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Désir Fatal
Désir Fatal

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Désir Fatal

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Язык: Французский
Год издания: 2020
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- En même temps, ils pouvaient être jaloux. Grand-Père était un cambrioleur notoire dans la fleur de l’âge. Il a été en mesure de mettre la main sur beaucoup d’objets de valeur ces dernières années, lui confirma Lacey avec beaucoup de fierté dans la voix. Il était spécialisé dans les objets surnaturels… des vieux livres d’orthographe, des journaux, des peintures et toutes sortes d’objets magiques. On dit même qu’il aurait trouvé le Saint Graal et qu’il l’aurait caché à l’homme qui l’a engagé pour le trouver. Personnellement, j’en doute fort, mais cela ne fait que s’ajouter au mythe qui entoure notre grand-père.

Gypsy prit la parole à son tour :

- Comment est-il resté en vie tout ce temps, à chercher des objets aussi dangereux ?

Lacey répondit en haussant les épaules :

- Qui sait ? Grand-Père s’est fait beaucoup d’ennemis avant de laisser tomber son passe-temps préféré. Personne ne pouvait prouver que c’était lui parce qu’il maîtrisait l’art du vol. Une des premières choses qu’il avait volées était un dispositif de camouflage qui l’a rendu complètement indétectable. Ce qui le protégeait de la plupart de ses ennemis qui le soupçonnaient était le fait que beaucoup de choses qu’ils pensaient qu’il aurait pu voler étaient assez puissantes pour être utilisées contre eux s’ils se vengeaient.

- Un peu comme un dispositif lui permettant de se cacher, répéta Gypsy les yeux écarquillés. Comme la cape d’invisibilité d’Harry Potter ?

- Je ne sais pas... je ne l’ai jamais vu depuis, vu qu’il a disparu avant nos naissances, répondit Lacey. Je suppose que quelqu’un d’autre devait être un voleur encore meilleur que Grand-Père.

- Pas étonnant que ce qui reste de notre famille ait quitté la ville et nous ait prévenus de ne pas traîner avec lui. Je pensais que c’était simplement parce qu’ils croyaient qu’il était fou de croire au surnaturel et de gérer un magasin comme celui-ci.

Gypsy secoua la tête en se rappelant toutes les fois où elle l’avait défendu. Elle ne le regrettait toujours pas. Elle l’avait aimé et c’était tout ce qui comptait pour elle.

- Mais pas du tout ! la contredit Lacey. La famille n’était pas au courant de tout ça, et d’ailleurs, c’était son souhait. Il faisait exprès d’agir bizarrement quand il était avec eux… pour que comme ça, ils lui collent l’étiquette du paria bizarre et qu’ils décident de ne pas être trop proches de lui. De son côté, il ne voulait pas les mettre en danger si quelqu’un le poursuivait.

Les lèvres de Lacey laissaient entrevoir un triste froncement de sourcils tout en pensant au moment où elle avait emménagé avec lui… ici même, dans ce magasin. Ses parents sont morts dans un accident quand elle avait neuf ans, et c’est son grand-père qui est venu la chercher au bout de quelques heures. Il se demandait si cet « accident » en était vraiment un ; il lui avait même avoué son inquiétude une fois qu’elle eut appris la vérité le concernant.

Et la théorie disait que ses parents auraient pu être assassinés à cause d’une babiole paranormale et qu’elle avait été poussée à vouloir se venger. Du coup, évoluer dans un tel milieu lui aurait peut-être permis de tomber sur le ou la coupable. Mais rien ne s’était jamais présenté, et elle était très vite devenue accro à son travail. Il y avait ça… et l’argent qu’elle gagnait, aussi !

- En fait, c’est moi qui voulais le suivre dans cette aventure. Mais lui, il a toujours été contre, se rappela-t-elle. Au bout d’un moment, je l’ai accablé… en partant voler toute seule. Un jour, j’ai tout fait pour qu’il me surprenne en train de le faire, afin qu’il n’ait pas d’autre choix que de m’apprendre comment entrer et sortir sans être vue. Ce n’était pas son idée… et je ne lui ai pas laissé le choix. En fait, il avait deux options : soit de me laisser y aller toute seule et de me faire tuer, soit de m’apprendre ses combines et de croiser les doigts pour que tout fonctionne.

- Je vois, dit Gypsy en hochant la tête, se sentant presque désolée pour son grand-père. Le pauvre, il n’a pas eu de chance par rapport à ça.

- Bon, eh bien… pour être franche, c’est plus ma dernière mission qui m’a complètement dépassée, avoua Lacey. C’était ma faute et Grand-Père n’aurait pas dû autant se reprocher tout ça. Il savait très bien à quel point j’étais têtue et qu’il avait fait de son mieux.

- Oh non, chuchota sa cousine en grimaçant. Mais là, tu es partie pendant plus d’un an. Qu’as-tu fait pendant tout ce temps ? Elle tendit la main pour lui essuyer une tache de poussière avec son pouce. Est-ce pour cela que tu t’es habillée de cette manière et que tu t’es introduite ici comme une voleuse ? Tu essaierais pas de fuir quelque chose ? Ou quelqu’un ?

- Un peu des deux… je ne devrais même pas être ici maintenant, et moins tu en sauras, mieux cela vaudra pour toi. Elle tourna les yeux du côté de la porte en se disant que le mieux pour elle serait de suivre l’exemple de son grand-père et de protéger sa famille en gardant ses distances. J’étais censée venir ici sans me faire attraper, mais ton garde du corps a tout gâché.

Gypsy remarqua que Lacey commençait à perdre patience et la manière dont elle regardait la porte lui disait qu’elle était pressée de partir. Voulant la retenir auprès d’elle, elle poursuivit rapidement :

- Il y a une clause dans le testament de Grand-Père à ton égard… il a toujours eu l’espoir de te voir revenir.

Lacey sourit affectueusement :

- Il s’est toujours bien occupé de nous.

Gypsy hocha la tête en confirmant :

- En effet, et c’est pour ça qu’il t’a laissé la moitié du magasin dans son testament. Et oui, le Brouet de la Sorcière est à moitié à toi, et à moitié à moi. En ton absence, je me suis débrouillée pour que l’acte soit fait exactement comme Grand-Père l’a voulu. Nous sommes associées, et nous allons gérer cet endroit ensemble, dans la mesure où tu décides de rester, évidemment !

- Je ne sais pas, murmura Lacey.

Ses jours étaient comptés. Et même si elle avait eu recours à cette formule magique et qu’elle avait soigné sa marque de démon… tout finirait un jour par la rattraper et ce serait la fin. Elle tenta de retirer la main de Gypsy mais sa cousine ne la laissa pas faire. Elle poursuivit : tu ne sais pas ce que tu me demandes. Si je reste… ça risque d’être dangereux pour nous deux… pas seulement pour moi.

- J’ai maintenant des amis puissants qui pourront t’aider si besoin… comme par exemple à te protéger… lui expliqua Gypsy en levant le menton. Après tout ce qu’il s’est passé ici… et je suis maintenant plus forte que dans tes souvenirs. Je pourrai moi aussi faire face à pas mal de choses.

Lacey ferma les yeux en inspirant profondément. Cette boutique qu’elle aimait tellement était à moitié à elle… « Merci, Grand-Père », dit-elle en elle-même. Il lui a toujours dit combien elle lui rappelait lui-même lorsqu’il était plus jeune, chose dont elle a toujours été fière. Elle se souvenait aussi de ses longues leçons de morale sur le fait qu’elle pouvait se faire tuer n’importe quand. Et oui… et s’il la voyait maintenant, la première chose qui sortirait de sa bouche serait : « Je te l’avais bien dit ! »

Gypsy voyait qu’elle était en train de gagner et ajouta :

- Tu peux aussi me dire ce que tu cherchais dans le coffre en demandant à Ren de te le rendre, si ça peut t’aider à aller mieux.

Elle était si seule depuis que Lacey était partie et que Grand-Père était décédé. Elle était convaincue que Lacey était morte et l’avait même pleurée. La voir ici maintenant… elle ne voulait pas la perdre à nouveau.

Lacey, de son côté, avait l’impression que son cerveau avançait très vite. Elle voulait vraiment rester, mais oserait-elle sous-estimer les démons qui la poursuivaient en baissant la garde ? Et pour couronner le tout, un des amis de Gypsy était un démon… ou un surhumain, ou quelque chose de ce genre, et ça la rendait un peu nerveuse. Soudain, elle repensa à quelque chose que Gypsy lui avait dit. Réfléchissant un instant, elle finit par sourire de manière malicieuse en disant :

- Je reviens sur ce que tu m’as dit tout à l’heure. Ce sort, jeté sur le magasin… seul le propriétaire peut inviter les gens à entrer, c’est bien ça ? Si je suis à moitié propriétaire du magasin, et que je demande à quelqu’un de partir… il s’en va ? Hein ?

- Tout à fait. Tu peux décider de qui peut venir et qui ne le peut pas, dans la mesure où la personne n’est pas humaine à cent pourcent, confirma Gypsy en hochant la tête rapidement puis en respirant de manière saccadée lorsque Lacey se pencha brusquement en avant et la prit dans ses bras.

- Ça veut donc dire que je peux demander à ceux qui m’importunent de partir, ton garde du corps de mes deux inclus, dit Lacey dans un gloussement, nerveuse à l’idée qu’elle s’était mise en tête, et convaincue que la meilleure chose qu’elle pouvait faire était de rester là où elle avait un bouclier démoniaque autour d’elle. Peut-être qu’un jour elle serait comme une recluse, mais au moins, elle serait au courant quand il sera temps de faire face à ses démons.

- Euh… s’il te plaît, ne vire pas les garçons, implora Gypsy en se dégageant de leur étreinte et riant presqu’en voyant la mine déconfite de sa cousine. Si Ren et Nick n’avaient pas été là, je serais soit morte, soit l’esclave d’un démon, et tu n’aurais pas de boutique dans laquelle tu pourrais te réfugier. Ils m’ont tous les deux sauvé la vie à un moment donné. Et concernant Ren, tu ne peux pas faire marcher le sort sur lui, parce que c’est lui qui m’a aidée à le mettre en place.

Elle fit un sourire discret en pensant qu’elle avait déjà utilisé cette formule magique contre lui le jour où elle avait voulu la tester.

Lacey leva presque les yeux au ciel, mais elle se contenta d’acquiescer pour faire savoir à sa cousine qu’elle se comporterait… pour le mieux qu’elle le pourrait dans tous les cas.

- Tu peux au moins garder mon secret ? Moins les gens sauront ce que je fais, mieux ça sera. Pour être honnête, je n’aurais même pas dû te le dire. De plus, je préférerais m’entendre avec tout ton harem plutôt que de me battre avec.

Gypsy était sur le point de lui répondre quand elles entendirent le verrou tourner, ce qui les fit sursauter. Elle soupira longuement en se disant que soit les garçons avaient décidé qu’ils avaient assez longtemps attendu, soit qu’ils avaient tout entendu… elle préférait la première option.

Les filles regardèrent avec lassitude l’épaisse porte d’acier s’ouvrir et Ren entra, suivi de Nick. Ren n’avait pas l’air du tout content, alors que Nick affichait une expression compréhensive et sereine.

- J’ai bien peur qu’il en soit terminé pour vos petits secrets, dit Ren avec satisfaction. De toute façon, on vient de les entendre.

Lacey le regarda juste en pensant qu’ils avaient seulement entendu ce qu’elle venait de dire à Gypsy et… que ce n’était que la partie visible de l’iceberg. S’ils savaient vraiment tout, ils l’auraient déjà foutue dehors en prenant soin de bien tout refermer.

Nick remarqua les regards intenses que Ren envoyait à Lacey et se demanda si cet idiot allait vraiment la mettre dans son lit alors qu’il venait de l’accuser d’être une voleuse. Au plus profond de lui-même, il espérait vraiment qu’il ne serait pas suffisamment stupide, sinon les filles pourraient très bien se le mettre à dos.

Prenant le parti d’attendre et de voir ce qu’il ferait, il avança jusqu’au canapé où Gypsy était assise pour voir comment se déroulerait la suite des évènements.

Se sachant épiée, Gypsy lâcha rapidement le cristal et serra les dents envoyant que Ren le fixait avec désapprobation. Elle ne comprenait pas pourquoi, mais être surprise de la sorte par ce type lui donnait l’impression d’être comme une enfant prise en flagrant délit. Elle glissa sur le côté du canapé pour se rapprocher de Nick.

- Dans des circonstances un peu plus ordinaires, un cristal comme celui-ci, qui est un cristal servant à protéger notre vie privée, aurait pu fonctionner avec votre grand-père et d’autres membres de votre famille… mais je ne suis pas humain, leur dit Ren, même s’il s’adressait plutôt à Lacey. Et après ce que je viens d’entendre, je pense que garder des secrets n’est pas la meilleure idée… en fait, c’en est même une très mauvaise et toi, ajouta-t-il en mitraillant Lacey du regard, je suis sûr que tu n’as pas raconté toute ton histoire.

Lacey serra ses lèvres ensemble et lui lança sur un ton on ne peut plus provocateur :

- Personne ne t’a demandé de nous espionner.

Et là, c’est Ren qui dominait Lacey, la regardant fixement avec ses yeux argentés intenses et ses lunettes de soleil en main. Comment osait-elle lui parler ainsi ? Il faisait deux fois sa taille.

Gypsy se leva rapidement pour aller s’installer derrière Nick au moment même où Ren claqua ses deux paumes contre l’arrière du canapé, mettant Lacey prisonnière des coussins près desquels elle était assise.

- Vas-y ! Je t’écoute ! lui ordonna-t-il d’une voix dure en espérant que l’intimidation serait la clé pour avoir les détails qu’il voulait obtenir.

Maintenant que Gypsy était derrière lui et ne pouvait pas voir quelle expression il faisait, Nick se mit à sourire largement. Il fit un pas en arrière, se rapprochant encore plus de Gypsy pour lui faire savoir en silence qu’il la protégerait du grand méchant Ren en cas de besoin. Il n’y pouvait rien si Ren le faisait passer pour le gentil.

Lacey regarda Ren avec autant de ferveur et sortit quelque chose de sa poche sans que personne ne s’en aperçoive. Sentant le mince métal chaud contre sa peau, elle surprit tout le monde quand elle claqua sa paume contre la poitrine de Ren et le repoussa aisément loin d’elle.

- Recule, insista-t-elle calmement.

Ren sentit quelque chose lui piquer la peau à travers sa chemise et recula à contrecœur. Ses lèvres s’amincirent car il avait deviné qu’elle avait une sorte de médaillon ensorcelé dans sa main qu’il parvint à balancer loin d’elle d’un mouvement rapide. Puis, lorsque celui-ci lui brûla la main, il glissa à l’autre bout de la pièce.

- T’en a pas marre de toujours jouer avec tes machins, là ? grogna-t-il, en souhaitant silencieusement que sa main arrête de piquer. Mais peu importe… il n’aimait pas beaucoup ça, c’était certain.

- J’ai rien à te dire, riposta Lacey en gardant une voix tranquille tout en se levant.

Le fait que le médaillon ait si bien fonctionné sur Ren lui fit savoir que ce dernier était puissant, car il ne réagissait qu’aux pouvoirs et ne faisait rien aux démons faibles parce qu’ils n’avaient pas assez de puissance. Et honnêtement, elle ne s’attendait pas à ce qu’il fonctionne aussi bien sur lui… mais en même temps, elle n’avait que son médaillon à portée de main.

- P’t’être que ne suis qu’une humaine, mais ne fais surtout pas l’erreur de me sous-estimer, exhala bruyamment Lacey lorsque Ren fit un pas menaçant en sa direction.

- Je ne te connais même pas, lui dit-elle en arquant un sourcil.

Ren passa une main dans sa frange avec exaspération et compta silencieusement jusqu’à dix… même si ça ne lui servait à rien.

Ignorant Ren, Lacey dirigea son regard vers Gypsy :

- Je vais enlever ces vêtements de garçon, et puis j’irai prendre une douche. Est-ce que Grand-Père a gardé les vêtements que j’avais laissés ?

Gypsy hocha la tête en se disant que Lacey avait plus de couilles que dans ses souvenirs :

- Ils sont rangés dans la malle qui est dans le placard.

Lacey lui envoya un sourire reconnaissant :

- Bon ! À dans quelques minutes. Et toi, poursuivit-elle en regardant bien Ren dans les yeux, histoire qu’il paye pour ce qu’il venait de lui faire quelques minutes plus tôt :

- Ne pense même pas à mater !

- Parce que tu penses que c’est ce que j’allais faire ? répondit-il sur un ton injurieux. Croisant les bras par-dessus la poitrine, il tenta de reprendre le dessus : en tous cas, tu as l’air d’un sale petit rat de rue.

Lacey laissa passer sur son visage un petit sourire amusé et se dit que si elle ne parvenait pas à le battre au jeu des insultes, elle pourrait au moins s’amuser avec lui :

- Pourtant… tu sais que tu en as trèèèèèès envie.

- Je crois que tu as mal compris, déclara Ren. C’est toi qui es connue pour forcer les serrures et te glisser là où tu n’es pas invitée.

Prise au dépourvu, Lacey jeta le cristal et partit se doucher en claquant la porte derrière elle. Ren attrapa le cristal en plein vol en souriant et l’emporta avec lui habilement… comme ça, plus personne ne pourra l’utiliser !

- Ah, tiens, elle a oublié ses vêtements, remarqua Nick en pointant le menton du côté du placard que Gypsy avait mentionné quelques instants plus tôt dans sa conversation avec cette dernière.

Au bout de quelques secondes, la porte s’ouvrit brusquement et Lacey entra en hurlant tant qu’elle put pour exprimer son besoin de zone libre de testostérone. Elle alla directement droit au placard et traîna le coffre.

Gypsy haussa un sourcil et se mordit la lèvre pour ne pas sourire en voyant sa cousine faire glisser le lourd coffre jusqu’à la salle de bain. Puis elle claqua à nouveau la porte sans même regarder dans leur direction.

Au moment où ils entendirent l’eau de la douche se mettre à couler, Gypsy se mit à rire. Les choses seraient beaucoup plus amusantes avec sa cousine à ses côtés. En tous cas… cette fille était drôle et elles avaient été les meilleures amies du monde pendant un bon moment.

- Je ne comprends pas pourquoi tu rigoles, lui adressa Ren en grognant.

Puis il sortit de la pièce en trombe en tapant des pieds dans les escaliers. Il ne comprenait pas comment il pouvait être aussi énervé et excité en même temps.

Nick renifla et regarda Gypsy :

- Et moi qui croyais qu’ils flirtaient juste…

Gypsy acquiesça. Peut-être que cela pourrait être une autre bonne raison pour que Lacey reste.

- Alors, dans ce cas, si jamais elle a des ennuis… et je pense qu’elle en a sûrement, qui ne pourrait pas mieux la protéger que Ren ? constata-t-elle en souriant.

Nick se demandait s’il devait être jaloux parce qu’elle pensait que Ren était un meilleur protecteur que lui, ou bien s’il devait être heureux parce que cette attirance bizarre entre Ren et Lacey semblait contenter Gypsy. Il y pensa un instant, puis laissa tomber l’affaire… car il fallait bien admettre que Ren était plus grand, plus fort et beaucoup plus puissant que lui. Dommage que le principal défaut de ce grand benêt soit son manque de cellules grises…

Ren avait entendu la remarque de Nick mais ignorait ce qu’il insinuait. Flirter… et puis d’ailleurs, il se trompait. Jamais, il ne s’était senti attiré par cette gosse. Elle était sarcastique, sournoise, et c’était une voleuse… tous les défauts du monde, selon ses critères à lui. Une fois arrivé en haut des escaliers, il se mit à tourner en rond dans l’entrepôt immense.

- Et elle a osé me dire, à MOI… de ne pas la mater ! déblatéra-t-il.

Chapitre 3

Lacey soupira quand l’eau chaude déferla sur son corps et savoura le sentiment d’être finalement complètement libre des fixations qu’elle s’était enroulées autour des seins pour pouvoir ressembler à un adolescent. Elle avait eu la bonne idée de brûler les vêtements volés qu’elle avait portés.

Elle attrapa le robinet et augmenta la température de l’eau. Pour elle, se détendre était un luxe dont elle n’avait pas pu profiter depuis qu’elle avait quitté Vincent et toute la horde de démons qui étaient après elle.

Vincent… même son prénom avait éveillé en elle des sentiments de culpabilité et elle fronça tristement les sourcils. Elle l’avait rencontré quelques jours après avoir reçu une maquette de l’énorme musée où son grand-père l’avait envoyée. Il se trouve qu’ils avaient tous les deux étés envoyés par des personnes différentes pour aller voler la même chose.

Ses lèvres tremblèrent lorsqu’elle repensait à tout ça… les yeux effarés de Vincent et ses airs de beau gosse, quand il la surprit en train d’entrer dans la même pièce secrète dans laquelle il était. S’ils avaient essayé de se battre pour savoir lequel d’entre eux était arrivé en premier et qui méritait le butin, ils auraient certainement alerté les gardes lourdement armés qui étaient juste au bout du couloir. Ces derniers les auraient certainement chassés, ou pire… ils auraient également pu leur tirer dessus.

Après s’être contemplés quelques temps, ils arrivèrent finalement à trouver un compromis et décidèrent qu’ils pourraient se mettre ensemble pour tenter de prendre l’objet. Et en y repensant, elle se rendit compte que Vincent s’en serait bien sorti d’une autre manière… il avait seulement accepté de faire tandem avec elle parce qu’il l’avait bien voulu.

Une fois qu’ils furent sortis du musée, ils furent soudainement entourés de cinq démons aux yeux sombres qui étaient entrés dans le corps de cinq officiers de police du coin.

Debout dans la lumière des feux clignotants des voitures de police, les mains en l’air, avec cinq paires de fusils pointés sur eux, elle pensait qu’ils ne s’en sortiraient pas vivants. Jusqu’à ce que Vincent remette à l’un d’eux l’objet volé en échange d’une énorme mallette remplie d’argent.

Par la suite, Vincent lui proposa de partager cet argent. Il lui demanda également de faire affaire avec lui. Sans penser aux conséquences, elle avait accepté en pensant qu’elle pourrait obtenir encore plus de choses pour son grand-père en utilisant les relations de Vincent, qui étaient de nouveaux collectionneurs assez agressifs.

En même temps, elle était contente d’avoir enfin trouvé un partenaire pouvant être aussi sournois qu’elle. Et le fait qu’il soit super sexy n’était pas non plus une mauvaise chose, avec son petit accent anglais lui donnant l’impression qu’il flirtait avec elle en permanence.

Elle secoua la tête à cette pensée naïve et se massa les cheveux avec du shampooing. Elle avait seulement accepté cet arrangement par cupidité, mais aussi parce qu’il était sacrément sexy… ses deux faiblesses.

Après une nuit torride, tout comme la plupart des jours qui suivirent, Vincent lui en avait dit un peu plus au sujet du réseau clandestin auquel il appartenait. Elle comprit rapidement que devenir partenaire avec lui signifiait qu’elle était aussi partenaire avec tout un réseau de puissants démons.

Grâce à son grand-père, elle savait des choses sur les démons, mais cela ne voulait pas dire qu’elle leur avait déjà fait face. Et même si elle savait d’emblée dans quoi elle allait s’embarquer, et que cela l’avait rendue nerveuse, elle avait malgré tout ignoré ce sentiment et avait attendu avec impatience toute la frénésie dont Vincent lui avait parlé.

Ce soir-là, il l’avait emmenée à la rencontre du maître démon de ce réseau… un vieil homme qui avait cent dix ans et qui s’appelait Masters, ce qu’elle trouvait très drôle à l’époque.

Quand le vieux démon rejeta froidement son invitation dans le réseau de voleurs et qu’il tenta de la tuer sur place, elle perdit son sens de l’humour. Si Vincent n’avait pas pris la balle devant elle, elle serait morte. Elle pensait qu’il était mort mais il s’était secoué en grognant parce que la balle était entrée en lui, lui envoyant un jet de sang sur le visage.

C’est à ce moment-là qu’elle comprit que Vincent ne pouvait pas être tué, peu importe ce qu’on lui faisait. Tout en se disputant avec le démon aux yeux noirs pour la protéger, il s’était arraché la balle de l’épaule, expliquant qu’il cherchait depuis des années un partenaire et que c’est elle qu’il avait choisie.

Vu que Vincent était son voleur préféré, Masters avait accepté à contrecœur, mais seulement s’il pouvait la désigner comme l’une de ses sous-fifres, ce qui lui donnait le droit de la tuer si jamais elle s’écartait du droit chemin ou essayait de quitter le groupe.

Alors, Vincent l’avait regardée calmement par-dessus son épaule ensanglantée en lui demandant :

- C’est soit ça, soit il ne te laissera pas sortir vivante de cette pièce. Es-tu d’accord avec cette entente ?

Son grand-père lui avait appris à ne jamais passer d’accord avec un démon, mais elle n’était pas assez stupide pour être en désaccord avec celui qui était devant elle. Comme elle avait regardé dans ses yeux noirs, elle savait qu’il la tuerait et l’oublierait très vite.

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