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Désirs
Il suffit de le savoir pour obtenir ce quâon désire ; si on nây parvient pas câest quâentrent en jeu dâautres facteurs qui rendre vains nos efforts ; la suite sera une analyse plus approfondie de ces facteurs.
Parvenus à ce point nous verrons les mécanismes qui se déclenchent en nous pour saboter le premier et les deux degrés successifs, nous empêchant dâattendre nos objectifs.
CARPE DIEM
Cueille la rose quand vient lâinstant, car tu sais que le temps vole...
Et la même fleur qui aujourdâhui est éclose demain se fanera
Walt Whitman
Carpe diem, cueille lâinstant. Câest ici que commence lâanalyse des blocages et des limitations à notre succès, à notre réalisation, à lâaccomplissement de nos désirs.
Carpe diem est une locution latine extraite d'un poème d'Horace (Odes 1, 11, 8) que l'on traduit en français par : âCueille le jour présent sans te soucier du lendemainâ et libéralement traduite en âcueille lâinstantâ du fameux film interprété par Robin Williams, Le cercle des poètes disparus. Il serait opportun de la compléter avec la suite du vers : â quam minimum credula posteroâ, et âsois la moins crédule possible pour le jour suivantâ
Il sâagit dâune invitation à apprécier ce que lâon a, de jouir chaque jour de ce que la vie nous offre étant donné que le futur nâest pas prévisible.
Une telle philosophie est basée sur le constat quâil nâest pas donné à lâhomme de connaître lâavenir ni de le déterminer ; lâhomme est libre de gérer sa vie et, par voie de conséquence, son temps.
En fait, dans le vers précédent, Horace écrit : â Dum loquimur, fugerit invida aetasâ, âPendant que nous parlons, le temps jaloux sâenfuit.â.
Lâhomme ne peut agir que sur le présent et câest donc en vivant dans le présent quâil doit sâefforcer de cueillir les occasions, les opportunités et les joies qui se présentent au jour le jour, sans conditionnement dérivant dâhypothétiques espérances ni de crainte anxieuse pour le futur. Ce point est dâune importance fondamentale mais il est pratiquement ignoré par la grande majorité des individus.
Si nous devions nous demander qui nous sommes, ou quels termes nous définissent, la description que nous donnerions de nous-même serait indubitablement liée à un passé proche ; nous ferions référence à un nombre déterminé dâ âétiquettesâ ou de définitions que nous nous serions auto-appliquées ou que dâautres nous auraient attribuées, voire un mélange des deux.
Parmi toutes celles-ci il y en aura, je lâespère, de positives telles que, par exemple : je suis intelligent, je suis gentil, jâétudie bien, je joue bien au foot et ainsi de suite. Pour la grande majorité de la population toutefois, dâautres seront négatives ou limitatives, ainsi : je suis laid, je ne sais pas faire, etc...
Je renvoie pour lâanalyse de ces propos au chapitre sur les convictions auto-limitantes où elles seront traitées de manière exhaustive. Pour le moment je désire mettre lâaccent sur lâimportance de lâinstant présent, unique et éternel, si cher aux religions orientales.
Le temps compris comme un flux, comme le ruissellement des évènements, est pour nous un grand mystère, une sorte de dimension dont ne nous pouvons nous détacher dâaucune façon.
En termes dâastrophysicien il est inséparable du mouvement des astres et constitue, selon la célébrissime théorie de la relativité dâEinstein qui complète ce quâavait énoncé Galilée dès le dix-septième siècle, lâespace-temps.
Le mouvement des astres crée le temps et nous, partie dâun tel système, y sommes assujettis, nous ne pouvons y échapper.
Bien que notre vie soit formée dâun ensemble de tranches de vie lesquelles, mises ensemble, forment la ligne temporelle dans laquelle nous avons vécu et continuerons à vivre, nous vivons pratiquement dans un éternel présent : au sens où chaque instant de notre existence, dès lâinstant où il a été vécu, devient du passé et ne peut plus être vécu, sauf en esprit.
On peut en dire autant du futur, une série de possibilités logiques qui pourraient se vérifier mais qui, elles aussi, nâexistent que dans notre cerveau.
Certes, dâun côté nous sommes assujetti au temps sans espoir dây échapper, dâautre part il est vrai quâen réalité nous ne vivons que dans le présent, la seule dimension qui existe pour nous.
Une fois lâinstant passé, tels que nous lâécrivions tout à lâheure, il devient le passé et nâexiste plus du point de vue physique ; il nâexiste que comme âeffetâ de ce que nous avons fait et pensé.
Au contraire, le futur nâexiste que comme dimension dans notre mode de pensée, il nâexiste quâà partir du moment où nous y projetons nos espoirs ou nos inquiétudes.
Donc nous sommes bien la somme de nos passés mais, bien que nous en soyons le produit, le passé a cessé dâexister et il pourrait disparaître à lâintérieur de nous-mêmes si nous cessions de nous y reporter et à nous juger par rapport à lui.
Le futur est déterminé par nos actions et nos décisions de lâinstant présent et, bien quâil soit lié à lâincertitude, à ce que dâaucuns définissent coïncidences et dâautres le destin, il demeure un sous-produit de ce que je fais à lâinstant présent. Donc jâécrirai un livre dans le futur -et tout va bien- ; mais si je ne devais jamais taper sur un clavier dâordinateur ou de machine à écrire (ou employer plume et papier, pour les amoureux de la belle écriture), ce futur ne se réalisera jamais.
Lâinverse est également vrai : si tout porte à croire que le futur est déjà acquis par ce que nous faisons dâhabitude -comme le fait de se rendre au travail tous les jours-, rien ne garantit que nous nous y rendrons demain ; nous pourrions tomber malade, avoir un accident ou rencontrer la femme/lâhomme de notre vie ; nous pourrions dévier de notre route et nous rendre à lâaéroport ; nous pourrions devenir riches parce que le billet de loto acheté était le gagnant du gros lot, et ainsi de suite.
De là découle lâimportance fondamentale de lâinstant présent, toujours contrastée par notre esprit lequel a tendance à sâattarder sur le passé ou le futur, précisément à cause du fait décrit précédemment : lâexposition de notre ego avec lâensemble des actions passées. La vie est une succession de ces éternels instants présents ; notre esprit tend toutefois à les avoir en horreur parce que notre ego, câest-à -dire notre personnalité basée sur la somme de nos passés, a besoin dâun continuum temporel pour pouvoir sâaffirmer, afin dâexister.
Mais il est aussi notre prison parce dans le passé se dissimulent des évènements qui nous ont blessés et qui ont encore une influence sur notre présent, comme nous le verrons par la suite.
Dans ce chapitre nous parlons au contraire de lâinstant présent et comment, aux fins de réalisation de nos propres désirs, il soit de la plus haute importance dâêtre au bon endroit, au bon moment, ou bien dâaccomplir lâaction juste guidés par lâinstinct ; donc vivre lâinstant présent au lieu de le rejeter.
Plus précisément combien de personnes ont agi dâinstinct, sans même y penser, action qui sâest révélée plus tard comme la meilleure chose à faire dans certaines circonstances ?
Combien, au contraire, regrettent de ne pas avoir accompli les actions que, dâaprès eux, ils auraient dû faire mais que, avec lâombre dâun doute, ils ont ajournées et, par voie de conséquence, lâoccasion a été perdue ?
Ruth-Inge Heinze (1919 - 2007), anthropologue allemande, évoque un épisode quâelle vécut en Allemagne au cours dâune attaque aérienne pendant la seconde guerre mondiale : nâayant pas eu le temps de rejoindre un refuge, elle se trouvait sous le portail dâentrée dâun immeuble afin de sâabriter des projectiles et des bombes. Elle raconte : âà un instant donné jâai eu lâimpulsion de courir dans la rue jusquâà lâimmeuble le plus proche, distant dâune centaine de mètres. Jâéchappai par miracle aux éclats de shrapnel [ projectiles creux dâartillerie contenant des ball es] qui tombaient autour de moi. à lâinstant où jâatteignais lâimmeuble voisin, le premier édifice où je mâétais abritée fut touché par une bombe et totalement détruit.â.
Que se serait-il passé si, au lieu de suivre cette impulsion, le Docteur Heinze sâétait arrêtée à réfléchir sur le danger quâelle courait en sortant dans la rue ?
Ceci est un évènement communément appelé âpressentimentâ ou, selon lâexpression du Docteur Julia Mossbridge, âactivité anticipatoire anormaleâ.
Voici un extrait de la Chartreuse de Parme de Stendhal : âTout à coup, à une hauteur immense et à ma droite jâai vu un aigle, lâoiseau de Napoléon ; il volait majestueusement, se dirigeant vers la Suisse, et par conséquent, vers Paris. Et moi aussi, me suis-je dit à lâinstant, je traverserai la Suisse avec la rapidité de lâaigle [â¦] A lâinstant, quand je voyais encore lâaigle, par un effet singulier mes larmes se sont taries ; et la preuve que cette idée vient dâen haut, câest quâau même moment, sans discuter, jâai pris ma résolution et jâai vu les moyens dâexécuter ce voyage.â
Donc que se passe-t-il lorsque nous avons un désir ? Avons-nous la capacité et les forces pour le réaliser ? Dans quelle mesure le monde extérieur concourt-il à son éventuelle réalisation ?
Si nous voulons nous reposer sur un avis scientifique, arrivés à ce point il est nécessaire de parler de lâun des pères de la psychanalyse, le célèbre Carl Gustav Jung et son concept de synchronicité ou âprincipe des relations acausalesâ.
Dâun point de vue scientifique, normalement dans tout ce qui survient il y a un lien, à chaque effet correspond une cause : câest le principe de la causalité.
à lâinverse, Jung découvrit des phénomènes où cette règle ne sâappliquait pas et, pour cette raison, parle de liens acausaux.
La synchronicité est donc une série dâévènements où le monde intérieur est relié au monde extérieur, sans lien apparent, comme si les choses et les personnes étaient reliées entre elles par un fil ou un réseau invisible.
Jung nomme ce réseau inconscient collectif, là où la psyché de chaque individu se fond avec celles des autres dans un champ sans espace ni temporalité. Dans ce champ peuvent se produire des phénomènes inexplicables dâun strict point de vue scientifique, du fait de lâabsence du principe de causalité.
Dans un épisode célèbre de son livre âLa synchronicité, principe de relations acausalesâ il parle dâune patiente très éduquée, au rationalisme cartésien si développé quâil lui était devenu impossible de la faire progresser. Elle eut à un moment décisif du traitement un rêve dans lequel elle recevait en cadeau un scarabée doré. Pendant quâelle rapportait le rêve, un insecte, en volant, heurtait la fenêtre à lâextérieur : câétait un hanneton scarabéide qui offrait une étroite analogie avec le scarabée doré. Devant un tel cas, qui ne sâest jamais reproduit, la patiente réagit enfin positivement à la cure.
La synchronicité est quelque chose qui ébranle nos certitudes, brise notre vision étriquée et préconditionnée de lâunivers et nous dispose dâune façon différente par rapport à qui nous sommes et à ce que nous pouvons faire ; elle nous met en relations avec notre inconscient le plus profond et nous réintroduit au mystère de la vie.
Les coïncidences, ou appelez-les comme bon vous semble, nâexistent pas : tout survient selon des liens et des principes dont lâêtre humain nâest pas totalement conscient et quâil ne parvient ni à contrôler et encore moins à prévoir.
Ceci ouvre la porte à lâémerveillement, à la stupéfaction, au âtout est possibleâ, âtout peut arriverâ, au miracle.
Câest ce qui fait sortir le génie de la lampe qui le contenait et nous permet dâexprimer et voir se réaliser nos désirs.
Cueillons lâinstant, donc, nâhésitons pas lorsque surviennent des circonstances qui pourraient nous rapprocher de nos désirs : elle sont là pour nous aider.
Le doute et lâincertitude qui nous tenaillent nous font rater le coche et nul ne sait quand il repassera : câest un axiome bien connu.
Aucune crainte, aucune incertitude, ne doivent nous assaillir lorsquâadviennent des synchronicités en relation avec nos désirs ; elle viennent à nous parce que notre inconscient a travaillé pour nous afin dâobtenir ce que nous désirions et, dans son champ collectif, il nous a trouvé une chance, une voie à suivre.
Mais si nous ne les suivons pas, inutile de désespérer ensuite : nous avons fermé la porte qui, de façon quasi-magique, sâétait ouverte devant nous.
FOI OU ATTENTE CONFIANTE
La où finit la raison commence la foi.
Søren Kierkegaard
On traitera dans ce chapitre dâune qualité indispensable à lâaccomplissement de nos désirs, les nécessaires fondations qui en forment la base et sans lesquelles toute notre construction sâeffondrerait : à savoir la foi, la conviction quâon obtiendra ce que lâon désire.
La foi: de quoi sâagit-il ?
Nous avons tous une idée approximative de ce mot, la quelle est probablement liée à des concepts religieux; mais cela ne donne quâune idée partielle de ce quâon veut exprimer par âavoir la foiâ ou âfaire confianceâ.
En effet la religion nous fournit lâexemple le plus accompli de ces mots, en lâoccurrence croire en un monde déterminé ou en un être situé au-dessus ou en dehors de notre univers, à propos duquel nous nâavons aucune preuve dâexistence et sur lequel nous ne pouvons bâtir que des hypothèses.
Rien ne prouve que le texte sacré adopté par une religion donnée soit meilleur que les autres, voire inspiré par la divinité en personne.
En dâautres termes nous sommes invités à croire sans preuve à lâappui, à faire confiance à quelque chose dâindémontrable.
Il est évident que tout le monde nâest pas disposé favorablement envers ces croyances parce que chacun dâentre nous fait siennes certaines convictions dans la vie ; chacun a son credo, pas quâau sens religieux du terme, sâimagine réussir ou pas, croit savoir ce qui est juste et ce qui ne lâest pas, ce qui est vrai et ce qui ne lâest pas, et ainsi de suite.
Le monde tel que nous le percevons nâest pas celui que nous percevons: il est la représentation que nous nous en faisons, créée par nos sens et nos croyances.
Dâaprès la psychologie, la représentation que nous nous faisons du monde crée une carte dans notre esprit, carte à partir de la quelle nous évaluons ce qui nous entoure.
Rappelons toutefois que la carte nâest pas le territoire.
Aussi détaillée que soit une carte elle ne pourra jamais remplacer lâexpérience directe, tout comme une description des îles Hawaii ne nous permettrait pas dây être physiquement.
Dans chacun dâentre nous existe un système de croyances qui caractérisent toute notre existence, qui forment notre monde intérieur ainsi que notre représentation du monde externe.
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