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Si Tu Pouvais Lire Dans Mes Pensées - Un Roman De Nicholas Turner
Si Tu Pouvais Lire Dans Mes Pensées - Un Roman De Nicholas Turner

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Si Tu Pouvais Lire Dans Mes Pensées - Un Roman De Nicholas Turner

Язык: Французский
Год издания: 2020
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Elle regarda son sac à main.

- Monsieur Turner, ma fille n’a que neuf ans. Elle est soit seule soit avec des étrangers qui lui veulent du mal. Elle a peur, elle est seule et perdue, et j’ai peur pour elle.

Une larme roula sur sa joue.

- Je vous paierais ce que vous voulez. S’il vous plaît, aidez-moi à retrouver ma fille.

Tandis que Nicholas lui tendait une boite de mouchoirs par-dessus le bureau, il repensa à sa petite visiteuse de ce matin.

- Avez-vous une photographie de votre fille ?

- Bien sûr.

Elle ouvrit son sac à main, en sortit une photo et la tendit par-dessus le bureau.

- Elle a été prise il y a deux semaines quand Karen et moi étions au parc.

La photographie montrait un gros plan d’une petite fille assise sur une balançoire, regardant l’appareil photo par-dessus son épaule droite. Elle était blonde comme sa mère, avec des yeux verts. Elle était très jolie, avec un visage presque elfique. Elle ne ressemblait en rien à la fillette qui était dans le bureau, et il en fut soulagé. Il ne pouvait pas l’expliquer, mais il espérait que le soulagement ne s’était pas vu sur son visage. À l’heure actuelle, il devait se concentrer sur l’affaire et pas sur ses hallucinations.

- Je peux la garder ?

Meredith acquiesça.

- Ça veut dire que vous allez m’aider, monsieur Turner ?

- Probablement, mais j’ai plusieurs questions, et nous allons devoir discuter de mes tarifs.

- L’argent ne devrait pas être un problème. Je ne suis pas vraiment riche, mais je pourrais payer une somme raisonnable.

Nicholas hocha la tête et sortir un carnet et un stylo.

- Dites m’en plus sur le père de votre fille.

- Mon mari est décédé il y a cinq ans. Et ma fille s’appelle Karen, Monsieur Turner.

Il sourit.

- Karen, c’est ça. Que portait-elle quand elle a disparu ?

- Un jean, un T-shirt blanc et des Reeboks roses. Et une veste bleue, aussi.

Il prit des notes.

- À quelle heure a-t-elle disparu ?

- Entre trois heures et trois heures et demi samedi après-midi.

- Étiez-vous chez vous ou au travail ?

- Je suis une artiste modérément accomplie et je travaille chez moi.

- Quel genre d’artiste ?

- Je peins et je suis engagée par des agences pour fournir des illustrations pour des publicités. Je peins aussi des portraits pour des clients, et je peins différents sujets pour mon propre plaisir.

- Rencontrez-vous vos clients chez vous ou autre part ?

- Les deux.

- Alors je vais avoir besoin d’une liste de vos clients qui remonte à au moins un an.

- Pourquoi avez-vous besoin de cela ?

- À cette heure, Madame Richardson, tout le monde est suspect. Votre fille a pu être enlevée par l’un de vos clients, actuel ou passé, soit pour de l’argent soit pour d’autres raisons.

- Vous insinuez que l’un de mes clients pourrait être un pédophile ?

- Je ne sais pas. C’est une possibilité, car le monde est rempli de gens malades. Je comprends que la probabilité que le kidnappeur soit l’un de vos clients est mince, mais je ne peux pas écarter cette possibilité. Cela inclura des questions très intrusives, pour vous et pour les personnes que vous connaissez de manière professionnelle ou privée. Il n’y a tout simplement pas d’autre moyen d’enquêter sur une affaire comme celle-ci. Je préfère écraser quelques orteils plutôt que de voir cette enfant blessée. J’espère que vous comprenez, car je ne peux pas enquêter d’une autre manière.

Elle y réfléchit pendant un moment.

- Vous avez raison, bien sûr. Je vous transmettrais la liste cet après-midi. Excusez-moi, Monsieur Turner. Je ne pense pas de manière cohérente en ce moment.

Nicholas lui sourit.

- Vous tenez mieux que la plupart de mes clients, Madame Richardson. J’apprécie votre force, car cela me sera d’une grande aide.

Il regarda ses notes.

- Bon, on retourne aux questions. Vous avez un petit ami ?

- Non. Ça fait longtemps que je n’ai pas eu de rendez-vous galant, près d’un an. Les hommes ont tendance à se désintéresser quand ils découvrent que j’ai un enfant.

- Pas tous. Et vos liens sociaux ? Des amis, des connaissances ?

- J’ai deux amies proches. Elles me soutiennent énormément. À part elles, je ne fréquente personne. Je n’ai pas le temps. Être mère célibataire est plus épuisant que la plupart des gens ne le pensent.

- Je comprends. Je lirai les rapports de police plus tard, bien sûr, mais est-ce qu’un de vos voisins a remarqué quelque chose quand votre fille a disparu ?

- Non, rien. Notre voisinage est très calme. La plupart vivent ici depuis des années et la police patrouille assez régulièrement dans la zone.

Nicholas consulta ses notes.

- Bien, ce sont toutes les questions que j’ai pour le moment.

Il ouvrit un tiroir du bureau et en sortit des papiers.

- C’est un contrat standard pour mes services. Je facture deux cent cinquante dollars la journée plus les dépenses. Une fois que j’ai pris l’affaire, j’enquête moi-même, et je vous fais un compte-rendu quand j’ai quelque chose à rapporter. Je ne tolère pas que mes clients interfèrent dans mon enquête. J’ai déjà mis fin à des contrats à cause de cela, car dans les affaires d’enfants comme celle-ci, je m’emploie à toujours faire passer les intérêts de l’enfant en premier. Ça ne rend pas toujours le client très content, car je m’en fiche de qui je gêne ou de qui j’énerve. Bien sûr, si cela ne convient pas au client, ils peuvent me renvoyer, et je soumets alors une facture pour le temps que j’ai passé sur l’affaire. J’exige aussi une procuration de la part du client, qui me donne le pouvoir de prendre des décisions pour la protection de l’enfant. Je le fais pour la même raison, car parfois certaines décisions peuvent être difficiles à prendre pour des parents. Cela me donne aussi le droit de prendre des décisions pour des prestations médicales si l’enfant en a besoin. Cela est nécessaire parce que les affaires bougent vite et que l’enfant peut malheureusement être blessé.

Ses pensées dérivèrent vers sa dernière affaire.

- Cela arrive plus souvent que je ne le voudrais. C’est l’une des caractéristiques les plus troublante de mon travail.

Il fit une pause.

- Cette procuration me donne essentiellement la garde temporaire de Karen, Madame Richardson, jusqu’à la résolution de l’affaire. Cela signifie que la police devra m’inclure dans toutes les facettes de l’enquête. Parfois, la police n’aime pas ce qu’ils appellent l’ingérence du détective privé. Avec ce document, peut-être qu’ils n’aimeront pas la situation, mais ils n’auront pas le choix. Vous avez des questions ?

Meredith lut le contrat et la procuration, puis le regarda.

- Vous êtes sérieux dans votre travail, n’est-ce pas ?

Il hocha la tête.

- Extrêmement sérieux. Je pense que les enfants sont la chose la plus précieuse au monde et je place toujours leurs intérêts en premier.

Elle le regarda dans les yeux et se sentit rassurée et convaincue.

- Monsieur Turner, si vous remplissez les blancs sur ces papiers, je signe tout de suite.

Il pouvait sentir son regard sur elle tandis qu’il écrivait, et se demanda s’il aimait ça. Il aurait aimé avoir une meilleure apparence que celle-ci, car il avait l’impression de ressembler à un vagabond des rues. Sa nouvelle cliente était une femme forte et intelligente... et cela le fit penser à Jane. Mais d’une bonne manière.

Une fois que Meredith eut signé les papiers, il lui donna des copies et la raccompagna à la porte.

- Je vais me nettoyer un peu, Madame Richardson, puis je viendrais chez vous. Je vais avoir besoin de la liste de vos clients et je veux aussi parler à Marcus. Mais je vais commencer dès maintenant à chercher Karen.

- Je vais vous la préparer, Monsieur Turner. Et la police s’est installée chez moi, donc vous devriez pouvoir leur parler quand vous arriverez.

Elle se retourna et le regarda depuis l’encadrement de la porte.

- S’il vous plaît, trouvez-la. Elle représente tout pour moi.

- Je vais faire de mon mieux. Je vous le promets.

Elle se tourna pour partir.

- Une dernière question, Madame Richardson. Êtes-vous venue seule ?

Elle le regarda bizarrement.

- Oui, pourquoi ?

Il secoua la tête.

- Pour rien. On se voit cet après-midi.

Elle acquiesça et partit, et Nicholas referma la porte du bureau derrière elle.

Tandis qu’il se dirigeait vers la salle de bain pour se laver, il se prit à penser à sa petite visiteuse du matin. C’était étrange que quelque chose l’ait réveillé juste à temps pour rencontrer Meredith. S’il n’avait pas été éveillé, il ne l’aurait peut-être jamais entendue frapper à la porte. Avait-il vraiment vu une enfant dans son bureau ou est-ce qu’il délirait définitivement ?

Il décida de ne pas s’en soucier.

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