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La Becquée
La Becquée

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La Becquée

Язык: Французский
Год издания: 2017
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– Et aujourd'hui, interrogeait grand'mère avec malice, avez-vous au moins vu ces dames?

– La marquise? faisait mon père, un peu embarrassé.

– La marquise, la comtesse, la vicomtesse… est-ce que je sais? Les avez-vous vues, oui ou non?

– Mais certainement, je les ai saluées dans le parc.

– Elles n'ont donc pas déjeuné avec vous?

– Vous comprenez, quand le marquis a à causer d'affaires…

– Ah çà! mais, mon ami, on vous fait déjeuner à l'office!..

Ce genre de taquinerie l'exaspérait particulièrement. Il jetait sa serviette sur la table et s'en allait.

Il nous arriva, un soir, dans un état d'agitation peu ordinaire.

– Eh bien, dit-il, je viens d'en apprendre de belles! Savez-vous à quoi s'occupe en ce moment votre mari? oui, votre mari, M. Casimir Fantin!

Grand'mère frissonna. Elle avait appris de son mari tant de choses désastreuses!

– Non, vous ne devineriez pas!.. il est tout bonnement en train de négocier un emprunt pour acheter le moulin de Gruteau.

– Le moulin de Gruteau? Mais c'est fou! Mais Félicie le guigne depuis trente ans; elle n'a jamais pu trouver le moyen de l'acheter.

– Il paraît qu'il l'a trouvé, lui. Il n'y a que les meurt-de-faim pour avaler les bouchées doubles. Il a écrit, de Langeais, à Clérambourg; il lui demande des conseils.

– Oh! si ça vient par Clérambourg!..

– Clérambourg a cru devoir me prévenir afin que nous puissions à temps éviter un désastre.

– Mon Dieu! mon Dieu! ne parlons pas de cela à Félicie, elle en mourrait.

Cette alerte fournit aux deux ennemis un motif d'union momentanée, et l'on combina de concert les stratagèmes propres à empêcher ce diable de grand-père Fantin de se relancer en de nouvelles aventures. Il fut décidé que l'on accepterait, enfin, l'invitation qu'adressait chaque année le vieil oncle Goislard, et que nous irions, grand'mère et moi, pendant une ou deux semaines, à Langeais, tenter de faire avorter le projet.

Il y eut certainement quelque chose de providentiel dans ce voyage, car, sans cette raison de quitter Beaumont, nous nous en éloignions, peu après, de la façon la plus regrettable.

Nous avions eu des pluies d'automne. La cour était sombre; le feuillage des chasselas roses du mur mitoyen luisait sous les averses; des jours se passaient à regarder les grosses gouttes rejaillir sur le pavé, en jets d'eau fluets. Les gouttières jasaient, d'une voix d'arrière-gorge, comme des commères infatigables. Un clerc, le col relevé, son mouchoir sur la tête, se dirigeait, en courant, vers une porte trouée en as de coeur; on voyait de grands parapluies bleus, ruisselants, monter sur deux jambes mouillées l'escalier extérieur de l'étude. Adèle allait de sa cuisine au puits, son jupon en guise de capeline; et la bonne du capitaine manquait souvent d'obéir au signal du chant plaintif de la poulie. Marguerite et Georgette venaient, en voisines, dire bonjour. Le deuil leur allait à ravir et on leur adressait des compliments sur leur taille; elles parlaient toujours mariage. Grand'mère pleurait souvent; et maintenant que je savais tout, elle m'entretenait quelquefois de la petite cousine malheureuse que j'avais à Paris.

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