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Œuvres complètes de lord Byron, Tome 7
Œuvres complètes de lord Byron, Tome 7

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Œuvres complètes de lord Byron, Tome 7

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Язык: Французский
Год издания: 2017
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(Il sort à leur poursuite.)MIRRHA, à Pania

Suis-le donc! Pourquoi demeures-tu ici, et souffres-tu que tes compagnons marchent sans toi à la victoire?

PANIA

Le roi m'a ordonné de ne pas vous quitter.

MIRRHA

Moi! ne songe pas à moi: un simple soldat de plus peut offrir un secours décisif. Je ne demande pas, je n'ai pas besoin de garde. Et qui peut, quand il s'agit du destin du monde, songer à veiller sur une femme! Disparais, te dis-je, ou tu perds l'honneur! Tu ne m'écoutes pas; eh bien, moi, femme timide, je vais m'élancer au milieu de leur furieuse lutte, et je t'ordonne de me garder, -où tu pourras en même tems protéger ton souverain.

(Mirrha sort.)PANIA

Arrêtez, madame! Elle est partie. S'il lui arrivait quelque malheur, j'aurais mieux fait de perdre ma vie. Sardanapale tient bien plus à elle qu'à son royaume, et pourtant il dispute en ce moment l'un et l'autre. Faut-il donc moins faire que lui, qui n'a jamais, jusqu'à présent, tiré un cimeterre? Revenez, Mirrha, je vous obéis, quoiqu'en désobéissant au monarque.

(Pania sort. Altada et Sféro entrent par une porte opposée.)ALTADA

Mirrha! Eh quoi, partie! Pourtant elle était ici quand s'est engagé le combat, et Pania avec elle, leur serait-il arrivé quelque chose?

SFÉRO

Je les vis en sûreté à l'instant où les révoltés prirent la fuite; et s'ils se sont éloignés, ce n'est sans doute que pour regagner le harem.

ALTADA

Si, comme tout semble l'annoncer, le roi reste vainqueur, et qu'il ait perdu sa chère Ionienne, nous sommes destinés à un sort pire que celui des révoltés captifs.

SFÉRO

Il faut que nous les suivions; elle ne peut être fort éloignée: et si nous la retrouvons, c'est une plus riche proie à présenter à notre souverain que celle d'un royaume reconquis.

ALTADA

Non, Baal lui-même ne fit jamais, pour s'emparer de ces contrées, de plus hardis efforts que son soyeux fils pour les conserver: il a déjoué toutes les prévisions de ses ennemis et de ses amis; il s'est montré tel que ces brûlantes et lourdes journées d'été, avant-courrières de soirées orageuses, alors qu'éclate tout d'un coup la foudre, au point d'ébranler les airs et de transformer la terre en nouveau déluge. L'homme est inexplicable.

SFÉRO

Pas plus celui-ci que les autres: tous sont les enfans de l'occasion. Mais, sortons: – allons à la recherche de l'esclave, ou préparons-nous à expier dans les tortures sa folle passion, et à subir, innocens, le supplice des criminels.

(Ils sortent. – Entrent Salemènes, soldats, etc.)SALEMÈNES

Le triomphe est beau: ils sont repoussés loin du palais; et nous avons ouvert un facile accès aux troupes stationnées de l'autre côté de l'Euphrate, qui peut-être demeurent encore fidèles. Et puis elles doivent l'être, grâce à la nouvelle de notre victoire; mais le chef des vainqueurs, le roi, où est-il?

(Entre Sardanapale avec les siens, etc., et Mirrha.)SARDANAPALE

Me voici, mon frère.

SALEMÈNES

Sain et sauf, je l'espère.

SARDANAPALE

Non, pas tout-à-fait; mais passons: nous avons nettoyé le palais-

SALEMÈNES

Et la ville, je l'espère. Notre nombre s'accroît; et j'ai donné ordre à une nuée de Parthes réservés jusqu'à présent, tous impatiens et dispos, de les poursuivre dans leur retraite, qui bientôt sera une fuite.

SARDANAPALE

Elle est déjà telle, du moins ils marchent plus rapidement que je ne pouvais les suivre, moi et mes Bactriens, qui cependant n'y mettaient pas de lenteur. Mais je suis fatigué: donnez-moi un siége.

SALEMÈNES

Dans cette place est précisément le trône, sire.

SARDANAPALE

Ce n'est pas un point de repos, pour l'esprit ni pour le corps: qu'on me procure une couche, un bloc de paysan, peu importe. (On lui présente un siége.) Bien: – maintenant, je respire plus librement.

SALEMÈNES

Ce grand jour est devenu le plus beau et le plus glorieux de votre vie.

SARDANAPALE

Ajoutez: et le plus fatigant. Où est mon échanson? qu'on m'apporte un peu d'eau.

SALEMÈNES, souriant

C'est la première fois qu'il reçoit un pareil ordre: et moi-même, le plus austère de vos conseillers, je vous proposerais volontiers, en ce moment, une boisson plus vermeille.

SARDANAPALE

Du sang, n'est-ce pas? mais il en est assez de répandu. Et quant au vin, j'ai appris, dans cette dernière circonstance, le prix d'une liqueur plus naturelle. Trois fois j'ai bu de l'eau, et trois fois j'ai renouvelé, avec une ardeur plus grande que ne m'en donna jamais le jus de la treille, ma poursuite sur les rebelles. Où est le soldat qui me présenta de l'eau dans son casque?

L'UN DES GARDES

Tué, sire! Une flèche l'atteignit au front, tandis qu'après avoir égoutté son casque, il se disposait à le replacer sur sa tête.

SARDANAPALE

Il est mort! sans récompense! et tué pour avoir satisfait ma soif: cela est pénible. Le pauvre esclave! s'il vivait seulement, je le gorgerais d'or; car tout l'or de la terre n'aurait pu payer le plaisir que me fit cette eau; j'étais desséché, comme en ce moment. (On lui apporte de l'eau: – il boit.) Je renais donc. – À l'avenir, le gobelet sera réservé aux heures de l'amour: à la guerre, je veux de l'eau.

SALEMÈNES

Et quel est, sire, ce bandage autour de votre bras?

SARDANAPALE

Une égratignure du brave Belèses.

MIRRHA

Ô ciel! il est blessé!

SARDANAPALE

C'est peu de chose que cela; cependant, maintenant que je suis refroidi, j'éprouve une sensation légèrement douloureuse.

MIRRHA

Vous l'avez couverte avec-

SARDANAPALE

Avec le bandeau de ma couronne: c'est la première fois que cet ornement, jusqu'alors une charge, m'a offert quelque utilité.

MIRRHA, aux serviteurs

Avertissez promptement un médecin des plus habiles. Et vous, seigneur, rentrez, je vous prie: je découvrirai votre blessure; et je l'examinerai.

SARDANAPALE

J'y consens: car, en ce moment, le sang me tourmente légèrement. Te connais-tu donc en blessures, Mirrha? – À quoi bon le demander? Mon frère, savez-vous où j'ai découvert cette aimable enfant?

SALEMÈNES

Sans doute la tête cachée au milieu d'autres femmes, comme des gazelles effrayées.

SARDANAPALE

Non: mais comme l'épouse du jeune lion animée d'une rage féminine (et féminine signifie furieuse, attendu que, dans leur excès, toutes les passions sont féminines) contre le chasseur qui s'enfuit avec sa famille. De la voix et du geste, de sa flottante chevelure et de ses yeux étincelans, elle pressait la fuite des guerriers ennemis!

SALEMÈNES

En vérité!

SARDANAPALE

Vous le voyez, je ne suis pas le seul guerrier que cette nuit ait enfanté. Mes yeux s'arrêtaient sur elle et sur ses joues enflammées; ses grands yeux noirs, dont le feu jaillissait à travers les longs cheveux dont elle était couverte; ses veines bleues soulevées le long de son front transparent; ses sourcils dont l'arc était légèrement dérangé; ses charmantes narines, gonflées par un souffle brûlant; sa voix traversant l'effroyable tumulte, ainsi qu'un luth perce le son retentissant des cimbales; ses bras étendus, et qui devaient plutôt leur éclat à leur naturelle blancheur qu'au fer dont sa main était armée, et qu'elle avait arraché aux doigts d'un soldat expirant: tout cela la faisait prendre, par les soldats, pour une prophétesse de victoire, ou pour la victoire elle-même venant saluer ses favoris.

SALEMÈNES, à part

En voilà trop: l'amour reprend sur lui son premier empire, et tout est perdu si nous ne donnons le change à ses pensées. (Haut.) Mais, sire, de grâce, songez à votre blessure: – vous disiez qu'elle vous faisait souffrir.

SARDANAPALE

En effet; – mais il n'y faut pas penser.

SALEMÈNES

Je me suis occupé de tout ce qui pouvait être nécessaire; je vais voir comment on se dispose à exécuter mes ordres, puis je reviendrai connaître vos intentions.

SARDANAPALE

Fort bien.

SALEMÈNES, en se retirant

Mirrha!

MIRRHA

Prince.

SALEMÈNES

Vous avez montré cette nuit une ame qui, si le roi n'était pas l'époux de ma sœur; – mais je n'ai pas de tems à perdre: tu aimes le roi?

MIRRHA

J'aime Sardanapale.

SALEMÈNES

Mais, désires-tu aimer en lui un roi?

MIRRHA

Je ne prétends rien aimer en lui d'inférieur à lui-même.

SALEMÈNES

Eh bien donc, pour qu'il conserve sa couronne et vous autres, et tout ce qu'il peut et tout ce qu'il doit être, pour lui conserver la vie, ne le laissez pas abattre au milieu de lâches voluptés. Vous avez sur son esprit plus d'empire que n'en ont, dans ces murs, la sagesse; au dehors, la révolte furieuse: songez bien à l'empêcher de retomber.

MIRRHA

La voix de Salemènes était inutile pour m'engager à cette conduite: je n'y manquerai pas. Tout ce que peut la faiblesse d'une femme-

SALEMÈNES

Sur un cœur comme le sien, c'est l'autorité toute-puissante: exercez-la avec sagesse.

(Salemènes sort.)SARDANAPALE

Eh quoi! Mirrha, quelles étaient ces confidences avec mon frère? Je vais devenir jaloux.

MIRRHA, souriant

Vous en avez sujet, sire; sur la terre, il n'est pas d'homme plus digne de l'amour d'une femme: – le dévouement d'un soldat! – le respect d'un sujet! – la confiance d'un roi! – l'admiration de tout le monde!

SARDANAPALE

Oh! je te prie, moins de chaleur. Je ne puis voir ces lèvres charmantes rehausser avec éloquence une gloire qui me rejette dans l'ombre; quoi qu'il en soit, vous avez dit vrai.

MIRRHA

Maintenant, retirons-nous pour examiner votre blessure. Je vous prie, appuyez-vous sur moi.

SARDANAPALE

Oui, chère Mirrha; mais ce n'est pas à la douleur que je cède.

(Ils sortent tous.)FIN DU TROISIÈME ACTE

ACTE IV

SCÈNE PREMIÈRESARDANAPALE endormi sur une couche, et agité comme de rêves pénibles: près de lui, MIRRHAMIRRHA, les yeux attachés sur lui

J'ai voulu, à la dérobée, le voir reposer, – si l'on peut nommer repos un sommeil aussi convulsif. L'éveillerai-je? non; il paraît se calmer. Oh! dieu de la paix! toi qui règnes sur les paupières fermées, sur les songes agréables, et même sur les léthargies assez profondes pour être encore inexpliquées, apparais ici tel que la mort, ta sœur, – aussi calme, – aussi immobile qu'elle: – car alors tu nous offres l'image du bonheur, comme peut-être nous en avons la réalité dans le royaume silencieux et redouté de ton insensible sœur. Il s'agite encore; – l'empreinte de la peine se répand sur ses traits, semblable à l'ouragan qui, tout d'un coup, vient bouleverser le lac si calme l'instant d'auparavant, à l'ombre de la montagne; ou tel encore que le vent, lorsqu'il roule les feuilles d'automne encore suspendues, pâles et tremblantes, à leurs chers rameaux. Il faut le réveiller; – non, pas encore: qui sait à quoi je l'arracherais? à la peine, sans doute. Mais si je le livre, en le réveillant, à une peine plus vive? La fièvre de cette nuit orageuse, la douleur de sa blessure, toute légère qu'elle est, peuvent justifier mes craintes, et me rendre plus malheureuse de le voir que lui de souffrir. Non: que la nature suive sa marche naturelle; – je veux la seconder, et non lui porter entrave.

SARDANAPALE, s'éveillant

Non, non: – quand vous multiplieriez les astres, quand vous m'en donneriez l'empire à partager avec vous! je ne voudrais pas à ce prix du trône de l'éternité. – Va-t'en, – fuis, – vieux chasseur des premières brutes! et vous aussi qui couriez à la chasse de vos semblables comme à celle des brutes; disparaissez, mortels sanguinaires, aujourd'hui plus sanguinaires idoles, si vos prêtres ne sont pas menteurs! Fuis! fuis! ombre de mon impitoyable aïeule qui, là, t'enivres de sang, et foules aux pieds le cadavre de l'Inde. – Mais, où suis-je? où sont les fantômes? où? – non, – il n'y a pas de prestiges: je les reconnaîtrais au milieu de tous les morts dont les épaisses phalanges s'élèvent chaque nuit des noirs abîmes pour épouvanter les vivans. Mirrha!

MIRRHA

Hélas! vous êtes pâle; l'eau inonde votre front, comme la rosée de la nuit. Mon ami, calmez-vous. Vos paroles semblent d'un autre monde, et vous êtes aimé dans celui-ci. Reprenez votre sérénité: tout ira bien.

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1

En français.

2

Ces mots (pourquoi? je l'ignore) me rappellent ceux de la fameuse dernière adresse de 1830, au roi Charles X. «Sire, entre ceux qui méconnaissent une nation si fidèle, si dévouée, si soumise, et nous, que votre majesté prononce.» – La réponse de Zames est, comme on le voit, très-respectueuse.(N. du Tr.)

3

C'est ainsi que, dans les champs illyriens, Othon portait un miroir. – Voyez Juvénal.

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