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Mensonges
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Mensonges

Язык: Французский
Год издания: 2017
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Tandis que le jeune homme parlait, Rosalie lança du côté de sa mère un regard où se lisait plus de bonheur que ses pauvres yeux n'en avaient exprimé depuis des mois. En avouant ainsi et raillant lui-même ses plus intimes sensations, René obéissait à un mouvement du cœur trop compliqué pour que la simple enfant en comprît le rouage. Il avait vu, à l'angoisse des prunelles de la jeune fille, quand madame Offarel avait prononcé cette phrase: « votre beau monde, » que le secret de l'attraction exercée sur lui par le mirage de l'élégance n'avait pas échappé à la double vue de celle qui l'aimait. Il avait un peu honte, d'autre part, d'être si plébéien dans cette griserie de luxe. Il avait donc parlé de ses impressions, comme s'il n'en eût pas été dupe, en partie afin de rassurer Rosalie et de lui épargner une peine inutile, en partie afin de se permettre cette petitesse, sans trop se la reprocher. Pour certaines natures, – et l'habitude du dédoublement moral les rend fréquentes parmi les écrivains, – raconter ses fautes, c'est se les pardonner. Celui-là se complut, tout en défendant Claude Larcher, à reprendre le détail de ses propres enivrements, avec une nuance d'ironie qui aurait trompé des observateurs plus fins qu'une enfant amoureuse. Tout en se moquant à demi de ce qu'il appela lui-même son Snobisme, et il expliqua ce mot d'origine anglaise aux deux femmes, il continuait de se livrer à la misère des petites remarques qui se multipliaient en lui depuis la veille. Il ne pouvait se retenir de mesurer en pensée l'abîme qui séparait les créatures entrevues chez madame Komof, – roses vivantes poussées dans la serre chaude de l'aristocratie européenne, – et la petite provinciale de Paris au teint plombé, aux doigts fatigués par le travail, aux cheveux simplement noués, à la tournure si modeste qu'elle en était gauche. Petit à petit, cette comparaison devint presque douloureuse, et le jeune homme subit un de ces accès de sécheresse intérieure qui déconcertaient son amie. Elle les apercevait toujours, sans jamais en comprendre la cause. Elle connaissait si bien René!.. Elle savait d'instinct que deux êtres existaient en lui, côte à côte, l'un doux, bon et tendre, facile à l'émotion, incapable de supporter sa peine, enfin le René qu'elle aimait, – et un autre, atone, étranger à elle, irrité contre elle… Mais le lien qui unissait ces deux êtres, elle ne le saisissait pas. Ce qu'elle comprenait, c'est qu'avant le succès triomphal du Sigisbée, elle ne voyait presque jamais que le premier de ces deux René, et, depuis, que le second. Elle n'osait pas dire: « le malheureux succès… » Elle en avait été si fière! Pourtant elle aurait tant souhaité en revenir à l'époque où son ami était inconnu, et pauvre, et si à elle!.. Que sa voix pouvait se faire aisément dure, si dure que même les phrases adressées à une autre, lui semblaient, par leur seule intonation, dirigées contre son cœur! En ce moment, c'était avec sa mère qu'il causait, et rien que l'accent avec lequel il prononçait des paroles bien innocentes, faisait mal à Rosalie. Cependant madame Offarel qui paraissait depuis quelques secondes toute préoccupée, se leva brusquement.

– « J'entends Cendrette qui gratte, » dit-elle; « la mignonne veut sortir. »

Elle passa de nouveau dans la salle à manger, pour ouvrir la porte de la cour à sa chatte préférée, et ravie sans doute de laisser les deux jeunes gens ensemble; car, Cendrette une fois partie, elle s'attarda longuement à flatter Raton, un de ses autres pensionnaires, en lui disant à très haute voix: « Que tu as d'esprit, mon Raton! Que je t'aime, démonet!.. » C'était un des innombrables termes d'amitié qu'elle avait imaginés pour ses chats, et tandis qu'elle discourait ainsi, elle se disait à elle-même: « S'il est venu tout de suite, c'est qu'il lui reste fidèle; mais quand se déclarera-t-il? Pauvre fillette!.. Ce n'est pas dans ces salons dorés qu'il trouvera une perle comme celle-là. C'est doux, c'est honnête, et joli, et vrai!.. » Puis tout haut: « N'est-ce pas, mon Raton? Tu me comprends, mon fils?.. » Le matou faisait le gros dos, il frottait sa tête contre la jupe de sa maîtresse, il ronronnait voluptueusement, et le monologue intérieur de la mère continuait: « Avec cela qu'il est devenu un beau parti. On peut bien y penser puisqu'on voulait bien de lui avant. Elle n'aura pas à trimer, comme moi avec Offarel. Si ça ne fait pas pitié qu'elle use ses gentilles mirettes à ravauder ce linge… » et elle empilait, par une vieille habitude de ménagère active, les mouchoirs déjà passés en revue, et elle songeait encore: « Sa petite dot! Quelle surprise!.. » À force d'âpre économie, elle avait gratté, sur le traitement modeste de son mari, une quinzaine de mille francs qu'elle plaçait à l'insu du sous-chef de bureau. Elle se souriait à elle-même et tendait l'oreille avec une certaine inquiétude: « Que se disent-ils? » Elle savait que sa fille aimait René, mais elle ignorait les secrètes accordailles qui unissaient les deux jeunes gens. De quel étonnement n'eût-elle pas été remplie si elle s'était doutée que Rosalie avait échangé déjà souvent avec son ami de furtifs, de timides baisers, et qu'à peine sa mère passée dans l'autre chambre, elle venait de lui prendre la main et de lui dire, mettant tout son cœur dans ce gracieux reproche:

– « Et vous avez pu partir hier au soir sans me dire adieu?.. »

– « Mais j'ai été bousculé par Claude, » fit René en rougissant, et serrant les doigts de la jeune fille qui ne fut la dupe ni de cette excuse ni de cette feinte caresse, car elle se déroba à cette pression. Elle secoua la tête avec mélancolie, et, comme ouvrant la bouche avec effort:

– « Non, » dit-elle, « vous n'êtes plus gentil comme autrefois… Depuis combien de temps ne m'avez-vous plus fait de vers? »

– « Vous êtes donc comme les bourgeois qui pensent que les vers s'écrivent à volonté? » répliqua le jeune homme presque durement. Il éprouvait cette irritabilité qui est le signe le plus indiscutable d'un déclin d'amour. L'obligation sentimentale, la pire de toutes, lui apparaissait sous une de ses mille formes. Par un instinct qui les conduit, d'une part à regarder jusqu'au fond de leur malheur, de l'autre à poursuivre avec acharnement leur bonheur passé, les femmes qui se sentent moins aimées formulent ainsi de ces exigences toutes petites, tout humbles, qui produisent sur le cœur de l'homme l'effet que produit sur la bouche trop sensible d'un cheval un maladroit coup de caveçon. L'amant qui était venu avec la ferme volonté d'être doux et tendre se cabre soudain. Rosalie avait déplu; elle le sentait comme elle avait senti la sécheresse de René tout à l'heure, et une étrange détresse s'empara d'elle. Depuis le départ de son ami, la veille, elle était jalouse, à vide, et sans vouloir admettre ce mauvais sentiment, mais jalouse tout de même: « Qui rencontrera-t-il dans cette fête?.. » s'était-elle demandé avant et pendant, au lieu de dormir: « Avec qui cause-t-il?.. » et maintenant: « Ah! il m'est déjà infidèle, sans quoi il ne me parlerait pas sur ce ton… » Le silence qui suivit la dure réponse lui fut si pénible qu'elle dit timidement:

– « Est-ce que les acteurs ont bien joué hier?.. »

Pourquoi fut-elle froissée de voir avec quel plaisir René s'emparait de cette question, afin d'empêcher que la causerie ne continuât dans un autre chemin que celui des banalités? C'est que le cœur de la femme qui aime vraiment – et elle aimait – trouve des susceptibilités nouvelles au service des moindres impressions, et, toute navrée, elle écoutait René répondre: « Ils ont joué divinement. » Puis il s'engagea dans une dissertation sur la différence qu'il y a entre le jeu éloigné de la scène et le jeu tout rapproché d'un salon.

– « Pauvre petite! » se disait madame Offarel en rentrant, « elle est si naïve, elle n'a pas su le faire parler d'autre chose que de cette maudite pièce! » Et à voix haute, afin de se venger sur quelqu'un de ce qu'elle n'entrevoyait pas l'instant où René se déclarerait: – « Dites donc, » fit-elle, « est-ce que votre ami M. Larcher n'est pas un peu jaloux de votre succès?.. »

VI

LA LOGIQUE D'UN OBSERVATEUR

René Vincy était entré chez les Offarel sous une impression pénible, il en sortit sous une impression plus pénible encore. Tout à l'heure il était mécontent des choses, maintenant il était mécontent de lui-même. Il était venu chez Rosalie, dans le but de lui procurer une douceur et de lui épargner le petit ennui d'apprendre son succès de la veille par une bouche autre que la sienne; – et cette visite avait causé une souffrance nouvelle à la jeune fille. Quoique le poète n'eût jamais eu pour cette enfant aux beaux yeux noirs qu'un amour d'imagination, cet amour avait été trop sincère pour qu'il n'en conservât point ces deux sentiments, les derniers à mourir dans l'agonie d'une passion: un pouvoir extraordinaire de suivre les moindres mouvements de ce cœur de vierge, et une pitié, inefficace autant que douloureuse, pour toutes les souffrances qu'il infligeait à ce cœur. Une fois de plus il se posa cette question: « N'est-il pas de mon devoir de lui dire que je ne l'aime plus?.. » question insoluble, car elle ne comporte que deux réponses: la brutalité égoïste et cruelle, si l'on est simple; et, si l'on est compliqué, la lâcheté d'Adolphe, avec son affreux mélange de compassion et de trahison!.. Le jeune homme secoua la tête pour chasser l'importune pensée, il se dit l'éternel: « Nous verrons, plus tard… » avec lequel tant de bourreaux de cette espèce ont prolongé tant d'agonies, puis il se força de regarder autour de lui. Ses pas l'avaient porté, sans qu'il y prît garde, dans la portion du faubourg Saint-Germain où, plus jeune, il aimait à se promener, quand, enivré par la lecture des romans de Balzac, cette Iliade dangereuse des plébéiens pauvres, il évoquait derrière les hautes fenêtres le profil d'une duchesse de Langeais ou de Maufrigneuse. Il se trouvait dans cette large et taciturne rue Barbet-de-Jouy qui semble en effet un cadre tout préparé à quelque grande dame d'une aristocratie un peu artificielle, par l'absence totale de boutiques au rez-de-chaussée de ses maisons, par l'opulence de quelques-uns de ses hôtels et le caractère à demi provincial de ses jardins entourés de murs. Une inévitable association d'idées ramena le souvenir de René vers l'hôtel Komof, et, presque aussitôt, la pensée de la seigneuriale demeure de la comtesse réveilla en lui, pour la quatrième fois de la journée, l'image, de plus en plus nette, de madame Moraines. Cette fois son âme, fatiguée des émotions chagrinantes qu'elle venait de traverser, s'absorba tout entière dans cette image au lieu de la chasser. Songer à madame Moraines, c'était oublier Rosalie et c'était surtout se détendre dans une sensation uniquement douce. Après quelques minutes de cette contemplation intime, le dévidement naturel de sa rêverie conduisit le jeune homme à se demander: « Quand la reverrai je? » Il se rappela la voix et le sourire qu'elle avait eus pour prononcer ces mots: « Les jours d'Opéra, avant le dîner… » Les jours d'Opéra? Cet apprenti élégant ne les connaissait même point. Il éprouva un plaisir enfantin, et hors de proportion avec sa cause apparente, celui d'un homme qui agit dans le sens de ses plus inconscients désirs, à gagner précipitamment le boulevard des Invalides où il chercha une affiche des spectacles du soir. On était au vendredi et cette affiche annonçait les Huguenots. Le cœur du jeune homme se mit à battre plus vite. Il avait oublié et Rosalie, et ses remords de tout à l'heure, et la question qu'il s'était posée. La voix intérieure, celle qui chuchote à l'oreille de notre âme des conseils dont, à la réflexion, nous demeurons nous-même stupéfiés, venait de lui murmurer: « Madame Moraines sera chez elle aujourd'hui… Si j'y allais?.. »

« Si j'y allais?.. » se répéta-t-il tout haut, et la seule idée de cette visite lui infligea un serrement de gorge et comme un tremblement intérieur. C'est la facilité avec laquelle naissent et renaissent ces émotions extrêmes, et à propos des moindres circonstances, qui fait de la vie passionnelle des jeunes gens un si étrange va-et-vient de volontés tour à tour effrénées et misérables. Celui-ci n'eut pas plutôt formulé cette tentation dont il était assailli, qu'il haussa les épaules et se dit: « C'est insensé… » Puis cet arrêt une fois porté, il se mit, sous prétexte d'accumuler les objections, à plaider la cause de son propre désir: « Comment me recevrait-elle?.. » Le souvenir des beaux yeux et du beau sourire lui faisait se répondre tout bas: « Mais elle a été si aimable, si indulgente… » Il reprenait: « Que lui dirais-je pour justifier cette visite, moins de vingt-quatre heures après l'avoir quittée?.. » – « Bah! répliquait la voix tentatrice, l'occasion inspire. » – « Mais je ne suis pas seulement habillé… » Il n'avait qu'à passer rue Coëtlogon, « Mais je ne sais pas même son adresse… » – « Claude la sait. Je n'ai qu'à la lui demander. » Quand l'idée d'une visite à son ami lui eut traversé l'esprit, il sentit qu'en tous cas il lui serait impossible de ne pas mettre du moins cette part de son projet à exécution. Aller chez Claude, c'était faire le premier pas du côté de madame Moraines; mais, au lieu de se l'avouer, René eut la petite hypocrisie de se donner d'autres raisons: ne devait-il pas à son ami de prendre de ses nouvelles? Il l'avait quitté si malheureux la veille, si évidemment crispé. Peut-être pleurait-il comme un enfant? Peut-être se préparait-il à chercher querelle à Salvaney? Le poète justifiait ainsi la hâte avec laquelle il se dirigeait maintenant vers la rue de Varenne. Ce n'était pas seulement l'adresse de Suzanne qu'il espérait obtenir, c'était encore des renseignements sur elle, – et il s'ingéniait à se démontrer qu'il remplissait simplement un devoir d'amitié.

Il aperçut le tournant de la rue de Bellechasse, puis la porte cochère de l'étrange maison où Larcher avait élu domicile. Elle était en travers, cette porte, et, une fois poussée, on se trouvait dans une immense cour où tout trahissait l'abandon, depuis l'herbe grandie entre les pavés jusqu'aux toiles d'araignées dont s'encombrait le vitrage des écuries désertes, à gauche. Au fond de cette cour solitaire, se dressait un vaste hôtel, construction du temps de Louis XIV, sur le fronton duquel on lisait encore la fière devise des Saint-Euverte, dont ç'avait été la demeure familiale: « Fortiter. » Les pierres de cette bâtisse, rongées par les intempéries, ses hautes fenêtres fermées de volets, son silence, s'harmonisaient avec la solitude de la cour. Cet antique faubourg Saint-Germain renferme de ces maisons, singulières comme la destinée de leurs maîtres, et dont les artistes curieux du pittoresque psychologique, – si l'on peut unir ces deux mots pour définir une presque indéfinissable nuance, – raffoleront toujours. René connaissait, par son ami, l'histoire de l'hôtel, et comment le vieux marquis de Saint-Euverte s'était retiré avec ses petits-fils dans ses terres du Poitou depuis six ans, désespéré par la mort presque simultanée de ses trois filles, de ses gendres et de sa femme. Une épidémie de fièvre typhoïde, contractée dans une petite ville d'eaux où toute la famille était réunie, avait fait de ce vieillard heureux l'aïeul d'une tribu d'orphelins. Du vivant de la marquise, administratrice excellente de la fortune commune, deux petits appartements étaient loués dans l'hôtel à des personnes d'occupations tranquilles. Ces deux appartements avaient aussi leur histoire: le grand-père du marquis actuel les avait aménagés dans la vieille demeure pour deux cousins, chevaliers de Saint-Louis et anciens émigrés, qui avaient achevé là une existence errante et pauvre. M. de Saint-Euverte avait laissé les choses dans l'état où sa femme les avait mises. Claude se trouvait ainsi installé dans une des ailes du morne et silencieux bâtiment, et il s'y trouvait installé seul. L'autre locataire avait donné congé par dégoût de la tristesse de cette vaste maison, et aucun nouvel amateur ne s'était présenté pour s'enterrer dans cet énorme tombeau dressé entre une cour abandonnée et un jardin plus abandonné encore. Mais tout plaisait à l'écrivain de ce qui, précisément, déplaisait aux autres. L'étrangeté du lieu ravissait en lui à la fois le faiseur de paradoxes et le rêveur. Le caractère extravagant de son existence d'artiste viveur et mondain encadrée dans cette solennelle solitude lui plaisait, non moins que le calme dont il pouvait entourer ses agonies intimes. Le romantisme analytique dont il se savait atteint et qu'il développait complaisamment en lui, comme un médecin qui cultiverait sa maladie par amour d'un beau « cas », se délectait dans cette retraite. Il avait en outre l'avantage d'y jouir d'une absolue indépendance. Le concierge, conquis par des billets de théâtre et fasciné par la réputation de son locataire, l'aurait laissé renouveler dans le vestibule de l'hôtel Saint-Euverte les saturnales de l'hôtel Pimodan, si l'envie avait pris Larcher de fonder à nouveau un club de Haschischins, ou de reproduire quelque scène d'orgie littéraire, par goût archaïque du genre 1830. Ce concierge était d'ailleurs absent de sa loge, comme cela lui arrivait la moitié de la journée, lorsque René voulut demander si son ami était là, en sorte que le jeune homme gagna tout droit le perron. Il entra dans le grand vestibule dont la grande lanterne attestait la magnificence des réceptions d'autrefois. Il s'engagea sur un escalier de pierre qu'une grille en fer forgé accompagnait jusqu'en haut. Au second étage, il tourna dans un couloir, à l'extrémité duquel une double portière en étoffe orientale annonçait les curiosités d'une installation moderne, au fond de cet hôtel où les ombres des grands seigneurs à perruques semblaient devoir errer durant la nuit. Le domestique qui vint ouvrir au coup de sonnette offrait cette physionomie particulière à presque tous les gardiens des antiques bâtisses, et qui traduit une des mille influences secrètes des endroits sur la personnalité humaine, car elle se retrouve également chez ceux qui montrent les châteaux en ruine ou les portions réservées des cathédrales. Ce sont des visages qui sentent l'humidité, croirait-on, des nuances de teints verdâtres, une sauvagerie d'oiseau de nuit dans l'œil et dans la bouche. Ferdinand, – c'était le nom du personnage, – présentait cette différence avec ses confrères qu'il était vêtu avec une recherche toute contemporaine, portant comme il faisait la défroque de son maître. Il avait été valet de chambre au service du feu comte de Saint-Euverte, et cumulait ses actuelles fonctions de domestique auprès de Claude avec celles de surveillant de l'hôtel, dont il ne sortait pas beaucoup plus d'une fois par mois. C'était le concierge qui se chargeait de toutes les courses de l'écrivain, et la femme de ce concierge cuisinait pour lui. Tout ce petit monde vivait sous la fascination de Claude, qui possédait, à un rare degré, le don de s'attacher les inférieurs, par une entente curieuse des caractères et aussi par son enfantine bonté. Quand Ferdinand aperçut le visiteur, il ne put retenir une expression de vive inquiétude.

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