tôt, il serait déjà à genoux en train de hurler au meurtre à cette heure. En fait, il ne serait peut-être même pas sorti de cette demeure.

Le sang d'un être surnaturel possédait bien plus de force et d'énergie qu'un sang humain, mais il était évident que s'il voulait guérir plus vite, il lui faudrait trouver bien plus de sang. Personne ne l'avait jamais reconnu pour sa patience.

Avec un grognement, Damon laissa glisser d'entre ses doigts la balle qu'il venait de retirer et se dirigea vers le placard pour en sortir une autre chemise. Tout ce qu'il y trouva fut quelques chandails… il en retira un de couleur noire de son cintre et l'enfila avant de se diriger vers les portes du balcon.

Alicia avait mis sa main sur sa bouche, pour éviter au cri qui montait en elle de jaillir, quand elle découvrit toutes les blessures sur la poitrine de Damon. Certaines de ses blessures par balle continuaient de saigner et d'autres sortaient de sa chair toutes seules. Pas étonnant qu'il ait grimacé de douleur quand elle l'avait frappé. Elle sentit un éclair de douleur traverser sa propre poitrine. Comment avait-elle pu se montrer si cruelle ?

Elle commença d'ouvrir la porte mais se figea lorsque Damon se retourna et sortit un pull du placard avant de l'enfiler sans cérémonie. Elle eut vraiment envie de pleurer quand elle aperçut son dos ensanglanté, qui était en bien plus piteux état que son torse. Combien de fois l'avait-elle frappé sur le dos avant qu'ils n'arrivent jusqu'à sa chambre ? Alicia sentit ses genoux se dérober sous elle à cette pensée.

Quand il s'approcha des portes-fenêtres, elle glissa rapidement sur le côté et pivota, s'adossant au mur de briques entre les deux portes vitrées. Portant la main à sa propre poitrine qui, elle, ne portait aucune blessure, elle retint son souffle et pria pour qu'il ne sorte pas sur le balcon pour la surprendre à l'espionner.

Elle passa de la panique à la souffrance... puis à la colère et à la confusion. Damon lui avait menti au manoir du loup-garou… tout ce sang n'avait jamais été que le sien. Pourquoi ferait-il une chose pareille ? Pourquoi la protégerait-il pour ensuite ne pas lui dire qu'il était blessé ? Il aurait pu se faire tuer... et dans quel but ? Pour la sauver ?

Alicia écarquilla les yeux lorsque les portes du balcon s'ouvrirent tout à coup, et Damon bondit sur la rambarde massive de la terrasse qui donnait sur la rue en bas. Il s'y tint en équilibre mais, avant de prendre la tangente, il sentit sa présence derrière lui. Il pouvait percevoir toutes ces émotions émanant de l'aura de la jeune femme et poussa un soupir... il se sentait fatigué, blessé et guère désireux de se battre avec elle cette nuit.

« Michael a effacé leurs souvenirs concernant ta présence au domaine cette nuit. Si tu retournes voir Micah avant qu'ils ne t'aient appelée... tu vas détruire tout ce qu'il a fait pour t'aider. Si tu ne restes pas ici pour moi… fais-le au moins pour Michael. »

Sur ces mots, Damon se laissa tomber du balcon et atterrit sur la pelouse en-dessous.

Alicia laissa échapper un hoquet de stupeur et se rua vers la rampe de pierre, baissant les yeux sur sa silhouette qui se laissait chuter au hasard sur la terre ferme. Elle écarquilla les yeux puis s'agrippa à la rambarde en réalisant soudain que ce saut à l'aveuglette de Damon ne l'était pas autant qu'elle le pensait. Il tendit les bras, ce qui laissait penser qu'il attirait à lui les ténèbres environnantes, s'en revêtant comme d'une cape... puis il disparut avant de toucher le sol.

Alicia le chercha dans la pénombre, prête à saisir le moment où elle le distinguerait, mais il n'y avait plus rien à voir... pas même un bruit de pas. Elle se sentait désolée pour lui et pour la douleur qu'il s'était infligée en son nom, ce soir.

Elle referma ses bras autour de son corps, se sentant soudain plus seule que ce qu'elle avait prévu et regrettant désespérément son départ. Elle ressentait le besoin de lui dire à quel point elle était désolée... elle voulait le remercier et le frapper fort encore pour ne pas lui avoir parlé de ses blessures. Où allait-il ainsi ? Que faisaient les vampires lorsqu'ils étaient blessés ?

Il désirait qu'elle reste et fasse ce que Michael lui avait demandé. Avec un soupir, elle décida d'obéir pour une fois... mais elle ne le ferait pas pour Michael.

En s'éloignant du balcon, Alicia retourna dans sa chambre et s'assit sur le lit. Elle fixa le téléphone quelques instants, se demandant ce qu'elle ferait s'il se mettait à sonner. Devrait-elle répondre ? Et si ce n'était pas Michael ? Et s'il s'agissait de Warren ou de Quinn appelant Michael et qu'elle décrochait ?

Damon avait raison... elle leur devait suffisamment à tous deux pour faire au moins l'effort de patienter jusqu'au matin avant de prendre la moindre décision ou de faire quelque chose qu'elle n'était pas censée faire. Elle se souvint du ton employé par Michael en ordonnant à Damon de la ramener chez eux. Personne n'avait souhaité sa présence ici cette nuit, excepté Damon, peut-être... autre raison pour laquelle elle était reconnaissante envers ce dernier.

Pour faire passer le temps, elle se leva et revêtit une chemise de nuit légère. Repoussant les couvertures sur le lit, elle s'allongea et essaya de dormir. Elle ne tarda pas à avoir chaud même en ayant laissé ouvertes les portes du balcon qui laissaient entrer la brise fraîche de la nuit. Pendant presque une heure entière, elle se tourna et se retourna dans le lit avant d'essuyer son front moite de transpiration de la main.

Sa peau était plus chaude qu'elle n'aurait dû l'être alors elle rejeta les couvertures en une nouvelle tentative pour se rafraîchir. Frustrée, elle arrangea les couvertures de façon à en faire un grand oreiller pour son corps puis roula sur le côté, avant de le serrer contre elle et de lever une jambe par-dessus. Elle commença à se frotter contre l'amas de couvertures, appréciant la sensation naissante entre ses cuisses, puis l'étreignit encore plus fort.

Alicia ouvrit soudain les yeux, reconnaissant dans ces sensations les symptômes d'un état bien particulier. Elle avait lu sur le sujet et même vue l'une de ses amies à l'école traverser cette phase.

« Non… murmura-t-elle, paniquant à cette simple pensée. Par pitié, faites que je ne sois pas en chaleur. »

*****

Damon se précipita dans les ténèbres, à travers la ville, se dirigeant vers les plus sombres cloaques à la recherche de quelque chose ou quelqu'un pour apaiser sa soif de meurtre. Il tenta de ne pas penser à Alicia mais il lui semblait qu'à chaque minute passée en sa compagnie, il l'avait de plus en plus dans la peau. Ce qu'il y avait de plus étrange là-dedans... c'était qu'il aimait qu'elle soit là.

Il avait construit toute sa vie autour d'un sentiment de détachement et d'indifférence totale pour tout... ou pour quelqu'un. Il s'était également enorgueilli de s'être fait une règle de prendre ce qu'il voulait. Il la voulait, elle, et aussi qu'elle cesse de tenter le diable. Quand il s'était laissé tomber du balcon, il avait prié secrètement qu'elle soit assez intelligente pour ne pas le suivre. Par chance, la jeune femme commençait à en connaître un rayon sur l'auto-préservation.

Il avait enfin atteint son but : une zone délabrée de Los Angeles. Damon resta caché dans l'ombre du trottoir, un sourire malicieux aux lèvres quand il vit passer devant lui les voitures de police et aussitôt se cacher tous les promeneurs nocturnes. Dès que les flics étaient hors de vue, la lie de la société sortait de sa cachette et retournait à ses occupations habituelles.

Damon se moqua de deux femmes légèrement vêtues et continua de marcher lorsqu'elles tentèrent de l'aguicher. Peut-être que quelques semaines plus tôt, il les aurait vaguement regardées, mais maintenant... il ne voulait rien avoir à faire avec le sexe opposé. La simple idée de boire à la gorge de l'une de ces créatures lui donnait une légère nausée.

Tournant à un angle de rue, Damon remarqua deux voyous devant lui, qui regardaient dans sa direction alors qu'il se rapprochait. Maintenant, c'était bien plus qu'il ne demandait.

« Comment ça va ? l'aborda l'un des deux hommes, d'une voix grave.

Il avait les mains enfoncées dans les poches de son manteau, se préparant à effectuer un trafic de drogues.

Lorsqu'il entrevit le regard sauvage de l'homme à qui il venait de parler, il décida de laisser tomber, s'imaginant que cet inconnu avait déjà acheté sa came ailleurs.

Damon ne répondit pas et continua à marcher. Il savait ce qui allait se passer et il avait déjà hâte que ça se produise. Ces deux types étaient probablement des rois dans cette rue, avec leurs muscles bombés et leurs yeux sombres. Lui parvint l'odeur du sang séché sur leurs vêtements et il vit sans peine les phalanges couturées habituelles chez les brutes. Ouais, ils étaient sûrement des légendes de leur propre point de vue.

— Eh, le héla le deuxième voyou, mon ami t'a posé une question.

— Et mon silence aurait dû lui faire comprendre que je ne suis pas d'humeur à répondre, l'avertit Damon avant de tourner la tête vers eux.

Il leur fit un sourire diabolique, ses crocs luisant dans la faible lumière des réverbères, et c'est alors qu'ils virent ses iris rouge sang.

— Toutefois, un dîner aux chandelles avec vous deux me paraît tentant. »

Damon fondit aussitôt sur ses cibles, s'emparant du premier pour le drainer de son sang en moins d'une minute. Il transpira sous la douleur quand de nouvelles balles se remirent très vite à sortir de son corps et à tomber au sol en un bruit clinquant et sonore. Rejetant la tête en arrière, il éclata de rire avant de lâcher le corps de sa victime, qui s'affala à ses pieds.

L'écho des pas du second homme occupé à détaler attira son attention et Damon courut après lui, se nimbant une fois encore de l'ombre de la nuit pour ne pas être visible. La douleur et l'adrénaline avaient atteint leur maximum.

Il rejoignit l'imposant loubard et le poursuivit quelques instants, savourant l'exquis parfum de terreur qu'il exhalait. Lorsque l'homme se mit à ralentir sa course, Damon se contenta de glousser du sein de l'ombre, ce qui eut pour effet de pousser le malheureux à accélérer son allure. Oui, c'était ça qu'il lui fallait... débarrasser le monde d'un ou de deux humains répugnants, tout en prenant le sang dont il avait besoin pour guérir.

Se lassant rapidement de la chasse, Damon rattrapa l'homme et l'attira dans une ruelle. Les efforts de sa proie pour lutter étaient vaillants pour ne pas dire plus, mais face à la puissance supérieure de Damon... l'issue était inévitable.

Finalement, la lutte de l'homme pour sa vie cessa, et Damon le laissa tomber sur le bitume crasseux. Pendant que ce dernier se débattait, de petits sachets de poudre blanche étaient tombés de ses poches, suivi d'un gros paquet de billets et d'un revolver. Damon s'agenouilla à côté du corps et, en utilisant un coin de la chemise du mort, nettoya son visage de la plus infime preuve avant de s'emparer de l'argent pour le ranger dans sa poche arrière, puis de partir.

En atteignant l'issue de la ruelle, Damon enfonça ses mains sans ses poches et se mit à longer le trottoir, comme oublieux de l'univers tout entier. Maintenant que son besoin de tuer et de se nourrir était en partie satisfait, il pouvait choisir sa prochaine victime avec un meilleur goût.

Misery regarda toute la scène entre le vampire et les deux humains qu'il avait pris pour victimes. Elle désirait l'approcher mais était bien trop faible pour cela. En dépit de cela, elle se contenta de la peur qui émanait des deux humains quand le vampire les saigna à mort. Elle s'était délecté de leurs morts.

Sa rencontre avec Kane plus tôt dans la soirée l'avait contrainte à employer toute l'énergie qu'elle avait emmagasinée depuis qu'elle son évasion de la chambre sous le cimetière. Quand elle avait combiné sa puissance au sang de Kane, cela l'avait presque entièrement consumé. Créer des failles dans les murs dimensionnels de ce monde était une entreprise fastidieuse qui requérait bien plus d'énergie qu'elle n'en avait pour le moment. Elle pouvait sentir les battements de cœur du Mal au sein de cette zone de Los Angeles, et savait qu'elle avait réveillé quelques faibles démons qui sommeillaient là.

Elle avait besoin d'être plus forte afin de réduire l'épaisseur de ces murs, assez pour que les démons de l'autre côté le sentent et prennent l'avantage. Si ces démons avaient assez de puissance... ils pourraient achever de se frayer un passage de l'autre côté et la rejoindre dans ce monde-ci.

Alors que sa démonstration n'avait pas été suffisante pour atteindre son but, le Mal dans cette ville continuait de croître, et il s'écoulerait peu de temps avant qu'elle ne puisse enfin élever sa puissance jusqu'au niveau visé. Une fois ce niveau atteint... elle essaierait à nouveau d'affaiblir les murs de cette dimension. L'aura de ce vampire n'était pas aussi savoureuse que celle de Kane, mais la ressemblance et le potentiel de ce rituel de sang était incontestablement présent.

Ce vampire... bien qu'il trahissait un côté sadique qui plaisait à Misery… sa puissance était complètement différente de celle de Kane. Elle savait déjà comment exploiter la véritable énergie de Kane, mais plus elle avait regardé dans l'âme de celui-ci, plus elle y avait lu la dangereuse vérité. Le pouvoir que ce dernier possédait ne pouvait être libéré qu'en protégeant une personne qu'il aimait. C'était un pouvoir sans valeur puisque que la créature avait supprimé une telle émotion.

Après avoir étudié le vampire quelques instants encore, Misery décida qu'il valait mieux qu'il demeure dénué de tout sentiment d'amour, parce que s'il puisait un jour dans une telle émotion… son pouvoir serait sans limites.

Damon pouvait sentir l'odeur des vampires sans âme tout autour de lui, et au fond des ruelles plus sombres. L'idée de débarrasser la ville d'une poignée d'entre eux lui traversa fugitivement l'esprit, mais il décida qu'il avait déjà fait sa bonne action du jour. S'ils voulaient s'abreuver du sang de la lie de l'humanité, qui était-il pour les en empêcher ? Ce n'était pas comme s'il ne venait pas de les imiter. Alors qu'il continuait de marcher, d'autres balles glissèrent de sa chemise et tombèrent au sol en tintant sur le trottoir, tels de vieux souvenirs oubliés.

Les petits poils sur le dos de Damon se dressèrent tout à coup et il arrêta sa progression, regardant d'un côté puis de l'autre... il était observé. Tournant la tête en arrière, il plissa les yeux en décelant une silhouette informe qui rôdait sur le toit de l'immeuble qu'il longeait.

Reculant dans l'obscurité, Damon s'y dissimula, détestant le manque d'intimité de cette ville avec toutes ces fichues espèces surnaturelles qui se baladaient partout. Avant de venir ici, il n'avait jamais croisé de métamorphe ou d'ange déchu. Dans son pays, les métamorphes avaient été massacrés au cours des âges sombres, et s'étaient montrés assez intelligents pour ne pas y retourner. Il n'avait jamais réalisé à quel point il était du genre territorial pendant son séjour dans un pays qu'il avait maintenu propre de tout intrus.

Il n'avait jamais été du genre à parcourir le monde comme Kane ou Michael… pas quand il s'était tellement amusé là où il s'était trouvé. Mais ce n'était pas un métamorphe qui était sur le toit... c'était un ange déchu, et pas un de ceux qu'il avait vu à l'église. Il devait sûrement être celui qui s'était enfui.

*****

Zachary poussa un soupir de soulagement lorsque le dernier des journalistes finit par se lasser et quitta la susdite « scène de crime ». Il retourna son attention sur les pompiers couverts de suie et grimaça avec apathie. Pauvres gars, ils n'avaient pas la moindre chance de garder cet incendie sous contrôle, même s'ils semblaient soulagés de constater qu'il ne se soit pas répandu au-delà des limites du domaine d'Anthony Valachi. Zachary sourit en voyant ce qu'il avait attendu.

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