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La Rage Des Coeurs
La Rage Des Coeurs

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La Rage Des Coeurs

Язык: Французский
Год издания: 2020
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Kyoko était en train de résister à l’attraction envers la forme ressemblant à une apparition se tenant devant elle. Elle pouvait l’entendre murmurer des enchantements et elle pouvait ressentir cette étrange sensation prenant naissance dans sa poitrine. C’était douloureux… et pourtant… elle avait l’impression que ça allait éclater. Pas dans la douleur… c’était un sentiment d’amour. Elle était encore suffisamment lucide pour ressentir simultanément de la peur.

Elle tenta de reculer alors qu’il se rapprochait et c’est à cet instant qu’elle comprit que c’était exactement ce qu’il était en train de faire.

Ce démon mal intentionné était en train de lui jeter un sort… et à présent il était trop tard. Kyoko cligna lentement des yeux. Elle se sentit submergée par ce sentiment d’être amoureuse. Elle ferait n’importe quoi pour cette personne mais elle ignorait encore de qui il s’agissait. Qui était-il, celui qu’elle aimait si fort que c’en était douloureux ?

Elle sentit le sol bouger sous ses pieds et elle commença à sombrer dans le vide alors même que l’époustouflant démon était finalement à quelques millimètres. Ses lèvres soyeuses effleurèrent les siennes et son monde devint noir.

*****

Hyakuhei regarda dans le miroir et fut le témoin de l'envoûtement de Kyoko. Il sut que lorsqu’elle reviendrait à elle, la personne lui faisant face serait celle qu’elle aimerait. Il y eut une faible lueur dans ses yeux, une lueur écarlate, alors qu’il ouvrait un portail sous la sphère-bouclier dans laquelle elle était emprisonnée et commença à la tirer à lui.

– Oui, viens à moi. Je suis celui que tu aimes réellement.

Ses pensées perdirent leur définition et il eut le sentiment qu’elle était en train, au final, de venir à lui.

– Comme il se doit, murmura-t-il.

Yuuhi regarda Hyakuhei sans la moindre trace d’émotion sur son jeune et pâle visage.

– Elle ne viendra pas, car Toya l’arrêtera.

Hyakuhei regarda intensément le garçon avant de se tourner à nouveau vers le miroir.

*****

Toya se tenait au dessus de la sphère-bouclier qui le séparait de Kyoko. Alors que tout son corps tremblait, tant de peur que de colère, il rassembla ses pouvoirs de gardien et les laissa irriguer les dagues jumelles.

– Tu ne pourras pas la séparer de moi !

Ses yeux passèrent instantanément à une couleur argent fondu alors que ses pouvoirs faisaient surface, envoyant une onde de choc autour de lui, qui fit flotter furieusement ses vêtements et ses cheveux autour de lui. Alors qu’il maintenait les dagues jumelles ensembles, les lames croisées devinrent bleu vif alors que le Tenshi embrassait les lèvres de Kyoko.

Le démon leva les yeux au moment même ou Toya effectuait sa descente . En un éclair, la barrière-bouclier disparut et les lames entrèrent en contact avec le Tenshi, le tuant instantanément.

Toya tendit les bras vers le bas et attrapa Kyoko par la taille, l’élevant hors du vide qui s’était formé sous elle. Il sauta pour éviter d’être aspiré par le vide au moment même ou l’immense démon contre lequel Suki et Shinbe étaient en train de se battre, s’attaquait à nouveau à lui.

Voyant Kyoko inconsciente, et ignorant ce que le démon ailé lui avait fait, Toya vit rouge. Levant sa dague de feu avec un grondement furieux, il sentit la chaleur monter dans son sang de gardien et il y laissa libre cours à l’approche des démons, les explosant en mille morceaux.

*****

Yuuhi prit le miroir des âmes des mains d’Hyakuhei qui, déçu, avait détourné le regard.

La voix d’Hyakuhei demeura calme.

– Peu importe, le sort ne durera encore que deux heures puisque le Tenshi a été détruit.

Il n’y avait aucun regret, car il aurait encore plein d’opportunités et il finirait par capturer la prêtresse. Il ouvrit la paume, laissant voir de petits fragments de cristal qui finirait par l’amener jusqu’à sa portée.

– Elle viendra à moi.

Déclara-t-il d’un ton de séducteur alors que Yuuhi regarda à nouveau vers le miroir.

*****

Toya était si bouleversé qu’il ne remarqua pas la disparition des nuages sombres et que le soleil brillait à nouveau de ses derniers rayons du jour. Il ramena Kyoko plus près afin que sa tête puisse reposer sur sa cuisse alors qu’il s’agenouillait. Il ne pouvait voir aucune blessure mais le fait qu’elle ait perdu connaissance l’effrayait au plus haut point. Il ne prêta aucune attention aux autres qui se rassemblaient nombreux autour de lui.

Kamui s’agenouilla auprès de Toya.

– Est-ce qu’elle va bien ?

Il baissa les yeux vers Kyoko avec un tremblement dans la voix.

– J’étais censé la protéger. murmura-t-il en tendant la main pour lui toucher la joue du bout des doigts.

– Kyoko, je t’en prie, réveilles-toi… pour moi… allez… Pourquoi ne te réveilles-tu pas ?

L’émotion dans la voix de Kamui trahissait son sentiment de culpabilité pour ne pas avoir su la sauver. Shinbe fut celui qui répondit.

– J’ai reconnu le charmant démon qui se trouvait avec elle. J’ai étudié ses secrets il y a quelques temps déjà. C’est un Tenshi. C’est très faible physiquement et cela peut être détruit avec facilité. Son véritable pouvoir réside en la capacité de jeter des sorts d’enchantement amoureux trompeurs.

Sa question suivante fut pour Toya.

– Il ne l’a pas embrassée, si ?

Toya fit oui de la tête, se rappelant l’éclair de jalousie qui l’avait parcouru lorsque la belle créature masculine avait osé embrasser Kyoko.

Shinbe soupira et plaqua la main sur ses yeux avant d’écarter les doigts pour voir à travers.

– Alors on risque d’avoir un problème à son réveil.

Toya sentit son ventre se nouer à l’idée que Kyoko puisse avoir souffert d’une manière ou d’une autre.

– Shinbe, qu’est-ce qui ne va pas ? Quel genre de sort cet espèce de salaud lui a-t-il jeté ? Il n’y a-t-il aucun moyen de l’aider ? Un antidote ou quelque chose ? demanda-t-il calmement, sans jamais la quitter des yeux de crainte qu’elle ne cesse de respirer.

Il ne s’était jamais sentit si engourdi de toute sa longue vie sans âge.

– Eh bien, le Tenshi a placé sur elle un envoûtement amoureux lorsqu’il l’a embrassée. C’est tout ce dont je suis sûr. Il avait sans doute l’intention de l’amener à Hyakuhei lorsqu’ils ont commencé leur descente dans ce trou noir qui venait de s’ouvrir. Cependant, tu as tué le démon alors l'envoûtement ne devrait plus durer très longtemps.

Shinbe regarda Toya d’un air inquiet, espérant que ses recherches avaient été correctes… pour leur salut à tous. Toya fronça les sourcils alors qu’il se glissait un peu plus loin avant de se mettre debout. Son cœur se mit brutalement à accélérer lorsqu’il demanda,

– Quel sorte de sort est cet enchantement amoureux et pourquoi donc Hyakuhei aurait-il besoin que Kyoko soit sous son influence ?

Puis il compris alors les intentions d’Hyakuhei. Ses poings se serrèrent alors que ses yeux s’élargirent pour se rétrécir aussitôt.

– Maudit soit ce salaud ! Je vais le tuer !

Il s’assit brutalement sur le sol près de Kyoko.

– Et bien, que va-t-il se passer lorsqu’elle reprendra conscience, maintenant qu’Hyakuhei n’est plus là ?

Toya tentait de dissimuler sa fureur à la pensée du désir d’Hyakuhei pour Kyoko.

Shinbe se pencha au dessus d’elle.

– On va le savoir.

Il tapota doucement sur la joue de Kyoko.

– Kyoko, ma puce. Réveilles-toi.

Il sourit lorsque ses paupières commencèrent à bouger. Suki s’assit près de lui en attendant que Kyoko puisse reprendre ses esprits pour voir si elle allait bien.

La vision de Kyoko était floue lorsqu’elle ouvrit les yeux. Sa poitrine était douloureuse. Elle leva la main, la plaçant sur son cœur et elle serra les paupières pendant une seconde. Puis, elle entendit Shinbe.

– Kyoko, ça va ?

Shinbe se pencha au dessus d’elle, à présent elle pouvait le voir de plus en plus clairement alors qu’elle levait les yeux vers lui. Kyoko le dévisagea un seul instant, sentant chaque nerfs de son corps reprendre vie. Mon Dieu, que Shinbe était beau avec sa longue chevelure bleu nuit se balançant autour de son visage parfait. Ses yeux ressemblaient à des cristaux d’améthyste alors qu’il la regardait.

– Je vais bien.

Kyoko se redressa pour se mettre en position assise et enroula ses bras autour de son cou ne souhaitant qu’être plus proche de lui.

– Oh, Shinbe, je t’aime tellement.

Le regard de Shinbe fut traversé d’éclairs de joie pure alors que Kyoko se pressait contre lui. Oubliant que tout le monde regardait, il lui rendit son sourire et lui demanda,

– Kyoko, ma chérie, tu voudras porter mon enfant ?

Kyoko sourit,

– J’adorerais faire ça.

Elle attendit alors que Shinbe s’avançait, le regard améthyste fixé sur ses lèvres. C’est à peu près à cet instant que l’arme de Suki retomba sur la tête de Shinbe, l’étourdissant. Il poussa une exclamation de douleur en perdant connaissance.

Kyoko fronça les sourcils en voyant Shinbe s’étaler à ses côtés. Légèrement perdue, elle se retourna pour regarder Suki qui redéposait son arme au sol avec un air goguenard.

– Aaah, Suki,

Kyoko rampa vers elle, souriant sensuellement pendant tout le temps que son déplacement dura. Tendant les mains, elle caressa la joue de Suki.

– Tu es si belle.

Les yeux exorbités, Suki s’éloigna en rampant pour tenter d’échapper à Kyoko mais cette dernière la suivait en rampant, souriant encore. Toya était assis là, trop sonné pour faire quoi que ce soit. Il se contentait de regarder Kyoko poursuivre Suki avec un air énamouré.

– Toya, tu veux bien la rappeler ?

Il semblait au ton de sa voix que Suki était plus effrayée par Kyoko qu’elle ne l’avait jamais été par aucun démon, même en pleine bataille.

Toya fit un grand sourire alors qu’il allongea le bras et attrapa Kyoko par derrière, enveloppant ses mains autour de sa taille et l’arrachant à Suki, la déposant sur ses cuisses. Il souriait à Suki jusqu’à ce Kyoko se retourne, se mettant à califourchon sur lui. Son monde s’écroula lorsque Kyoko se mit à soutenir son regard. L’amour qui brillait dans ses yeux émeraude et qui lui semblait destiné lui fit avoir mal aux poumons et au cœur, comme si quelqu’un avait donné un coups de pied dedans.

Toya ne pouvait respirer. C’était ce regard dont il avait rêvé et qu’il avait voulu recevoir depuis si longtemps. A présent, elle était là, en train de le regarder dans les yeux. Kyoko… était éprise de lui.

– Toya… murmura-t-elle doucement,

– Je t’en prie, embrasse-moi.

Avant même qu’il ne puisse accéder à cette demande formulée d’une voix doucereuse, Kyoko s’était penchée vers lui, enlaçant son cou de ses bras. Elle murmura ces mots,

– Je t’aime, juste avant de coller ses lèvres sur les siennes.

Toya ressentit une décharge de plaisir traverser son corps comme si il venait juste de mourir et de revenir à la vie. Lorsqu’elle lui ouvrit ses lèvres, il ne put s’empêcher d’enfoncer la langue très loin, lui donnant un baiser inoubliable, explorant chaque recoin qu’il avait tant désirer trouver. Il aspira son souffle chaud lorsque son baiser tenta de prendre le dessus sur le sien. Ses bras autour d’elle les rapprochaient un peu plus alors qu’il se sentit subitement possessif. Sa petite main était arrivée jusqu’à ses cheveux, elle les tenait entre ses doigts, le retenant captif.

Shinbe reprit conscience. S’asseyant, il suivit des yeux les regards sidérés de Kamui et Suki. Lorsqu’il se retourna pour regarder, sa mâchoire manqua de se décrocher. Ils avaient l’air de deux amants complètement fous l’un de l’autre qui ignorent qu’on les regarde. Shinbe s’étira pour attraper le bras de Suki, le secouant pour attirer son attention même si ses yeux étaient encore verrouillés sur le couple.

Suki tourna légèrement la tête pour lui faire savoir qu’elle avait sentit la pression sur son bras mais son regard demeurait fixé sur Toya et Kyoko. Ni l’un ni l’autre ne pouvait croire ce qu’il voyait.

Shinbe tenta de faire disparaître cette vision en secouant la tête afin d’éliminer les pensées impures qui menaçaient de prendre le dessus. Faisant appel à son bon sens, il se pencha vers Suki.

– Ne crois-tu pas que nous devrions l’arrêter avant que ça n’aille trop loin ? murmura-t-il, se sentant véritablement tel un voyeur.

– Je veux dire, une fois que le sort sera brisé et que Kyoko sera revenue à la normale, elle sera fâchée si elle n’est plus intacte.

Shinbe savait que Suki comprendrait le double sens. Suki rougit en le regardant.

– Ouais, je suis simplement heureuse qu’il l’ait arrêtée avant qu’elle ne me fasse ça.

Elle souriait. Shinbe leva un sourcil, se demandant ce qu’il avait bien pu rater.

Kamui qui avait été le témoin silencieux, pétrifié par l’étonnement, entendit la remarque de Suki. Il ne pouvait s’en empêcher… la pensée de Kyoko verrouillant ses lèvres sur celles de Suki ainsi lui provoqua un fou rire qu’il tenta de maîtriser, en vain.

Shinbe et Suki ricanèrent lorsque Kamui se mit à rire mais alors Suki regarda à nouveau vers Toya, voyant que son corps commençait déjà à se mouvoir en mode séduction contre celui de Kyoko. Elle sut qu’il fallait intervenir d’une façon ou d’une autre.

Toya était au paradis, recevant de ce baiser tout ce qu’il pouvait. Il l’embrassa encore plus profondément alors que la passion en lui se mettait à brûler. Le besoin de posséder Kyoko physiquement consumait son sang de gardien de l’intérieur. Il émit un grondement sourd alors que sa main agrippait l’arrière de sa tête. Ses doigts écartés dans sa chevelure, il l’attirait à lui afin d’approfondir l’exigeant baiser.

La façon dont elle était assise sur lui avec ses jambes de chaque côté, il pouvait sentir la chaleur contre son besoin émergent. Toya mit son autre bras plus bas dans son dos alors qu’il se frottait un peu plus fort contre elle. La sensation lui faisait perdre le contrôle. Il n’avait plus conscience de rien à part de son besoin d’avoir tout d’elle. Le parfum stimulant du désir qui émanait d’elle lui fit savoir qu’elle était prête à être sienne… pour toujours. Tout ce dondon il avait besoin c’était être en elle… profondément en elle.

Shinbe et Suki prirent conscience que ça avait assez duré et ils pouvaient voir que ni l’un ni l’autre n’avait plus le contrôle de la situation. Shinbe se mit debout et Suki se leva à ses côtés, leurs sourires avaient maintenant disparu. Tous deux avaient trop peur pour approcher. Ce n’était plus du tout drôle.

– Toya, s’il te plaît, arrête tout de suite. Rappelle-toi… Kyoko est envoûtée et elle ne sait pas ce qu’elle fait. Toya ! héla Shinbe, en espérant qu’il n’était pas trop tard.

Il recula précipitamment lorsque la tête de Toya se redressa brusquement. Les yeux de Toya étaient devenus argenté puis teintés de rouge lorsqu’il s’était mis à grogner, un avertissement pour qu’ils reculent.

Shinbe fit un pas pour se placer devant Suki dans un geste protecteur.

– Ce n’est pas Toya, grinça-t-il en serrant son bâton si fort que ses phalanges devinrent blêmes.

Il avait besoin de trouver un moyen de ramener Toya à la réalité avant que les choses n’aillent trop loin.

– Je ne crains pas la part démoniaque de Toya, Kamui fronça les sourcils et avança vers eux avec la ferme intention d’arracher Kyoko à son frère. Il fut stoppé net lorsque Suki lui attrapa un bras et Shinbe, l’autre.

– Non, Kamui ! s’écrièrent-ils à l'unisson.

Le cœur de Suki battait rapidement à cause de la crainte concernant ses deux amis.

– Maudit soient Hyakuhei et ses sortilèges !

Elle tenta à nouveau de lui faire comprendre.

– Toya, elle te détestera si tu la prends alors qu’elle ignore ce qu’elle est en train de faire. Je t’en prie, essaye de reprendre le contrôle.

Son ton se durcit.

– Tu dois la lâcher.

Le regard enragé de Toya se tourna vers Suki comme ses paroles l’atteignaient à travers la brume de désir et pénétraient dans son subconscient. La dangereuse couleur s’effaça de ses yeux qui redevinrent comme de l’or liquide. Avec réticence, il tourna à nouveau son attention vers Kyoko, le cœur brisé. Il avait failli perdre à nouveau le contrôle lorsqu’elle s’était assise en frottant plus fort la chaleur insoutenable contre sa statuesque érection.

Les yeux de Kyoko étaient comme recouverts d’un voile de passion sans chaînes et il pouvait respirer l’odeur de son désir. Le regard de Toya s’adoucit car il comprenait. Elle attendait qu’il lui fasse l’amour. Elle le voulait autant qu’il la voulait. C’était tout ce qu’il pouvait faire pour ne pas se saisir d’elle et l’emporter. Mais avec toute la volonté qui lui restait, il comprenait la vérité des paroles de Suki. Kyoko le détesterait. Il l’avait déjà embrassée contre son gré, et à présent, ceci ?

Toya la repoussa délicatement en la faisant descendre de ses cuisses et se mit debout; fermant les yeux pour ne pas voir le regard de femme rejetée qu’elle lui adressait à cet instant. Kyoko ne comprenait pas pourquoi il la quittait. Elle tendit la main pour attraper son tee-shirt, elle voulait qu’il reste. Elle avait l’impression que son monde allait s’écrouler si il s’en allait.

– Toya, je t’en prie, je t’aime.

Ses yeux s’embuèrent lorsqu’elle tenta de le forcer à la regarder. Elle murmura d’une voix imprégnée de confusion,

– Ne me quitte pas.

Toya s’était figé sur place, incapable de s’arracher à sa main. Il tenta de se rappeler qu’elle aurait dit ces même paroles à Hyakuhei si il n’avait brisé la barrière avant qu’elle ne disparaisse dans ce trou noir. Ses griffes creusèrent des sillons sanglants dans ses propres paumes et il tenta de se concentrer sur la douleur pour stabiliser sa volonté. Suki arriva derrière Kyoko et se mit à la tenir, regardant Toya.

– Peut-être devrais-tu t’en aller pendant un moment jusqu’à ce que l'envoûtement soit levé et que vous soyez tous deux à nouveau maîtres de vous-mêmes.

Elle fit un signe de tête en direction des arbres, espérant que pour une fois, il l’écouterait.

Toya baissa la tête… sa sombre chevelure cachant à peine le désir dans son regard aux yeux de ceux qui regardaient. Mon Dieu, il voulait la faire sienne, la marquer ici et maintenant…

Mais Suki avait raison, Kyoko n’était pas elle même, là, tout de suite. Elle ne pourrait que le détester plus tard et ce n’était pas ce qu’il souhaitait. Il serra les dents pour mieux se contenir. Si il devait jamais posséder Kyoko, il ne ferait pas machine arrière. Elle serait à lui… pour la vie.

Suki sursauta en voyant l’expression sur le visage de Toya lorsqu’il finit par relever la tête pour regarder Kyoko. C’était une expression de profonde compréhension avec une trace d’appétit contrôlé… l’argent de ses yeux était assorti aux mèches argentées de sa chevelure ébène.

Il fit un pas en avant, il n’avait d’yeux que pour Kyoko comme il se penchait, l’embrassant tendrement sur les lèvres avant de murmurer ces paroles,

– Je suis désolé.

tout contre elles.

Puis, avec tout le self-control dont il était capable, il se détourna d’elle et disparut dans la forêt.

Suki poussa un soupir alors que Kyoko se mettait à pleurer. Son petit corps tremblait alors qu’elle gémissait. Elle plaça la main sur l’épaule de Kyoko et regarda Shinbe, ne sachant pas quoi faire. Sa propre lèvre inférieure trembla lorsqu’elle remarque que Shinbe leur donnait le dos et que ses épaules semblaient tendues.

Kamui était également devenu très silencieux, il ne trouvait plus ça drôle. Il y avait bien trop de vérité sous la surface de cette situation et cela lui brisait le cœur.

*****

Kyou inspira l’air qui seulement un instant auparavant portait encore la puanteur du rejeton de son ennemi. L’odeur avait rapidement changé alors que le soleil revenait et il pouvait sentir la prêtresse. Son parfum avait flotté jusqu’à lui, porté par la brise mais il pouvait également détecter l’odeur distincte de ses peurs. En suivant l’odeur aigre-douce, il se mit à la chercher. Il ne souhaitait pas que qui que ce soit la bouleverse et il ne savait pourquoi, l’idée qu’elle puisse être en train de pleurer fit resurgir sa colère. Qu’avait-il bien pu lui arriver pour que les larmes naissent dans ses yeux d’émeraude ? Son visage calme ne montrait aucune émotion mais son instinct protecteur avait refait surface alors qu’il volait en direction de l’odeur émise par Kyoko.

Toya n’était pas arrivé loin lorsqu’il sentit quelqu’un qui approchait. Il émit un grincement de colère… son sentiment de malaise augmentait.

L’odeur de Kyoko semblait peu à peu se rapprocher. Il était résolu et calme alors qu’il passait au dessus de lui, se déplaçant en direction de Kyoko.

Avec un grondement, Toya fit demi-tour et se rua vers le lieu ou il avait laissé Kyoko et les autres.

En l’espace de quelques secondes, Kyou était arrivé et il regardait le groupe depuis des hauteurs masquant sa présence. La femme-enfant était à genoux en train de pleurer alors que la tueuse de démons posait la main sur son épaule pour tenter de la réconforter. Shinbe et Kamui semblaient calmes et demeuraient immobiles, se contentant de les surveiller à distance.

Il pouvait sentir l’odeur persistante de Toya mais il ne le voyait nulle part. Il pouvait également sentir l’odeur du désir de Toya encore ancré lourdement dans l’air.

Sûrement, son imbécile de frère n’avait pas tenté de faire du mal à la fille. Kyou souhaita en silence que Kyoko lève les yeux vers lui, projetant la pensée vers son esprit alors qu’il la regardait calmement, ne laissant paraître aucune émotion. Son cœur se mit à battre plus vite lorsqu’elle leva vers lui son visage baigné de larmes.

Kyou regarda froidement ceux qui se tenaient auprès d’elle. Tous les regards se tournèrent vers lui alors que sa voix descendait des airs.

– Qui a donc osé faire du mal à cette fille ?

Sa voix calme dissimulait la nature du danger auquel ils étaient exposés… car peu importe qui lui avait fait du mal, il lui faudrait payer.

Chapitre 4

«Sentiments Dangereux»

Kyoko leva les yeux en entendant la voix dans sa tête lui disant doucement de le faire. La lumière était reflétée dans ses yeux comme des diamants étincelants au moment où elle regarda Kyou flotter au dessus d’elle et elle lui fit un sourire plein de chaleur.

Suki se raidit en entendant la fatale question de Kyou et lui lança un regard furibard. Elle secoua la tête,

– Celui qui lui a fait du mal n’est aucun des gardiens. C’était ton oncle Hyakuhei. Il a fait en sorte qu’un sort lui soit jeté.

Suki redressa les épaules, fâchée contre lui qui osait les accuser de faire du mal à Kyoko.

– Nous avons tué le démon qui a jeté le sort afin que Kyoko puisse redevenir elle-même dans environs deux heures.

Elle se plaça devant Kyoko, tentant d’empêcher Kyou de voir son amie. Après que Kyoko lui ai raconté un peu plus tôt que Kyou l’avait embrassée… Et bien, elle ne voulait pas que Kyoko aille se faire des idées, là, tout de suite. Si elle devait en arriver là, elle laisserait Shinbe l’embrasser d’abord si c’était nécessaire, alors elle fit barrage et croisa les bras sur sa poitrine comme pour monter la garde.

Kyou eut un sourire glacial pour Suki mais son regard se fit plus perçant, ce qui envoya un avertissement dans le cœur de Shinbe. Il se déplaça pour aller se dresser à côté de Suki, augmentant l’efficacité du barrage empêchant son puissant frère de voir Kyoko, mais également dans le but de détourner son attention de Suki vers lui.

Kamui se tint en silence derrière eux tous et commença à se déplacer pour aller les rejoindre mais Kaen, comme sorti de nulle part, se plaça devant lui comme un avertissement. Il fixa les flammes bondissantes avant de tourner son regard furieux vers le plus âgé de ses frères.

Kyou était secrètement impressionné par le courage dont ils faisaient preuve face à lui… même si ça ne devait leur servir à rien. Une fois de plus, il ordonna à la prêtresse de le regarder.

Kyoko se leva et contourna ses deux protecteurs volontaires afin de pouvoir voir Kyou. Suki attrapa son bras pour tenter de l’arrêter mais laissa retomber sa main lorsqu’elle entendit le grondement d’avertissement de Kyou. Kyoko regardait Kyou avec affection. À ses yeux, il était comme la plus angélique des créatures qu’elle ait jamais vue, flottant là avec sa chemise blanche soyeuse voletant autour de lui. Sa chevelure platine tournoyant dans le vent, donnant un air de sensualité à sa beauté sans égale. Et ses yeux d’or… mon Dieu, qu’elle l’aimait.

Et ce fut ce que Kyou vit et entendit à travers ses pensées… de l’amour… et elle le lui offrait directement. Sa respiration sifflait alors qu’il inspirait, la regardant avec intensité, son regard s’assombrissant de désir.

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