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Tombé Pour Elle
Mains sur ma taille, il me fait pivoter pour que nous soyons face-à-face. J'entends à peine la musique. Puis, il se met à chanter à mon oreille. Les paroles évoquent désir et sentiments inexplicables. Elles me sont dédiées, car ce que nous sommes en train de vivre défie toute explication. Je suis bien incapable d'en donner une.
Sa bouche explore mon oreille et descend le long de mon cou. Son baiser est doux, mais provoque les sensations les plus fortes que j'aie jamais ressenties. Sa bouche dépose de petits baisers sur la trace laissée par sa barbe.
Les heures passent sans que je m'en rende compte. Je ne sors du brouillard que quand Lais m'appelle pour me dire qu'il est temps de rentrer.
"Bébé, je vais te ramener chez toi." lui dit le gars qu'elle embrassait, mais elle secoue la tête et sourit.
“Pas besoin. C'est vraiment loin, et de toutes façons, j'ai déjà demandé au chauffeur de taxi de venir nous chercher."
Ils continuent leur discussion et Cadu me tourne à nouveau vers lui.
"Reste avec moi, Mari." dit-il.
"Rester avec toi ? Je ne suis pas... Je ne suis pas du genre à..." J'essaie de lui expliquer que je ne suis pas une femme facile comme celles avec qui il sort habituellement, mais il m'interrompt.
"Non, ma belle. Nous ne ferons rien d'autre que ce que nous venons de faire. Je veux juste t'avoir dans mes bras un peu plus longtemps. Je ne suis pas prêt à te voir partir." Sa voix est encore plus basse et il me regarde dans les yeux, anxieux de me voir accepter.
"Mais alors... Comment vais-je rentrer chez moi ?" demandé-je, et il m'interrompt à nouveau.
"Je te déposerai."
"J'habite loin, Cadu." expliqué-je, mais il secoue la tête,
"Pas en voiture, non. Et encore moins à moto. S'il te plaît ?" demande-t-il, et je suis incapable de refuser.
"Lais, vas-y." dis-je à mon amie.
"Oh mon Dieu ! Quoi ?! Tu es sûre, ma chérie ?" demande-t-elle, surprise par mon comportement inattendu.
“Non... Mais je ne peux pas refuser... Je ne sais même pas pourquoi." ajouté-je, et elle sourit. "J'ai juste besoin d'être avec lui un peu plus longtemps." Elle me regarde d'un air surpris, puis acquiesce et me serre dans ses bras.
"Appelle-moi si tu as besoin de quoi que ce soit." me dit-elle avant de lui dire : "Je ne la laisserais pas avec toi si elle ne te connaissait pas ; mais ce n'est pas le cas... "
"Ne t'inquiète pas, j'appellerai." Nous nous disons au revoir et elle sort prendre le taxi, accompagnée de son gars, dont j'apprendrai le prénom plus tard : Rodrigo. Je me tourne vers Cadu qui sourit, toutes fossettes apparentes. "Et maintenant ? Le bar va fermer." dis-je en essayant de deviner où il pourrait bien m'emmener à trois heures du matin.
"Tu as faim ?" demande-t-il et je souris en signe d'acquiescement. Il sourit en retour, me serre dans ses bras et me dit à l'oreille : "Viens, allons chercher quelque chose à manger." Il prend ma main et m'entraîne vers la sortie. Je me sens légère à ses côtés, comme si je pouvais voler.
C'est sans aucun doute le moment le plus incroyable que j'ai jamais partagé avec quelqu'un. Cadu me fait ressentir un kaléidoscope d'émotions, et je sens que je l'accompagnerais n'importe où s'il me le demandait.
Cadu
Je suis un homme expérimenté ; j'ai fréquenté des actrices, des mannequins, des femmes d'affaires accomplies. Mais je n'ai jamais ressenti ce que je ressens à cet instant avec Mari, avec aucune d'elles. Je me répète sans doute, mais elle est spéciale. Elle est adorable et amusante, et je n'ai jamais fréquenté quelqu'un qui me traite comme elle le fait, comme si j'étais un gars ordinaire.
Pas que je sois une célébrité. Mais la plupart des gens font très attention avec moi, parce que je suis le rédacteur en chef de l'un des magazines les plus vendus du pays. Mais pas elle. Mari me traite comme elle traiterait n'importe quel autre gars.
Nous quittons Barzinho main dans la main. Il fait un peu froid à cette heure tardive, et je la sens frissonner à mes côtés. Je la prends contre moi pour la protéger du froid avec mon corps. Nous marchons vers le parking, enlacés, et je me maudis d'avoir choisi de venir en moto. Dieu merci, nous ne devons parcourir qu'une courte distance.
On s'arrête près de ma moto et elle lui jette un regard effrayé. Je m'attendais à un compliment mais elle me surprend une fois de plus.
"On va rouler avec ça ?" demande-t-elle, et je suis choqué de l'entendre appeler ma Harley "ça".
"C'est une Harley, et oui, on va rouler avec." lui dis-je, en lui tendant le casque. Elle me regarde puis le casque, comme si elle ne savait pas comment procéder. "Tu le mets sur ta tête, ma jolie." plaisanté-je en lui pinçant le nez.
Elle rit et dit : "Je sais, c'est juste que je n'en ai jamais porté avant. Je ne sais pas comment le mettre." Elle baisse les yeux, ses joues rougissantes, et je sens mon cœur se serrer.
"Viens là, je vais t'aider." lui dis-je avant qu'elle s'approche. Je lui prends le casque et le mets sur sa tête, tout en souriant. Quand elle est prête, j'attends qu'elle s'installe à l'arrière de la moto. Je sens ses mains douces sur ma taille et avant de démarrer, je dis : "Tu dois me serrer plus fort ou tu vas tomber." Elle se rapproche un peu plus et je souris. "Plus près, ma jolie. Sers-moi comme si j'étais ton ours en peluche.” plaisanté-je, et elle rit.
“Tu es trop imposant pour un ours en peluche, et pas assez doux.” répond-elle, et je frisonne au contact de son corps collé au mien.
“Je suis un ours en peluche musclé.” lui dis-je, et elle rit à nouveau.
“Justement. Je n'ai jamais eu d'ours en peluche musclé.” dit-elle, et cette fois, c'est moi qui ris.
“Et pourquoi pas ?”
“Regarde-moi. Je ne suis pas du genre à faire de l'exercice, Cadu. Je déteste aller à la salle de sport.” dit-elle, et je perçois une trace d'insécurité dans sa voix.
“Et tu n'en as pas besoin. Tu es belle telle que tu es.” lui dis-je en lui prenant la main. Je démarre et prends la direction de Leblon, le deuxième endroit que je préfère au monde.
Chez moi.
On longe la lagune Rodrigo de Freitas, et bien que j'apprécie la magnifique vue, je suis incapable de penser à autre chose qu'au corps chaud auquel je m'agrippe. Je suis nerveuse et les papillons que j'ai dans le ventre s'affolent. Je n'ai aucune idée de l'endroit où il m'emmène mais, tout comme lui, je ne suis pas prête à lui dire au revoir. Alors que je sens la moto vrombir sous moi, je pense à ce qu'il va se passer à partir de ce moment. Je suis sur un petit nuage, mais je suis également effrayée. Après tout c'est mon patron, et je n'ai aucune idée de la façon dont nous allons interagir désormais.
Nous roulons jusqu'à Leblon. Il se gare dans le garage d'un immeuble chic près de la plage. Il coupe le moteur, nous descendons de la moto et il m'aide à enlever le casque. J'essaie de remettre mes cheveux en place, probablement en désordre, pendant qu'il range le casque. Un accès de nervosité me fait frissonner, mais quand il se retourne et me regarde dans les yeux, je m'y perds. Son regard est intense. C'est la première fois que quelqu'un me regarde de cette façon. J'ai l'impression qu'il essaie de découvrir tous mes secrets. Ses yeux se posent sur ma bouche et quand je crois qu'il va enfin m'embrasser, il humidifie ses lèvres, sourit et m'invite à le suivre. Je suis confuse, attirée, ensorcelée. Aucun de mes autres compagnons n'a jamais agi de la sorte, et je me sens... Séduite.
Main dans la main, nous allons à l'ascenseur, il appuie sur le bouton du dernier étage et se tourne vers moi. Je souris et il sourit en retour. Il me tire à lui et pose son front contre le mien.
Sur une profonde expiration, il dit : "Oh, Mari... Que vais-je faire de toi ?"
Avant que je puisse répondre, la porte de l'ascenseur s'ouvre et il la tient pour me laisser sortir. Puis sa main prend à nouveau la mienne. Nous traversons un petit couloir avec seulement deux portes, une à chaque bout. Nous nous dirigeons vers l'une d'elle. Il sort un porte-clés de sa poche et ouvre la porte. Bien sûr, je manque de m'évanouir quand je vois à quel point son appartement est époustouflant. Il est si joliment décoré que je reste debout près de l'entrée, de peur de casser quelque chose par accident. Je suis aussi maladroite qu'un éléphant dans un magasin de porcelaines.
Il s'éloigne et quand il se rend compte que je ne le suis pas, il se retourne et me lance un drôle de regard.
"Ça te plaît ?" demande-t-il en me regardant bizarrement. Je ne suis pas certaine de comprendre ce qu'il veut dire.
"Bien sûr. C'est magnifique. Je suis juste..." Je m'arrête, ne sachant pas comment continuer.
"Tu es juste ?..." insiste-t-il, en haussant un sourcil.
"Je suis un peu maladroite. J'ai peur de casser quelque chose."
Son expression change et il sourit, faisant apparaître ses fossettes.
Ô Déesse protectrice des femmes célibataires vulnérables, aidez-moi à ne pas tomber amoureuse d'un homme avec des fossettes !
Il s'avance vers moi avec un grand sourire lumineux, et avant que je puisse dire ou penser autre chose, il me prend dans ses bras et me soulève comme si j'étais une plume.
"Oh !..." chuchoté-je, encore un peu effrayée. Il me serre contre son torse, traverse un grand couloir et entre dans la cuisine.
Il me relâche avec précaution, puis fait courir ses mains le long de mes bras et de mes épaules, jusqu'à atteindre mon visage. Cadu ne détourne pas son regard, et lorsqu'il caresse mon visage, il s'approche et m'embrasse doucement sur le front. Mes jambes tremblent et les papillons dans mon ventre sont déchaînés ; j'ai l'impression que je risque de défaillir à tout moment. Il s'éloigne lentement et sourit, puis prend une grande inspiration et se dirige vers le réfrigérateur.
Je ne sais pas ce qui m'arrive. Je n'ai jamais été comme ça avec une femme avant. Tout ce que je veux, c'est m'occuper d'elle, la toucher, sentir son parfum. Nous ne nous sommes même pas embrassés, et pourtant je sais que lorsque nous le ferons, ce ne sera pas un baiser comme les autres, parce que Mari est différente. Quand elle s'est arrêtée sur le pas du salon et a regardé autour d'elle, j'ai pris sa confusion pour de l'intérêt. J'invite rarement quelqu'un chez moi, sauf pour une fête ou une réunion ; mais lorsque cela arrive, les femmes ont tendance à évaluer le prix de mes affaires. J'ai encore envie de rire en la revoyant avouer qu'elle avait peur de casser quelque chose. Elle est adorable et si différente des femmes de mon entourage. Comment se fait-il que je ne l’aie jamais vu avant ? Comment ai-je pu ne pas voir ce qui était littéralement sous mon nez depuis le début ?
J'ai envie d'elle, mais en même temps j'ai peur. Il ne s'agit pas de sexe, je l'ai bien compris. Et je sais qu'il serait facile de tomber amoureux d'elle, mais suis-je vraiment prêt à tomber amoureux ?
J'ouvre le réfrigérateur et prends les ingrédients pour faire une omelette, et quand je me retourne, elle est immobile en train de jouer nerveusement avec ses mains. Nous ne parlons pas, mais restons là, à profiter de la présence de l'autre. C'est comme si les mots étaient inutiles. Mais je sais que nous devons parler, même si ce ne sont que quelques mots. Merde ! J'ai l'impression d'avoir à nouveau 15 ans.
"Pourquoi tu ne mettrais pas de la musique pour accompagner notre repas, Mari ?" Je désigne la chaîne hi-fi juste derrière elle. J'adore la musique, et il y a une chaîne dans chaque pièce de la maison.
"Bien sûr. Des suggestions ?" demande-t-elle en souriant.
"Non, tu peux choisir. Tu aimes les omelettes ?" demandé-je.
"Je les adore." Toujours souriante, elle se tourne vers la chaîne. Je l'observe pendant qu'elle étudie ma playlist jusqu'à ce que son sourire s'élargisse.
“Tu trouves ton bonheur ?” demandé-je. Elle presse "marche" et la musique remplit la pièce.
"Oh, Cadu, il y a tellement de bons morceaux ! J'aime tous les genres de musique. Pop, musique brésilienne, rock..." ajoute-t-elle en s'asseyant sur un tabouret à l'îlot de la cuisine, au son d'une chanson douce qui s'échappe des enceintes. Elle évoque l'improbable rencontre, au milieu de notre foule humaine, d'une personne capable de raviver des sentiments oubliés.
J'essaie d'ignorer les paroles, mais elles décrivent exactement ce que je ressens en ce moment. Cet ange aux cheveux bruns m'a complètement envoûté et je dois me reprendre ou je vais finir par demander Mariana en mariage avant la fin de la nuit. Mince ! D'où ça vient ça ?
Elle continue à parler de la musique qu'elle aime, et je l'écoute en essayant de mettre de l'ordre dans mon esprit chaotique. Quand l'omelette est prête, je la sers accompagnée d'un jus d'orange. Je lui propose du bacon, qu'elle refuse.
Nous conversons pendant notre repas. Je veux mieux la connaître et je lui demande ce qu'elle aime et ses endroits préférés. Le moment est détendu, et elle me parle de son amitié avec Lais (la fille qui a embrassé Rodrigo plus tôt dans la soirée), de son amour de la musique et des réunions de famille amusantes qu'elle organise. Mari est posée, drôle et intelligente. En dehors du bureau, elle est complètement différente de l'employée compétente et sérieuse que je connais. Elle me raconte une histoire sur le chien d'un ami qui me fait tellement rire que j'en ai les larmes aux yeux.
"Tu es si différente de mon assistante Mariana." dis-je en plaisantant, et elle rougit à nouveau. La voir rougir de la sorte m'émeut.
"Oh, Cadu... C'est mon travail. Je sais que tu as besoin de quelqu'un de qualifié pour t'assister. Je ne pourrais pas raconter ce genre d'histoires pour amuser mes collègues de bureau." dit-elle en riant, mais ses yeux semblent un peu tristes.
“Qu'y a-t-il ? Tu ne t'y plais pas ?" Mon cœur se serre à l'idée qu'elle n'aime pas travailler avec moi.
"Non, ce n'est pas ça. J'aime mon travail. J'apprends beaucoup avec toi et j'aime ce que je fais."
"Mais ?... "
"Non, pas de "mais"." dit-elle avec un sourire en essayant de mettre fin à la conversation.
"Dis-le, Mari." Je suis curieux maintenant, et inquiet. Se sert-elle de moi pour obtenir une promotion ?
"C'est juste que je n'ai aucune raison d'être amicale avec mes collègues. Je ne suis proche de personne." répond-elle en souriant, mais je sens que cela va plus loin.
“Et pourquoi pas ?”
“Hmm... " Elle réfléchit, puis dit : "Ils sont tous si différents de moi. Je parle à tout le monde et, ne te méprends pas, je... Je ne pense pas être le genre de personne qu'ils ont habituellement pour amie." Je me laisse envoûter un instant par son sourire. "Mais je ne veux pas parler boulot. J'ai signé une clause de confidentialité, donc je ne peux pas en dire davantage, désolée." conclut-elle avec un sourire. Je ne peux m'empêcher de rire à sa blague.
Nous restons dans la cuisine à parler et rire au son de la musique. Notre conversation est légère et détendue, et Mari touche toute sorte de sujets. Au bout d'un moment, elle baille et je regarde l'horloge. Ouah ! 5h30 !
"Viens !" Je saute du tabouret et elle me lance un regard fatigué et confus. "Je veux te montrer quelque chose." Mari regarde l'horloge de la cuisine et commence à protester, mais je l'arrête.
"Ouah, Cadu ! 5h30 ! Je dois rentrer chez moi !" Je la prends à nouveau dans mes bras et elle rit.
"Je vais t'y déposer, mais je veux te montrer quelque chose avant." Elle rit plus fort et je la porte jusqu'à l'arrière de l'appartement, où se trouve ma chambre. J'ouvre la porte et elle regarde immédiatement vers la grande fenêtre.
"Ouah, quelle vue !" dit-elle, et je la pose sur le lit. Je m'assois derrière elle et l'enlace, et nous regardons tous les deux le soleil se lever. La vue est vraiment magnifique, avec la plage de Leblon en contrebas. Le ciel est coloré et aussi surprenant qu'une peinture impressionniste.
J'attrape la télécommande de la chaîne hi-fi et, comme prévu, la parfaite chanson se fait entendre. Puis je décide de faire ce que j'ai eu envie de faire toute la soirée.
Mari
Cadu me porte le long d'un couloir. Il ouvre la porte et nous entrons dans ce que je suppose être sa chambre. Puis mon regard se pose sur ce qui est le plus beau panorama que je n'ai jamais vu.
"Ouah, quelle vue !" Le soleil se lève et le ciel multicolore annonce l'aube d'une merveilleuse journée. Il me pose sur le lit et me prend dans ses bras, et nous regardons ce paysage qui me laisse sans voix. Je suis épuisée de cette nuit blanche, mais je ne changerais cela pour rien au monde. Avec lui, je me sens protégée et spéciale. J'espère de tout cœur qu'il n'est pas comme ça avec toutes les filles qu'il rencontre...
Je sens Cadu bouger : il attrape une télécommande. Il allume la chaîne et la parfaite chanson envahit la pièce, rendant le moment unique.
Cette vibration que je ressens à chaque fois qu'il me touche revient en force. Sa respiration est aussi irrégulière que la mienne. Il me tourne vers lui et ses yeux se posent sur les miens. Nous sommes silencieux, mais ces yeux expressifs me disent tout ce que j'ai besoin de savoir. Il me tire à lui, son torse contre ma poitrine. Ses mains encadrent mon visage, puis il s'approche de mon cou et sent mon parfum. Il n'est pas seulement beau et séduisant. C'est l'homme le plus sexy que je connaisse. Il m'excite et mon corps tremble en réponse. S'il m'attirait avant, je suis totalement sienne désormais.
Cadu laisse une traînée de baisers le long de mon cou. Je laisse échapper un soupir, suivi d'un faible gémissement. Puis, sans trop savoir comment, il me fait perdre toute notion de moi-même, de mes limites et de ma gêne. Il me mord doucement le cou, et me fait frissonner de la tête aux pieds. C'est alors que je fais fi de tout sentiment de honte et le pousse sur le lit pour l'embrasser à pleine bouche. Nous formons un chao de mains, lèvres et langues et tout ce que j'entends, ce sont nos gémissements. Il empoigne mes cheveux et intensifie le baiser en me pressant plus fort contre son corps. Quand je le relâche, il nous retourne et couvre mon corps du sien avant de me donner le baiser le plus magique de ma vie. Mon esprit hurle, ferme la porte et jette la clé ! Je ne le laisserai jamais partir !
Il calme progressivement notre étreinte, s'éloigne et me sourit, son souffle aussi irrégulier que le mien.
"Oh, Mari..." soupire-t-il en poussant une mèche de cheveux derrière mon oreille. Je souris et il me donne un rapide baiser. "Je te ramène chez toi avant de rompre ma promesse." Quoi ? Promesse ? Chez moi ? Noooon !
Il se lève et me tend la main. Je me lève avec autant de grâce que possible. Nous suivons le couloir jusqu'à la porte d'entrée et avant qu'il ouvre la porte, je lui prends la main et dis, sans pouvoir contrôler mon sourire : "Merci." Il me regarde avec curiosité et je continue : "Pour m'avoir offert le plus beau lever de soleil de ma vie."
Il esquisse ce sourire spécial et je me sens presque flotter, tellement je me sens heureuse.
On roule jusque chez moi, cette fois dans sa voiture, en parlant de voyages. Il voyage beaucoup et me parle de tous les endroits qu'il a visités et aimés. On arrive trop vite à mon immeuble et il sort en premier pour m'ouvrir la porte.
"Merci pour cette soirée, Mari." murmure-t-il, l'air un peu timide. Je souris et il sourit en retour, avant d'embrasser doucement mon visage. Puis il s'appuie sur la voiture et croise les bras, et attend que j'entre dans mon bâtiment.
Je me retourne avant d'entrer et quand je le vois, j'ai l'impression d'être Cendrillon revenant du bal, sauf que dans cette version, c'est le prince charmant qui la raccompagne. Je lui fais un signe de la main qu'il me retourne avant de remonter dans sa voiture et partir, emportant mon cœur avec lui.
Je dors une bonne partie du samedi, après ma nuit blanche. Finalement, je suis réveillée à 17h par la sonnerie du téléphone.
"Salope, je vais te tuer !" Lais crie avant même de me laisser dire bonjour.
"Oh, que s'est-il passé ?" Je demande, toujours endormie.
"Tu ne m'as pas appelé pour me raconter ta nuit avec ton patron sexy ! Et pour l'amour du ciel ! Tu l'as vu ? Canon ! Sexy ! La totale ! Pourquoi diable n'es-tu pas passée à l'action avant, cocotte ?" demande-t-elle et on rit toutes les deux.
"Je suis désolée, Lais. Je suis rentrée à 7h ce matin." Je lui explique, et elle pousse un grand cri au téléphone. "Oh, arrête ! Je viens juste de me réveiller !"
"Je veux tout savoir !" Et puis je lui raconte tout ce qui s'est passé au cours de mon incroyable nuit.
Inutile de dire que je suis amoureuse. Je peux entendre dans ma voix combien je suis heureuse. Je n'ai aucune idée de ce qui va se passer désormais, mais je suis sûre que nous trouverons une solution.
"Oh, ma chérie, je suis si heureuse pour toi. Tu crois qu'il va t'appeler pendant le week-end ? C'est ton petit ami maintenant ?"
"Je ne sais vraiment pas, Lais. Tout ce que je sais, c'est que je suis heureuse, et comme jamais avant." dis-je, avant de me rappeler que Lais aussi a rencontré un gars la veille. "Et toi, cocotte ? Comment ça s'est passé avec M. Sexy ?"
"Oh, Rodrigo ! Il est beau, hein ? Il est avocat. Il a mon numéro, mais je ne pense pas qu'il m'appellera."
"Pourquoi ?"
"Oh, je ne sais pas. Nous sommes très différents, tu sais." répond-elle et je comprends parfaitement ce qu'elle veut dire. "Tu vas au déjeuner demain ?" demande-t-elle.
"Comme si j'allais manquer ça ! Ils passent me chercher." dis-je, et on rit toutes les deux.
"Et aujourd'hui, tu veux sortir ?" demande-t-elle, mais je suis trop paresseuse pour faire quoi que ce soit.
"Oh..." Je ne pense pas. Je vais me lever, prendre une douche, et m'organiser pour la semaine."
"Très bien, tu sais où me trouver. Si tu veux regarder un film ou quoi, viens. On fera du pop-corn." dit-elle et je souris, heureuse d'être son amie. Lais est une amie incroyable.
"Ok, Lais. A plus tard." On se quitte et je vérifie le téléphone, curieuse de voir si j'ai de nouveaux messages. Je ne peux pas m'empêcher d'être un peu triste quand je n'en vois aucun.
J'essaie de positiver en me disant qu'il est peut-être en train de dormir, comme moi il y a quelques minutes. Je décide de prendre ma douche, préparer mes affaires et profiter du sentiment de bonheur laissé par la nuit dernière, au lieu de laisser de stupides insécurités gâcher mon humeur.
Le lendemain, nous passons une journée amusante. Nos parents vivent dans une communauté où les gens se connaissent depuis des années. C'est presque comme une grande famille. Au moins une fois par mois, nous nous réunissons pour déjeuner et c'est toujours très joyeux et divertissant. C'est agréable de se régaler de plats faits maison et de passer du temps en famille.